mercredi 9 décembre 2020

MALAIKA

MALAIKA

Version française – MALAIKA – Marco Valdo M.I. – 2020

d’après les versions anglaise QLC et italienne de Riccardo Gullotta (2020)

d’une

Chanson en swahili (Tanzanie) MalaikaAdam Salim – 1945

Paroles et musique : Adam Salim

Interprétée par :

1. Harry Belafonte & Miriam Makeba – Album : An Evening With Belafonte/Makeba [1965]

2. Miriam Makeba – Album : Malaika [1979]

3. Fadhili William – Album : Various Top Hits From Kenya [N.A.]







Origine de la chanson

C’est une chanson où transparaissent, à travers un amour impossible, des héritages ancestraux, les conflits de classes et le racisme importés par le colonialisme anglais. C’est la chanson la plus célèbre en swahili après sa diffusion par les interprétations de Miriam Makeba, Harry Belafonte, Pete Seeger et Boney M.

Voici le commentaire du noticien panafricain, comme il se nomme lui-même, Assanj Ayoub :



Malaika a été composée [par Adam Salim, Tanzanien] alors qu’il était à Nairobi, au Kenya, vers 1945, ce qui explique comment la chanson a traversé les frontières et pourquoi elle a été enregistrée pour la première fois par un artiste kenyan. Il est largement admis que Salim avait une petite amie de longue date, Halima Ramadhan Maruwa, une fille chaga (l’ethnie dominante au Kilimandjaro). L’amour de Salim pour la belle Halima ne peut être décrit avec des mots, même par les écrivains les plus éloquents, et il est inutile d’essayer. Salim a essayé de joindre les deux bouts avec les quelques opportunités concédées aux indigènes par le système colonial britannique, mais il n’était pas encore en mesure de gagner assez pour satisfaire Halima et ses parents.

La vicissitude de Salim l’a amené à Nairobi, on pense que pendant son séjour il a reçu la nouvelle déchirante qu’Halima avait été donnée en mariage à un tajir asiatique (riche asiatique). Pendant le protectorat anglais, les Asiatiques étaient considérés comme des citoyens de seconde classe par les Britanniques, tandis que les Noirs de souche étaient de troisième classe (la plus basse marche de l’échelle). Cela signifie que la population asiatique possédait des magasins et pouvait se livrer à des activités lucratives qui étaient interdites aux Africains.

Bien qu’on ne sache pas exactement quand le mariage a eu lieu et si Halima était impliquée dès le début avec ses parents, les conséquences pour Salim ont été très claires : il s’est renfermé et est tombé dans un abîme de désespoir. Il était dans un pays étranger avec peu ou pas d’amis pour le réconforter, alors il s’est tourné vers la seule chose qui garde les cœurs brisés en vie, la musique.

Le seul côté positif que je peux voir de cette histoire dramatique est la composition de Malaika, une chanson d’amour sans pareil dans laquelle Adam Salim a versé son cœur. Pour une raison quelconque, Adam n’a jamais réussi à enregistrer la chanson, peut-être à cause de ses moyens limités ou d’un manque de volonté.



Voici la suite de l’histoire racontée par Abdulaziz Abdulaziz Y. Lodhi Dept. of Asian & African Languages Université d’Uppsala :


Adam Salim & Trio [se sont produits] dans de nombreux clubs au Kenya et au Tanganyika en chantant une quinzaine d’autres chansons d’Adam. En 1959, le jeune Fadhili Williams de Nairobi, qui avait brièvement joué de la mandoline avec Adam & Trio, a enregistré Malaika à l’ancienne Columbia East African Music Co. Adam a reçu soixante shillings ! !! Adam a ensuite été impliqué dans un grave accident, il a été hospitalisé pendant 3 ans à Nairobi, il a déménagé à Moshi où vivaient ses parents. Il a ensuite travaillé pendant 25 ans comme mécanicien de bicyclettes à la sucrerie Kilombero de Morogoro et s’est installé à Moshi avec sa deuxième femme et ses enfants.

En 1986, le SUNDAY NEWS de Dsm [Dar es Salam] a lancé une enquête approfondie sur cette affaire Malaika après que la veuve de l’artiste kenyan Frank Charo ait affirmé que son mari était le compositeur de Malaika. Évidemmente, Fadhili l’a officiellement nié lors d’un concert à l’hôtel Kilimandjaro de Dar en mai 86. Cette histoire a été largement diffusée dans les médias d’EA (d’Afrique d l’Est – anciennement sous domination anglaise) en 86 avec des photos d’Adam, de Halima et des enfants et petits-enfants de Halima. Fadhili a gagné la bataille et dispose d’un droit d’auteur total – il n’a cependant jamais été capable de produire son Malaika (celui de la chanson) !

Halima et beaucoup d’autres ont témoigné qu’Adam Salim a écrit Malaika pour elle. Je l’ai appris en 1967 par mon mjomba Ayoub Ahmed Ayoub Alarakhia Rangooni alias Ustad Mitu qui avait rencontré Adam et Trio pour la première fois en 1948 […].


[Richard Gullotta]







Malaika, je t’aime, je t’aime,

Malaika, je t’aime, Malaika !

Je t’épouserais, mon amour, je t’épouserais mon âme,

Si le malheur ne s’y opposait pas.

Je t’épouserais, Malaika,

Si le malheur ne s’y opposait pas.

Je t’épouserais, Malaika.



L’argent m’afflige.

L’argent m’afflige.

Et moi, ton jeune amoureux, que puis-je faire ?

Si le malheur ne s’y opposait pas,

Je t’épouserais, Malaika.

Si le malheur ne s’y opposait pas,

Je t’épouserais, Malaika.



Mon oiselle, tu es mon rêve,

Mon oiselle, tu es mon rêve.

Je t’épouserais, mon amour, je t’épouserais mon âme,

Si le malheur ne s’y opposait pas.

Je t’épouserais, Malaika,

Si le malheur ne s’y opposait pas.

Je t’épouserais, Malaika.




Malaika, je t’aime, je t’aime,

Malaika, je t’aime, Malaika !

Je t’épouserais, mon amour, je t’épouserais mon âme,

Si le malheur ne s’y opposait pas.

Je t’épouserais, Malaika,

Si le malheur ne s’y opposait pas.

Je t’épouserais, Malaika.

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