samedi 14 février 2015

Sois islamique !

Sois islamique !

Chanson française – Sois islamique – Marco Valdo M.I. - 2015







Aujourd'hui, Lucien l'âne mon ami, ils ont remis ça. À Copenhague, cette fois ! Alors, je me suis dit, écrivons une chanson. Car nous, notre façon de dire les choses, c'est la chanson. Et aussi, de dire les choses sans détour.


D'accord, excellentes manières. Mais, qui a remis ça ?


Des tueurs se référant à je ne sais quel prophète ou à je ne sais quel Dieu que personne, à part les croyants eux-mêmes dans leur croyance, n'a jamais vu, ni entendu, ni rien. Néant absolu. Donc, ces tueurs ont été mitrailler une réunion où on discutait de la liberté d'expression. Ces gens-là se réclament, disent-ils, de l'Islam. C'est leur choix, c'est leur propre détermination. Dès lors, on ne saurait éluder pareille appartenance, qui est le premier moteur de leurs actions. D'autres qui se réclament tout autant de l'Islam, prétendent leur dénier ce droit. Mais c'est une affaire entre eux. Les faits sont là : des tueurs délirants tuent des femmes, des enfants, de hommes, des jeunes, des vieux, vendent des êtres humains, les brûlent, les décapitent… et veulent ainsi semer la terreur. À commencer par les gens d'Orient et d'Afrique… En ce compris, ceux qui se réclament du même Dieu et du même prophète. Ici, en Europe, ils procèdent un peu différemment, quoique le but soit le même : créer un climat de terreur et cultiver la haine. Ce sont des haineux … C'est évidemment une manière de faire qui relève de la propagande. Le pseudo-doktor Goebbels usait déjà de pareilles méthodes. À l'époque déjà, certains recommandaient le silence face à la menace pour ne pas l'aggraver. On a vu où cette pieuse attitude a mené le monde. Il n'y a donc pas lieu de taire les choses et il convient de dénoncer les tueurs et leur stratégie.


Marco Valdo M.I. mon ami, je reviens un instant sur cette étrange hostilité qui les habite à l'égard de la liberté d'expression, dont ils pourraient user pour défendre leur point de vue. À croire que cette liberté est un danger mortel pour leur cause.


Et pour cause… Elle l'est et ne peut que l'être pour des gens qui croient que – par exemple – la parole d'un Dieu est sacrée, ou l'image d'un prophète ou que sais-je encore. Cela dit, qu'ils le croient, ça les regarde. Mais ils veulent l'imposer aux autres et c'est là, Lucien l'âne mon ami, c'est là que le bât blesse. Ils ne sont – comme je l'ai évoqué plus haut – certes pas les premiers à vouloir enfoncer leurs croyances dans la tête des autres à coups de livres sacrés, de bâton, de marteau, d'épée, de fusil, de mitraillettes, au besoin en les torturant, les razziant, les assassinant. On a connu ça ici, pour le même genre de furie religieuse, il y a quelques siècles. Mais on avait réussi – plus ou moins, à calmer ce genre de prurit.


Ton rappel historique m’inquiète, car il a fallu quand quelques centaines d'années pour en venir à bout – enfin, disons, à refréner quelque peu les ardeurs des prosélytes. Et tout de même, la chanson ? Parle-moi de la chanson…


Le fondement de cette chanson, c'est de mettre fin à cette valse du politiquement correct qui ne veut pas appeler un chat un chat et un islam, un islam. Les tueurs se réclament de l'Islam ; j'acte le fait. Mais duquel ? Cela dit, je ne suis pas en position et je ne le souhaite pas, de distinguer les diverses formes d'islam et leur plus ou moins grande pertinence islamique. Tout ce que je peux en dire, c'est que ces gens-là disent tirer leur cheminement de l'islam ; ils ont en eux comme une voix qui les interpelle et leur enjoint de tuer les infidèles. C'est du moins ce qu'ils prétendent. C'est ce que raconte le refrain : cette voix parle dans la tête des tueurs. Et la chanson entend bien mettre au ban, ces tueurs – ceux d'ici et ceux d'ailleurs. Voilà tout.


