mardi 25 octobre 2016

Citizen of Wallonia ! Et ric et rac !



Citizen of Wallonia ! Et ric et rac !

Filastroque wallonne à l'usage des riches et des puissants d'Europe et du Nouveau Monde.
Marco Valdo M.I. – 2016





Lucien l’âne mon ami, tu te souviens sans doute de cette récente version française d’une chanson de Dario Fo, intitulée « Peuple qui de toujours » et du commentaire où je faisais allusion à la petite ritournelle de révolte wallonne : « Et ric et rac ». Eh bien, aujourd’hui, je vais en faire une chanson pour saluer la résistance qui se dessine face aux impératifs des grands d’Europe et du Nouveau Monde par le biais du refus d’accepter le fait accompli du CETA.

« Et ric et rac ! », c’est formidable, Marco Valdo M.I., car je l’aime bien cette ritournelle. Et puis, c’est bien mieux et moins langoureux que « Ma Cabane au Canada », qui comme tout le monde sait « est blottie au fond des bois, on y voit des écureuils sur le seuil » ; une bluette gentille à faire pleurer Margot. Je dis ça, car les ministres du Canada ont l’habitude d’utiliser les larmes comme arguments et à se lamenter qu’on refuse leurs avances « gentilles » ; ce qui est d’un ridicule et particulièrement offensant pour ceux à qui on fait de telles remontrances perverses. Cette « Cabane au Canada » est comme la ministre : pleine de gentillesse et ignore tout du réel et a tout l’air de s’en foutre du réel des gens d’ici et d’ailleurs. « Gentillesse is Bizenesse ». La dame a dû croire qu’on était à Adélaïde. Tant d’indigence, c’est à en pleurer, en effet.

Certes, Lucien l’âne mon ami. Et si je te rappelle ceci aujourd’hui, c’est que cette évocation d’  «  Et ric et rac » avec notre dialogue à propos de la situation de la Wallonie et de ses réserves indiennes où nous vivons, était en quelque sorte prémonitoire.

C’est d’ailleurs souvent le cas des chansons et de la poésie, rappelle Lucien l’âne. Homère lui-même l’avait relevé au travers de l’histoire de Cassandre.

Et c’est précisément cette canzone de Dario Fo « Peuple qui de toujours » qui m’a fait penser à refaire – comme il le faisait ou Giorgio Strehler, pour en rester aux gens de théâtre de Milan – à parodier des chansons existantes et particulièrement dans le genre de Brecht. Ici, d’une filastroque (de l’italien filastrocca : litanie) du pasteur Niemöller. Connue sous le nom de « Quand ils sont venus… ». Comme tu le sais, ça fait longtemps qu’on répète ici – toi et moi – « Regardez ce qu’ils font aux Grecs, ils vous le feront demain » et qu’on tire le signal d’alarme, qu’on sonne le tocsin européen.

Et voilà-t-il pas que nos députés wallons et francophones – la chose n’arrête pas d’étonner et de ravir et je pense – même de les étonner et de les ravir eux-mêmes – ont résolument pris position contre les grands de ce monde. On a eu beau les menacer des pires représailles, rien à faire. Ils résistent. D’ailleurs, la chose doit étonner plus d’un. Moi, j’imagine bien que le soir à la veillée, ils chantent avec émotion le « Valeureux Liégeois ! » ou se remémorent les 600 Franchimontois !

C’est un peu ça, mais cette fois, il n’est plus question d’histoires anciennes, mais de ce qui se passe « hic et nunc », ici et maintenant ! Un épisode en plein cœur de cette Guerre de Cent Mille Ans que les riches et les puissants font aux pauvres afin d’établir leur domination, de renforcer leur pouvoir, d’étendre leur exploitation, de multiplier leurs bénéfices, de gonfler leurs richesses et de donner libre cours à leur avidité. Alors, Marco Valdo M.I. mon ami, reprenons notre tâche et tissons le linceul de ce vieux monde multinationalisé, lobbyisé, atlantisé, anglicisé, marchandisé, mercantile, avide et cacochyme

Heureusement !


Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.



Citizen of Wallonia !
Et ric et rac,
On va squetter l’baraque !
Citizen of Wallonia !
Et rac et ric,
On va squetter l’boutique !

Quand ils s’en étaient pris aux Ossies,
On n’a rien dit, on n’était pas des Ossies.

Et ric et rac,
On va squetter l’baraque !
Et rac et ric,
On va squetter l’boutique !

Quand ils s’en sont pris aux pauvres d’Allemagne,
On n’a rien dit, on n’était pas des pauvres d’Allemagne.

Citizen of Wallonia !
Et ric et rac,
On va squetter l’baraque !
Citizen of Wallonia !
Et rac et ric,
On va squetter l’boutique !

Quand ils s’en sont pris aux Grecs,
On a laissé faire, on n’est pas Grecs.

Citizen of Wallonia !
Et ric et rac,
On va squetter l’baraque !
Citizen of Wallonia !
Et rac et ric,
On va squetter l’boutique !

Quand ils ont matraqué les Portugais,
On regardait ailleurs, on n’est pas Portugais.

Citizen of Wallonia !
Et ric et rac,
On va squetter l’baraque !
Citizen of Wallonia !
Et rac et ric,
On va squetter l’boutique !

Quand ils s’en sont pris aux Espagnols,
On n’a rien fait, on n’est pas Espagnols !

Quand ils s’en prendront aux Italiens,
On ne dira rien, on n’est pas Italiens.

Citizen of Wallonia !
Et ric et rac,
On va squetter l’baraque !
Citizen of Wallonia !
Et rac et ric,
On va squetter l’boutique !

Maintenant qu’ils s’en prennent aux Wallons,
Si on ne fait rien, demain, on aura l’air con.

Citizen of Wallonia !
Et ric et rac,
On va squetter l’baraque !
Citizen of Wallonia !
Et rac et ric,
On va squetter l’boutique !

Citizen of Wallonia !
Et ric et rac,
On va squetter l’baraque !
Citizen of Wallonia !
Et rac et ric,
On va squetter l’boutique !