mardi 22 novembre 2016

LE FOU QUI RIT

LE FOU QUI RIT


Version française – LE FOU QUI RIT – Marco Valdo M.I. – 2016
Chanson italienne – Il pazzo che rideLitfiba – 2000






Vois-tu, Lucien l’âne mon ami, en faisant la version française de ce « fou qui rit », il m’est venu à l’esprit que Victor Hugo avait écrit – il y a de cela bien longtemps sans doute, un roman gigantesque intitulé : « L’Homme qui rit », dont je n’ai certes pas l’intention de te raconter l’histoire, si la chose t’en dit, il te suffit de trouver le livre et de lire. Lire Hugo n’est certes pas une perte de temps.

Alors, Marco Valdo M.I. mon ami, pourquoi me parles-tu de Hugo et son « Homme qui rit » ?

D’abord, comme je te l’ai signalé, par l’étrange similitude, la curieuse proximité des deux titres. Ensuite, comme tu me connais, simplement pour dire quelque chose, car, comme toi, je cause, je cause, c’est tout ce que sais faire. Cependant, j’ai des raisons plus précises de le faire. Les deux personnages se ressemblent ; tous les deux sont des mutilés de la société, marqués par un destin terrible. Et tous les deux affrontent le malheur avec l’irrésistible envie de vivre.

C’est, en effet, le meilleur et le seul moyen d’y faire face. Il me semble toutefois que tu avais toi aussi, il y a déjà un certain temps, conté l’histoire d’une personne atteinte de ce haut mal. Tu sais bien cette femme qui criait « Hou ! Hou ! » ; moi, j’ai toujours sa détresse au cœur.

Oh, Lucien l’âne mon ami, tu as de la mémoire, une mémoire d’âne antique, une mémoire immémoriale. J’avais bien écrit une chanson à propos de Clara la folle et en effet, elle s’intitulait Hou hou ! » et j’ai fait quelques versions françaises de chansons italiennes parlant de fou, d’enfermement, de folie… Et des chansons sur ce thème, les CCG en recensent plus d’une centaine… On a dû créer un parcours à part, spécialement dédié à ce sujet : Les camps des fous : la guerre des asiles.

J’irai en faire le tour un de ces jours. Maintenant, il nous faut reprendre notre tâche et tisser le linceul de ce vieux monde fol, affolant, affolé, foutu et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane


J’entends les voix
Je vois les couleurs, mais,
Mais tu ne me crois pas
Je voudrais m’expliquer,
je voudrais...
Et te faire comprendre… Mais
Quelqu’un me liera.

Nous faisons la fête,
Arrive un nouveau malheur.
En plaisantant tu le nieras
Et l’antéchrist
Vêtu en docteur
Certainement le soignera.

Je suis le fou qui rit
Qui dit seulement des menteries.
Le navire appareille,
Il transporte la terreur… Pourtant,
Personne ne l’arrête.
Je rirai… Il est tard maintenant.

J’ai l’air d’un prophète,
Prophète de malchances
Certainement tu m’éviteras
Mais peu importe,
Il faut qu’on les arrête,
Peut-être, quelqu’un m’écoutera.

Je suis le fou qui rit
Qui dit seulement des menteries.
L’indifférence
Cache la terreur… Pourtant,
Personne ne l’arrête.
Je rirai… Il est tard maintenant.

Je suis le fou qui rit
Qui dit seulement des menteries.
L’inconscience,
Cache la terreur…Pourtant,
Personne ne l’arrête.
Je rirai… Il est tard maintenant.


Je suis le fou qui rit
Qui dit seulement des menteries.
Les fleurs du mal s’en vont
Prospères dans ce désert de non.

samedi 19 novembre 2016

Le Jour où la Paix viendra

Le Jour où la Paix viendra
Chanson française – Le Jour où la Paix viendra – Marco Valdo M.I. – 2016












Mon ami Lucien l’âne, écoute-moi, je t’en prie et avec beaucoup d’attention.