Oui, dit Lucien l'âne en râpant le sol d'un sabot noir. Maintenant, dis-moi, comment l'as-tu construite ta chanson ? Il me semble que c'est une parodie, un genre que tu aimes. Il me semble reconnaître une chanson…


En effet, c'est une parodie. Elle est tirée d'une chanson qui eut son heure de gloire et qui fait encore bien rire aujourd'hui (à condition de l'écouter…), chanson qui elle-même était une parodie. Disons donc, une parodie au carré. Je m'explique. Moi, je suis parti de la chanson des Charlots ; une chanson intitulée : Sois érotique !, où il est question de Copenhague. Elle m'est revenue, car j'avais en tête déjà l'injonction : « Sois islamique ! ». Eussent-ils été catholiques, que le procédé aurait fonctionné aussi bien. Quant à la chanson des Charlots, c'est une parodie d'une chanson de Gainsbourg : Je t'aime, moi non plus. Deux chansons très érotiques… À partir de là, j'ai écrit et vite… Car je voulais qu'elle sorte encore aujourd'hui.


Et tu as bien eu raison. Il n'est pas possible qu'on laisse les tueurs, ces guerriers de la foi poursuivre leurs méfaits sans réaction. Il y a des choses qui ne se font pas et ces manières-là d'assassins sont des choses qui ne sont font pas. Alors reprenons notre tâche et tissons le linceul de ce vieux monde trop religieux, trop croyant, trop guerrier et cacochyme.



Heureusement !



Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.



Je ne sais pas ce qui arrive à la vie
Depuis qu'ils ont flingué à Paris
L'humanité est en danger,
C'est un prophète qui les appelle
À massacrer les infidèles
M'est avis qu'ils sont vachement dérangés
Et pour un peu qu'on les taquine
Ils sortent en tirant leur doctrine.

Sois islamique, sois islamique,
Qu'Il dit, (Qu'Il dit)
Va tuer avec ton fusil (Han, han)
Va tuer avec tes amis (Han, han)
Sois islamique, sois islamique,
Qu'Il dit, (Qu'Il dit)
Et comme le prophète n'aime pas les blagues (Pas les blagues)
Ils remassacrent à Copenhague (À Copenhague)

On a tous pris un abonnement
Charlie est ressuscité maintenant
Depuis, les trucs qu'on bouquine
C'est rien que du sexe magazine,
Sous des prétextes diététiques
On fait de la cuisine hérétique
Et on se demande après manger
Si leur dieu n'est pas enragé. 

Sois islamique, sois islamique,
Qu'
Il dit, (Qu'Il dit)
V
a tuer avec ton fusil (Han, han)
V
a tuer avec tes amis (Han, han)
Sois
islamique, sois islamique,
Qu'
Il dit, (Qu'Il dit)
Et
comme le prophète n'aime pas les blagues (Pas les blagues) Ils remassacrent à Copenhague (À Copenhague)

Malgré leurs chantages menaçants
On continue à vivre tranquillement
Avec ça, il n'y a pas plus dévots
On a beau leur dire que c'est idiot
Ils ont des mœurs de plus en plus folles
Au moindre dessin, ils s'affolent.
Ils ne pensent pas, ils croient ;
Ils assassinent au nom de la foi.
.
Sois islamique, sois islamique,
Qu'
Il dit, (Qu'Il dit)
V
a tuer avec ton fusil (Han, han)
V
a tuer avec tes amis (Han, han)
Sois
islamique, sois islamique,
Qu'
Il dit, (Qu'Il dit)
Et
comme le prophète n'aime pas les blagues (Pas les blagues) Ils remassacrent à Copenhague (À Copenhague)

Sois islamique, sois islamique,
Qu'
Il dit, (Qu'Il dit)
V
a tuer avec ton fusil (Han, han)
V
a tuer avec tes amis (Han, han)
Sois
islamique, sois islamique,
Qu'
Il dit, (Qu'Il dit)
Et
comme le prophète n'aime pas les blagues (Pas les blagues) Ils remassacrent à Copenhague (À Copenhague)

Vivre ce temps

Vivre ce temps




Chanson française – Vivre ce temps – Jean Arnulf1963





Pour vivre juste le temps







Encore une chanson de Jean Arnulf . Je finirai par penser que tu as un faible pour lui, dit Lucien l'âne en faisant un pas de côté pour saisir une branche de saule… et la goinfrer.






