vendredi 1 août 2014

DANSE MACABRE


DANSE MACABRE

Version française – DANSE MACABRE – Marco Valdo M.I. – 2014
d'après la version italienne de Riccardo Venturi
D'une chanson tchèque – Danse Macabre - Jaromír Nohavica – 1996

Texte et musique de Jaromír (Jarek) Nohavica
dédiée à
Leonard Cohen



Singulière idée que de faire un chanson avec un titre pareil : « Danse macabre »... Qu'en penses-tu, Lucien l'âne mon ami, dit Marco Valdo M.I. Certains font remonter cette idée de « danse macabre » jusqu’au Moyen-Âge...


Oh, dit Lucien l'âne, c'est une tradition fort ancienne que ces danses macabres. Tout comme bien des étrangetés, tout comme bien des fêtes bizarres, tout comme des légendes, des contes, des récits, elles existent depuis la plus haute antiquité, au temps de la préhistoire, déjà. Et la chose est assez normale, dès lors qu'il y a un partage du territoire entre les vivants et les morts. Cependant, il est vrai qu'elle a été revivifiée par la peinture, la poésie au cours du Moyen-Âge ; un « revival », une récupération, tout comme on récupérait le personnage de la sorcière bienveillante sous le costume de la Vierge. Et puis, je vais te dire que j'en sais quelque chose, moi qui suis déjà une sorte de mort-vivant, une manière d'être entre les deux : d'un côté, comme mort ; de l'autre, éternel vivant. Mort à moi-même et vivant dans un autre moi. Et tout cela, note-le bien car c'est là le point important, par la faute d'une sorcière, initiée elle-aussi à bien des mystères. Le plus étrange, c'est qu'on pense que je suis devenu âne après avoir été « jeune homme »... C'est exact, mais je vais te confier un secret encore plus étrange, que je n'ai jamais confié à personne et c'est qu'avant d'être ce « jeune homme », qui était mon déguisement pour approcher cette sorcière, j'avais été bien d'autres figures de la danse vitale. Je naissais et mourais sans discontinuer, dans une sorte de «danse macabre - danse vitale alternées», passant sans cesse d'un état à l'autre. Mais aussi cheminant tout au travers du monde; je venais à ce moment de faire un long périple en Asie. En somme, éternel errant.


Halte-là, Lucien l'âne mon ami, tu nous raconteras ta vie-mort, une autre fois. Cependant, cette chanson ne relève pas de ces « danses macabres », telles qu'elles apparaissaient dans les peintures ou les poésies du Moyen-Âge, ni même dans les danses macabres en musique par Franz Liszt ou par Camille Saint-Saens... D'ailleurs à celles-là, nous reviendrons bientôt. Car ici, ce n'est pas la danse qui est macabre, mais bien la situation qui est macabre... Mais je te laisse découvrir par toi-même... Il y est vraiment question d'aller danser dans un contexte des plus macabres.


Je compte bien le faire, dit Lucien l'âne et en attendant, reprenons notre tâche – macabre d'une certaine façon, elle aussi – et tissons le linceul de ce vieux monde tremblant, hiératique, macabre et cacochyme.


Heureusement !


Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane


Par la cheminée, six millions de cœurs se sont envolés,
Mais ce n'est rien, mon amour ; aujourd'hui, excuse-moi,
Avec les paysans dans les joyeux villages, nous irons danser,
Nous nous amuserons, je t'aime… moi.

L'amour est haine, la haine est amour
Le fouet claque, nous partons,
On dirait Ève et Marie avec ta robe rouge de velours
Aujourd'hui, ils me tueront.
Les enfants ont compris, ils regardent mon uniforme,
Le troisième œil est un espace vide sur le nez,
Le Père éternel s'enfile une liqueur balkanique bon marché
L'alcool lui fait toujours cet effet ; après, il faut qu'il dorme.