Mais enfin, Marco Valdo M.I. mon ami, tu sais bien que je ne fais que ça…


Alors, tu te souviens certainement, Lucien l’âne mon ami, que l’autre jour, j’avais été rechercher il y a presque un demi-siècle une chanson de Gilbert Bécaud, intitulée « Le Jour où la Pluie viendra ». J’y avais noté des accents prophétiques et écologiques qui évoquaient le réchauffement climatique et la désertification de zones entières dans presque tous les continents. En fait, dans tous les continents, car même les déserts glacés et les sommets arides se désertifient. Ce n’était pourtant pas là le premier moteur de cette chanson qui se voulait chanson d’amour, propre à frapper au cœur les midinettes, qui étaient la clientèle principale de ce joli chanteur.


Il me semble bien m’en souvenir. Je n’ai quand même pas la mémoire qui flanche, Marco Valdo M.I. mon ami. Au fait, cette mémoire qui flanche n’était-ce pas une chanson de Cyrus Bassiak ? En somme, cette chanson de Bécaud avait mis le doigt sur ce qu’on appelle aujourd’hui la crise de l’eau. Et si j’ai bien fait attention à ce qui commence à se dire avec force dans le monde des humains, l’eau est en passe de devenir un problème majeur et sa pénurie pourrait bien être la cause de migrations énormes à côté desquelles celles qu’on a connues jusqu’à ce jour ressembleront à d’innocentes promenades.


En effet, Lucien l’âne mon ami, tu as résumé ce qui pourrit se passer de pire. Le pire, c’est que si on applique la loi de Murphy, on peut être assuré que ce pire-là va se produire. À ton œil incrédule, je vais rappeler ce qu’est la loi de Murphy : si parmi toutes les évolutions possibles, il en existe une plus catastrophique que les autres, elle va se produire. Certes, je te le concède, Murphy ne se baignait pas tous les matins dans la mer de l’optimisme, mais il se fait qu’empiriquement, sa fameuse « loi » s’est trouvée vérifiée à de multiples occurrences. Par exemple, ce fut vrai dans l’Histoire où on remarque que lorsqu’il y a une probabilité qu’un personnage dangereux accède au pouvoir, il y accède : Mussolini, Hitler, Staline, Franco, Mao, Pinochet… et c’est vrai dans l’actualité : Poutine, Erdogan, Assad, Trump, Orban… Je ne peux pas recenser tous les dirigeants du monde. De toue façon, cette loi s’applique à tous les niveaux de pouvoir et dans quelque domaine que ce soit.

Parenthèse, dit Lucien l’âne en souriant, je propose dans ce cas de parler de loi d’Ubu.

Formidable, Lucien l’âne, c’est une vraie trouvaille. La loi d’Ubu me paraît une constante universelle. Une loi qui permet de comprendre que la sentence : « Le pouvoir rend fou » est inexacte ; elle est à l’opposé de la réalité du pouvoir ; le pouvoir ne rend pas fou ; c’est la folie qui est la condition première pour vouloir accéder au pouvoir. Et donc, je reviens à la chanson…

Et donc quoi demande, demande Lucien l’âne en dressant soudain ses oreilles à la verticale au-dessus de son crâne.

Et donc, Lucien l’âne mon ami, le pire est que suite à ces exodes massifs – soit pour les enrayer, soit pour s’assurer les réserves en eau disponibles, on assistera à l’émergence de conflits qui pourraient bien dégénérer en une conflagration très large, d’abord et ensuite, en un conflit généralisé ; bref, une guerre mondiale.

Une troisième guerre mondiale, s’exclame Lucien l’âne en frissonnant de tous les poils de son échine. C’est épouvantable. Un tel conflit va entraîner des destructions effroyables, gigantesques, laissant loin derrière elle en quantité de destructions, toutes les guerres précédentes. On pourrait en arriver à de vraies extrémités et à la liquidation prématurée de toute l’espèce humaine et en conséquence – dégât collatéral – de bien d’autres espèces qui n’y sont strictement pour rien, à commencer par nous, les ânes. Car, nous les ânes, en tous cas, on n’y coupera pas. Il restera peut-être les bactéries dans l’océan ou dans le fond des quelques grottes. Il est plus que temps de sonner l’alarme.

