Citizen
of Wallonia ! Et ric et rac !
Filastroque
wallonne à l'usage des riches et des puissants d'Europe et du
Nouveau Monde.
Marco
Valdo M.I. – 2016
Lucien
l’âne mon ami, tu te souviens sans doute de cette récente version
française d’une chanson de Dario Fo, intitulée « Peuple
qui de toujours »
et du commentaire où je faisais allusion à la petite
ritournelle de révolte wallonne : « Et ric et rac ».
Eh bien, aujourd’hui, je vais en faire une chanson pour saluer la
résistance qui se dessine face aux impératifs des grands d’Europe
et du Nouveau Monde par
le biais du refus d’accepter le fait accompli du CETA.
« Et
ric et rac ! », c’est formidable, Marco Valdo M.I., car
je l’aime bien cette ritournelle. Et puis, c’est bien mieux et
moins langoureux que « Ma Cabane au Canada », qui comme
tout le monde sait « est blottie au fond des bois, on y voit
des écureuils sur le seuil » ; une bluette gentille à
faire pleurer Margot. Je dis ça, car les ministres du Canada ont
l’habitude d’utiliser les larmes comme arguments et à se
lamenter qu’on refuse leurs avances « gentilles » ;
ce qui est d’un ridicule et particulièrement offensant pour ceux à
qui on fait de telles remontrances perverses. Cette « Cabane au
Canada » est comme la ministre : pleine de gentillesse et
ignore tout du réel et a tout l’air de s’en foutre du réel des
gens d’ici et d’ailleurs. « Gentillesse is Bizenesse ».
La dame a dû croire qu’on était à Adélaïde. Tant d’indigence, c’est à en pleurer, en effet.
Certes,
Lucien l’âne mon ami. Et si je te rappelle ceci aujourd’hui,
c’est que cette évocation d’ « Et ric et rac »
avec notre dialogue à propos de la situation de la Wallonie et de
ses réserves indiennes où nous vivons, était en quelque sorte
prémonitoire.
C’est
d’ailleurs souvent le cas des chansons et de la poésie, rappelle
Lucien l’âne. Homère lui-même l’avait relevé au travers de
l’histoire de Cassandre.
Et
c’est précisément cette canzone de Dario Fo « Peuple qui de
toujours » qui m’a fait penser à refaire – comme il le
faisait ou Giorgio Strehler, pour en rester aux gens de théâtre de
Milan – à parodier des chansons existantes et particulièrement
dans le genre de Brecht. Ici, d’une filastroque (de l’italien
filastrocca : litanie) du pasteur Niemöller. Connue sous le nom
de « Quand ils sont venus… ». Comme tu le sais, ça
fait longtemps qu’on répète ici – toi et moi – « Regardez
ce qu’ils font aux Grecs, ils vous le feront demain » et
qu’on tire le signal d’alarme, qu’on sonne le tocsin européen.
Et
voilà-t-il pas que nos députés wallons et francophones – la
chose n’arrête pas d’étonner et de ravir et je pense – même
de les étonner et de les ravir eux-mêmes – ont résolument pris
position contre les grands de ce monde. On a eu beau les menacer des
pires représailles, rien à faire. Ils résistent. D’ailleurs, la
chose doit étonner plus d’un. Moi, j’imagine bien que le soir à
la veillée, ils chantent avec émotion le « Valeureux
Liégeois ! » ou se remémorent les 600 Franchimontois !
C’est
un peu ça, mais cette fois, il n’est plus question d’histoires
anciennes, mais de ce qui se passe « hic et nunc », ici
et maintenant ! Un
épisode en
plein cœur de cette Guerre
de Cent Mille Ans que
les riches et les puissants font aux pauvres afin d’établir leur
domination, de renforcer leur pouvoir, d’étendre leur
exploitation, de multiplier leurs bénéfices, de gonfler leurs
richesses et de donner libre cours à leur avidité. Alors, Marco
Valdo M.I. mon ami, reprenons notre tâche et tissons
le linceul de ce vieux monde multinationalisé, lobbyisé, atlantisé,
anglicisé, marchandisé,
mercantile,
avide
et cacochyme
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.
Citizen
of Wallonia !
Et
ric et rac,
On
va squetter l’baraque !
Citizen
of Wallonia !
Et
rac et ric,
On
va squetter l’boutique !
Quand
ils s’en étaient pris aux Ossies,
On
n’a rien dit, on n’était pas des Ossies.
Et
ric et rac,
On
va squetter l’baraque !
Et
rac et ric,
On
va squetter l’boutique !
Quand
ils s’en sont pris aux pauvres d’Allemagne,
On
n’a rien dit, on n’était pas des pauvres d’Allemagne.
Citizen
of Wallonia !
Et
ric et rac,
On
va squetter l’baraque !
Citizen
of Wallonia !
Et
rac et ric,
On
va squetter l’boutique !
Quand
ils s’en sont pris aux Grecs,
On
a laissé faire, on n’est pas Grecs.
Citizen
of Wallonia !
Et
ric et rac,
On
va squetter l’baraque !
Citizen
of Wallonia !
Et
rac et ric,
On
va squetter l’boutique !
Quand
ils ont matraqué les Portugais,
On
regardait ailleurs, on n’est pas Portugais.
Citizen
of Wallonia !
Et
ric et rac,
On
va squetter l’baraque !
Citizen
of Wallonia !
Et
rac et ric,
On
va squetter l’boutique !
Quand
ils s’en sont pris aux Espagnols,
On
n’a rien fait, on n’est pas Espagnols !
Quand
ils s’en prendront aux Italiens,
On
ne dira rien, on n’est pas Italiens.
Citizen
of Wallonia !
Et
ric et rac,
On
va squetter l’baraque !
Citizen
of Wallonia !
Et
rac et ric,
On
va squetter l’boutique !
Maintenant
qu’ils s’en prennent aux Wallons,
Si
on ne fait rien, demain, on aura l’air con.
Citizen
of Wallonia !
Et
ric et rac,
On
va squetter l’baraque !
Citizen
of Wallonia !
Et
rac et ric,
On
va squetter l’boutique !
Citizen
of Wallonia !
Et
ric et rac,
On
va squetter l’baraque !
Citizen
of Wallonia !
Et
rac et ric,
On
va squetter l’boutique !