Oh, tu sais Lucien l'âne mon ami, Jean Arnulf, Jean Arnulf, Jean Arnulf… D'abord et avant tout, c'est une voix magique. Il vient d'une époque où dans la chanson, on trouvait d'abord un chanteur ou une chanteuse ou plusieurs, et une mélodie qui parfois faisait corps avec le texte, parfois servait simplement de support. Donc, principalement, il y avait de la musique en accompagnement, on parlait d'accompagnement musical. Ce qui permettait d'écouter et de comprendre et le cas échéant, d'apprécier et le chanteur ou la chanteuse ou le groupe vocal et accessoirement, la musique. Pour bien me faire comprendre, l'accompagnement musical, c'était un peu comme la salade (avec ou sans vinaigrette ou mayonnaise) pour le steak ; l'important, c'est le steak. L'accompagnement, c'est ce que les Italiens appellent le « contorno ». Cela dit, on peut aussi bien manger le plat tout seul. Jean Arnulf, le veinard, chantait aux temps où la voix et la musique vivaient des amours merveilleuses.






Et d'ailleurs, la musique s'appréciait d'autant mieux que les auditeurs n'étaient pas sourds, qu'ils prêtaient volontiers l'oreille. C'est vrai, moi aussi, je suis sous le charme de la voix de Jean Arnulf comme je peux l'être avec la voix de Giani Esposito. Par exemple, quand il chante « Le Clown » (https://www.youtube.com/watch?v=jGwQ6-Xi2W4#t=15), j'en ai des frissons jusqu'au bout de la queue.






De fait, Jean Arnulf et Giani Esposito étaient presque contemporains et tous deux avaient une formation de comédien ; ce qui, il faut bien le comprendre, est de la première importance. Tous deux ont une maîtrise de la voix, de ses inflexions et du texte… Et une présence en scène tout-à-fait stupéfiante, sans tous les falbalas, les appareillages et les apparatures dont doivent s'entourer bien des faiseuses de chansons et de faiseurs de spectacle et de bruit. Cette façon qu'il avait de considérer la chanson comme un art donnait à Jean Arnulf (et bien entendu, à bien d'autres qui pratiquaient de même) une dimension extraordinaire et la capacité de faire entendre un texte, de faire vivre la poésie et ce n'est pas rien, une certaine intelligence. En fait d'intelligence, sa chanson faisait toute la place à l'intelligence de l'auditeur, à l'intelligence du spectateur.






Ce qui ne semble plus à l'ordre du jour, dit Lucien l'âne. La plupart du temps, on se contente de leur donner du son… AH ! AH ! Et ils l'avalent par les oreilles… Mais, dis-moi, cette chanson-ci…






C'est une chanson toute en finesse, dont on ne sait trop à qui elle s'adresse, mais elle parle de la vie et de sa fragilité… Surtout en temps de guerre. Elle rappelle une chanson de Boris Vian, que ce dernier avait intitulé : Juste le temps de vivre….[[4814]]. Cependant, on ne l'entendra pas aujourd'hui, je n'ai pu en trouver de trace sonore… Ce n'est sans doute que partie remise. Cependant, avant de conclure, je voudrais te faire remarquer combien les choses sont plus fortement dites quand elles sont ainsi suggérées, quand elles se coulent dans tes pensées avec une sorte de timidité.






En attendant, reprenons notre tâche et tissons le linceul de ce vieux monde tonitruant, parasité, mercantile et cacochyme.









Heureusement !









Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.









Pour vivre juste le temps
De quelques guerres,
De quelques larmes,
De quelques rues.



Un temps passé sous les ombrelles
Des chaudes heures du cimetière
Vivant sa mort dans la chapelle
Sûr d'y trouver son coin de terre.



Pour vivre juste le temps
De quelques larmes,
De quelques rues,
De quelques guerres.



Un temps lâché sur un amour
À dévorer les heures qui frappent ;
Un temps pendu au petit jour
Au canon des fusils qui crachent.



Pour vivre juste le temps
De quelques rues,
De quelques larmes,
De quelques guerres.



Un temps rempli de mots usés
Te conduira jusqu'au jour J.
Un temps pendu au bout de ton nez
Qui t'emmènera au bout de ta vie.



Mais vivre juste le temps,
De quelques armes,
De quelques putes,
De quelques larmes.



Un temps bourré de liberté
Où s'envolera à tire d'aile
Une colombe encore blessée
Pour annoncer l'aube nouvelle.



Pour vivre juste ce temps,
De l'espérance,
Pour vivre juste ce temps,
Le temps d'aimer.

Pourquoi tu trembles ?