Oh, reprend Marco Valdo M.I., ils sont nombreux à tirer la sonnette d’alarme et à donner des coups de trompe, à sonner le tocsin et à annoncer le désastre. Cependant, en ce qui me concerne, même si je me tue à dénoncer la guerre, à faire comprendre la Guerre de Cent Mille Ans et à en désigner les responsables (les riches et les puissants et leurs prétendants), je préfère de loin poser le dilemme autrement et tracer une ligne nette vers ce qui pourrait être au-delà de la fin de la guerre – de toute guerre généralement quelconque et in fine, de la Guerre de Cent Mille Ans.
Cette fin, cet au-delà de la richesse, du pouvoir, de l’ambition et de l’avidité est la seule voie de survie et de vie de l’humaine nation.
C’est donc dans cet esprit que j’ai fait cette chanson que j’ai intitulée : « Le Jour ou la Paix viendra » pour indiquer que la « pluie » ne suffira pas et que tout autant, il est périlleux au plus haut point de rêver d’être « les plus riches du monde », d’avoir « les plus beaux fruits du monde » et des « colliers jolis, jolis ». Il y en a tellement qui veulent tout cela et ceux qui le font, sont précisément ceux qui sont cause des malheurs humains de l’humaine nation. Je précise « malheurs humains » pour ne pas mettre sur les dos de ces gens les « malheurs naturels ». Quoique.

Alors, dit Lucien l’âne en souriant, c’est une chanson qui a certainement son utilité. Mais, dis-moi, décris-la-moi.
C’est tout simplement une chanson qui parodie celle de Gilbert Bécaud, mais une parodie volontaire, une réponse point par point. Ainsi, à la place de la richesse, on trouve la chance, le bonheur ; aux perles et aux colliers se substituent les bonheurs, les amours, les rêves et la vie retrouvée. Et dans le dernier couplet, je me suis amusé à rappeler une autre chanson de paix en le faisant à la manière de Paul Fort et de sa Ronde autour du Monde. Et puis aussi, pur ce qu’il restera après, j’ai en tête ce passage de la Valse Jaune de Boris Vian :

« Et le soleil
De
l’autre côté du monde
Danse une valse blonde
Avec la terre ronde, ronde, ronde, ronde
Le soleil
Rayonnant comme un faune
Danse une valse jaune
Pour ceux de
l’autre ciel »
Voilà.

Eh bien voilà, Marco Valdo M.I. mon ami, découvrons-la ta nouvelle chanson et puis, reprenons notre tâche et tissons le linceul de ce vieux monde riche, atrabilaire, avide, ambitieux et cacochyme.


Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane



Le jour où la paix viendra,
Nous serons, vous et moi,
Les plus chanceux du monde,
Les plus chanceux du monde !
Et riant tous de bon cœur,
Nous chanterons tous en chœur
Tous les bonheurs du monde,
Tous les bonheurs du monde !
Ce jour-là !
La triste, triste, triste terre
Qui meurt et meurt sans arrêt
Écrasée par cette longue, longue guerre
Se gorgera de paix, de paix
Et la joie déferlera sans trêve
Sur nos amours réveillées
Et nous chanterons nos rêves
Et notre vie enfin retrouvée.
Ce jour-là !

Le jour où la paix viendra
Nous serons, vous et moi
Et les enfants du monde,
Les plus heureux du monde.
Tous nous tenant par le bras,
Sur la terre ronde, ronde, ronde,
Nous danserons la ronde ronde
Des plus beaux jours du monde,
Ce jour-là !


vendredi 18 novembre 2016

Le Jour où la Pluie viendra

Le Jour où la Pluie viendra
Chanson française – Le Jour où la Pluie viendra - Gilbert Bécaud – 1957
Paroles : Pierre Delanoë.
Musique : Gilbert Bécaud





À la fin des années cinquante du siècle dernier, dit Marco Valdo M.I.

Oui, à la fin des années cinquante du siècle dernier ? Mais encore ? Qu’y avait-il de si particulier dont tu veux me parler ?, Marco Valdo M.I. mon ami.

Tout simplement, Lucien l’âne mon ami, tout simplement d’une chanson. D’une chanson française qui fit des ravages en France et dans les pays voisins de langue française et puis, ensuite, elle se répandit – une fois traduite -, dans le monde entier. Elle y emmena aussi son interprète.

Bien, bien, Marco Valdo M.I. mon ami, dit Lucien l’âne. Mais tout cela ne me dit pas de qui et de quoi il s’agit. Aurais-tu l’obligeance d’éclairer ma lanterne ?

Pour ce qui est de la chanson, répond Marco Valdo M.I., elle s’intitule « Le Jour où la pluie viendra » qui avait été écrite par l’excellent parolier Pierre Delanoë et son interprète mondialement connu (par la suite), Gilbert Bécaud. Cependant, cette chanson a eu d’autant plus de succès (et pourrait en avoir plus encore dans le futur) qu’elle remuait une situation archétypale, celle de la sécheresse et de la pluie bienfaisante ; elle satisfait aux plus profondes aspirations des gens du Sud. On comprend moins vu d’ici où on penserait volontiers le contraire ; ce n’est pas l’eau du ciel qui nous manque.

C’est vrai, confirme Lucien l’âne, je peux l’attester moi qui ai parcouru tant et tant de fois les paysages brûlés par le soleil, la sécheresse dans les pays du Sud (dans l’hémisphère Nord) sont une vraie calamité et déclenche de terribles désastres.

Mais ici, Lucien l’âne mon ami, comme tu t’en doutes, c’est tout le contraire qui est imaginé et apprécié.

En somme, suggère Lucien l’âne, il faudrait chanter quelque chose comme : « Le jour où la pluie cessera… ». Ç’aurait pu être également le refrain préféré de Noé et des animaux au temps du déluge.

Mais, Lucien l’âne mon ami, trêve de plaisanterie et revenons à cette chanson. Elle porte le rêve d’un futur meilleur et cela d’autant plus qu’elle s’adresse à un public de plus en plus nombreux en raison même du réchauffement climatique.

Évidemment, dit Lucien l’âne, tout est une question d’interprétation. Arrêtons là et reprenons notre tâche et tissons le linceul de ce vieux monde asséché, malmené, exploité et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.


Le jour où la pluie viendra,
Nous serons, toi et moi,
Les plus riches du monde,
Les plus riches du monde.
Les arbres, pleurant de joie,
Offriront dans leurs bras
Les plus beaux fruits du monde,
Les plus beaux fruits du monde,
Ce jour-là.

La triste, triste terre rouge
Qui craque, craque à l’infini ;
Les branches nues que rien ne bouge
Se gorgeront de pluie, de pluie
Et le blé roulera par vagues
Au fond de greniers endormis
Et je t’enroulerai de bagues
Et de colliers jolis, jolis.

Le jour où la pluie viendra,
Nous serons, toi et moi,
Les fiancés du monde
Les plus riches du monde.
Les arbres, pleurant de joie,
Offriront dans leurs bras
Les plus beaux fruits du monde,
Les plus beaux fruits du monde,
Ce jour-là…


jeudi 17 novembre 2016

AU NOM DE DIEU !

AU NOM DE DIEU !

Version française – AU NOM DE DIEU ! – Marco Valdo M.I. – 2016
Chanson italienne – In nome di DioLitfiba – 2016












Le morceau le plus dur de l'album, dédié aux victimes du Bataclan. Une terrible dénonciation de tous les assassins au nom de Dieu et contre l'impérialisme américain. Au nom de Dieu !


Brebis du troupeau sans laine ni fromage,
Viande de boucherie pour un Dieu qui s’en moque ;
Pièges emplis d’assassins, de martyrs et de monstres
Lorgnant au ciel septante vierges avec leurs sept culottes.

Au nom de Dieu !
La vérité, la vérité est dans la bouche du puma.
Au nom de Dieu !
La vérité, la vérité se trouve où jamais le soleil ne va.

Au nom de Dieu !
Le monde est tout à moi,
La terre est toute à moi,
Les hommes, le messie et moi.

Au nom de Dieu !
Son seul fils, c’est moi !
Croisades et talibans :
Les mains dans le sang.

Au nom de Dieu !
On manifeste, car ils bombardent l'histoire
D’enfants kamikaze sur l'autel du pouvoir
Et de nouvelles croisades pour vendre un monde démocrate
Fait de bombardements et qui pue de pétrole.

La vérité, la vérité
est jamais le soleil ne va.
À la vérité, dans la troisième guerre mondiale, on y est déjà.

Au nom de Dieu
 !
Le monde est
tout à moi,
La terre est tout à moi,
Les hommes, le messie et moi.

Au nom de Dieu !
L'élu,
c’est moi !
Croisades et talibans :
Les mains dans le sang.

Croisades et talibans :
Les mains dans le sang.
Croisades et talibans :
Les mains dans le sang.


mardi 15 novembre 2016

À L’ATTAQUE !


À L’ATTAQUE !


Version française – À L’ATTAQUE – Marco Valdo M.I. – 2016
Chanson néerlandaise – Ten AanvalBram Vermeulen2004 (au plus tard !).



Eh bien, Marco Valdo M.I. mon ami, je ne t’imaginais pas aussi proche d’un chanteur néerlandais. Je n’imaginais même pas que tu te mettes à faire des versions françaises de chansons néerlandaises, car depuis les années que tu fais des versions françaises de textes venus de multiples langues, tu en avais peu faites venues du néerlandais, alors que tu vis dans un pays censément bilingue, sinon trilingue et où la langue de la majorité de la population est précisément le néerlandais.

Oh, Lucien l’âne mon ami, comme tu le vois, je le fais. Et j’ajoute, je le fais avec plaisir, me
même si je le fais mal. Il y a à cela diverses raisons. La principale, c’est que pour une fois, on ne me l’impose pas. Car, vois-tu Lucien l’âne, pelons l’oignon une bonne fois. J’aurais volontiers appris le néerlandais – qu’on m’a enseigné de force pendant au moins quinze ans, s’il n’avait pas été une expression directe de la domination de la majorité et aussi, plus « historiquement » de la création de ce pays bancal, voulu par les puissances contre-révolutionnaires vers 1815. En somme, on nous a coupés de notre Hainaut qui allait jusqu’aux portes de Paris et on nous a insérés de force dans un pays où on nous a réduits à la portion congrue.

Oh, dit Lucien l’âne, il est idiot en effet d’imposer de pareilles contraintes à des populations et le faire à des enfants, a des conséquences tout au long de leur vie, si ce n’est au-delà.
Enfin, Lucien l’âne mon ami, il m’a bien fallu vivre avec cette incongruité nationale et trouver refuge dans une de ces réserves indiennes de Wallonie. Passons et revenons à la chanson de Bram Vermeulen et pour commencer à Bram Vermeulen lui-même, artiste antimilitariste et de ce fait, par-delà les idiomes, très proche. Et dans le but de prouver ma sympathie pour ce poète, je m’en vais te faire connaître son testament – c’est une chanson, un poème.

Il est temps, dit Lucien l’âne, car il est mort en 2004, à la fin de l’été, en Italie ; son cœur l’avait lâché. Et donc, ce testament ?

D’abord, pour tout dire, ces histoires de testament me renvoient toujours à François Villon et à la Supplique de Georges Brassens et puis, en cascade, à bien des autres. Et pour tout te dire quand même, en ce qui me concerne, en guise de testament, je me verrais bien revêtir du « Je voudrais pas crever » du bon Boris Vian. Mais enfin, le voici d’abord, comme il se doit en néerlandais et ensuite, ma version française.

TESTAMENT
Testament – Bram Vermeulen – 2004


« Als ik dood ga, huil maar niet
ik ben niet echt dood moet je weten
het is maar een lichaam dat ik achterliet
dood ben ik pas als jij die bent vergeten.
En als ik dood ga, treur maar niet
ik ben niet echt weg moet je weten
het is de heimwee die ik achterliet,
dood ben ik pas als jij dat bent vergeten.
En als ik dood ga, huil maar niet
ik ben niet echt dood moet je weten
het is het verlangen dat ik achterliet
dood ben ik pas als jij dat bent vergeten
dood ben ik pas als jij me bent vergeten. »

Et la version française (2016) :

« Si je meurs, ne pleure pas !
Je ne suis pas vraiment mort,
J’ai seulement laissé là un corps.
Je mourrai quand tu m’oublieras.
Quand je mourrai, n’aie pas de chagrin !
Je ne suis pas vraiment parti,
J’ai seulement abandonné la nostalgie.
Je mourrai si tu m’oublies, demain.
Si je meurs, ne pleure pas !
Je ne suis pas vraiment mort,
J’ai jeté le désir par-dessus bord.
Je mourrai quand tu m’oublieras.
Je mourrai quand tu m’oublieras. »

Et maintenant, quelques mots sur la chanson « Ten Aanval ! ». Que raconte-t-elle ?

Eh bien, Lucien l’âne, c’est une attaque en règle contre le militarisme et le goût de certains de provoquer et de faire des guerres. « Ten Aanval » peut se traduire indifféremment par « À l’attaque ! », « Au combat ! » et « À l’assaut ! » et décliné en « Sus ! », « Sus à l’ennemi ! » et toutes les variantes du genre.

« À l’attaque ! », « Au combat ! » et « À l’assaut ! » et décliné en « Sus ! », « Sus à l’ennemi ! » et toutes les variantes du genre, quel beau programme !, dit Lucien l’âne en éclatant de rire. On n’en demande pas tant. Nous dont la tâche, bien au contraire, est de tisser encore et toujours le linceul de ce vieux monde guerrier, belliciste, belliqueux, inquiet et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane



Ô ces grands hommes, regardez-les, aller au pas.
Regardez-les ces braves hommes marteler le pas de parade.
Écoutez-les chanter ces hommes fiers le chant du soldat.
À l’attaque, à l’attaque, à
l’attaque, à l’attaque !

Regardez-
les ces hommes obéissants pleins de raison commettre des assassinats.
Regardez-
les ces hommes aveugles combattre pour le grand massacre.
Écoutez-le
s gueuler ces hommes fâchés le bon droit de leur combat !
À l’attaque, à l’attaque, à l’attaque, à l’attaque !

Regardez-les s’incliner ces grands hommes devant leurs amis décédés.
Écoutez-
les crier, ces hommes peureux, le besoin désespéré.
Regardez-
les pleurer, ces hommes forts, la vie n’a jamais été si grande.
À l’attaque, à l’attaque, à l’attaque, à l’attaque !

Pauvres hommes, grands hommes, hommes stupides, hommes aveugles.
Regardez-les ces vieux hommes qui auraient dû gagner.
Écoutez-les se taire ces hommes raides pour écouter ce qu’ils entendent du dedans,
Rajeunissez-les, ces hommes stupides, et ils recommenceraient !
À l’attaque, à l’attaque, à l’attaque, à l’attaque !

Pauvres hommes, grands hommes, hommes stupides, hommes aveugles.
Drogués à la sensation du combat, pour toujours égarés,
Tristes exemples d’humanité. La guerre comme spécialité.
Pauvres hommes, grands hommes, hommes stupides, hommes aveugles.

samedi 12 novembre 2016

UN CHANTEUR DOIT MOURIR

UN CHANTEUR DOIT MOURIR


Version française – UN CHANTEUR DOIT MOURIR – Marco valdo M.I. – 2016
Chanson de langue anglaise – A Singer Must DieLeonard Cohen – 1974

Un chanteur doit mourir 












Une chanson que Cohen écrivit lorsqu’il apprit qu’il était repris sur les « black lists » d’artistes et personnages publics considérés dangereux et subversifs par l’administration Nixon et, par conséquent, mis sur écoute par la CIA, le FBI et d’autres agences gouvernementales…





La salle d’audience est tranquille, mais qui admettra.
Est-il vrai que vous nous avez trahis ? La réponse est oui.
Alors lisez-moi la liste de mes crimes,
Je demanderai la grâce que vous aimez refuser.
Et toutes les dames deviennent moites, et le juge n’a pas le choix,
Un chanteur doit mourir pour le mensonge dans sa voix.

Je vous remercie, je vous remercie de faire votre devoir,
Vous gardiens de la vérité, vous gardiens de beauté.
Votre vision est juste, ma vision est erronée,
Je suis désolé de polluer l’air avec ma chanson.

Ah, la nuit est épaisse, mes défenses sont cachées
Dans les vêtements d’une femme ; je voudrais oublier,
dans les plis de sa soie, dans l’étau de ses cuisses,
Où je dois aller prier déguisé en beauté.
Oh bonne nuit, bonne nuit, ma nuit après nuit,
Ma nuit après nuit, après nuit, après nuit, après nuit, après nuit.

J’ai si peur que je vous écoute,
Vos gardes aux lunettes noires en sont la cause.
C’est leur façon de traiter, leurs manières de déshonorer,
Leur genou dans vos couilles et leur poing dans votre visage.
Oui et longue vie à l’État à côté qui le permet,
Monsieur, je n’ai rien vu , je rentrais juste tard chez moi.