LE ROLAND
Version
française – LE ROLAND – Marco Valdo M.I. – 2017
Interprétation :
Il
Parto delle Nuvole Pesanti
Comme
tu le sais, dit Marco Valdo M.I., j’ai un ami qui s’appelle
Roland.
Oh
oui, certainement, répond Lucien l’âne en présentant un visage
d’âne réjoui, je sais même que tu avais écrit une chanson à
propos de son grand-père ; bizarrement d’ailleurs, comme tu
l’avais signalé, elle t’était venue en italien.
C’est
bien de ce Roland-là qu’il s’agit ; ta mémoire ne te
trompe pas, Lucien l’âne mon ami. Quant à la canzone-chanson,
elle s’intitulait en italien : « Il nonno d’America »
et en français, « Le
grand-père d’Amérique ». Tout aussi
curieusement, elle a été publiée sous son titre français. Eh
bien, c’est encore à ce Roland-là que je pensais en faisant cette
version française de L’Orlando
de
Sergio Endrigo. Rien qu’en lisant le titre de l’originale
italienne, j’étais déjà content. Et je m’en suis trouvé
encore mieux quand j’ai découvert – car tu le sais, une chanson
dans une autre langue ne me devient claire que lorsque j’ai établi
ma version personnelle, celle que je fais précisément
pour comprendre
– ce que donc, elle racontait.
Et
au fait, dit Lucien l’âne dans un souffle, que contait-elle ?
Elle
disait, Lucien l’âne mon ami, la guerre stupide que les religions
et les religieux engendraient dans le temps et encore aujourd’hui.
Dans le temps, c’est-à-dire au temps de la chanson qui était
celui de Charlemagne et aujourd’hui, un temps où certains
fantasment de nouvelles confrontations.
Maie
enfin, Marco Valdo M.I. mon ami, cette confrontation, ces
affrontements sont absolument absurdes et e peuvent mener qu’à des
absurdités. Décidément, j’ai longtemps été trop optimiste,
quand je m’imaginais que l’homme allait atteindre à l’humanité
et aurait laissé aux oubliettes de l’histoire toutes les
calembredaines religieuses.
En
effet, réplique Marco Valdo M.I., comme bien d’autres, tu es un
peu trop optimiste et à m avis, simplement, car tu ne tiens pas
assez compte de la durée, des temps différents qui gouvernent les
changements. La durée d’une vie d’homme, à condition bien sûr
qu’on le laisse vivre, est de l’ordre de quelques dizaines
d’années. Pour les grands groupes humains, l’amplitude est celle
du siècle ou pour certains, sous doute même, du millénaire. Ceci a
des incidences sur les changements et la capacité des hommes vivants
de changer les choses. En clair, la durée est une contrainte majeure
qu’on en peut compenser par la force.
Oh,
Marco Valdo M.I., je sais bien tout cela ; je l’avais juste
oublié pour un moment ; je devais avoir le sens égaré par je
ne sais quel espoir que j’ai toujours à l’esprit et au ventre,
de ce que l’homme atteigne à l’humanité et quand ici, je dis
l’homme, il faut comprendre « tous les hommes » ou en
tout cas, suffisamment d’hommes et de manière suffisamment
profondes. Cela arrive parfois pour certains ; le malheur
évidemment, c’est que ce ne sont là encore que des exceptions
contredites par l’immense majorité attachée à ses crédulités
anciennes ou ce qui complique encore les choses, nouvellement
inventées. Mais comme il n’est pas de notre ressort d’ainsi
philosopher et qu’il est fort probable qu’on nous le reproche,
brisons là et reprenons notre tâche qui est principalement, de
tisser le linceul, tels les canuts ou les Parques, le linceul de ce
vieux monde crédule, croyant, fanatique et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Oyez
bonnes gens ce
que disent les Chrétiens des féroces Musulmans.
Les Maures arrivent, on voit déjà le croissant
Sur les murs de Palerme, de Grenade et de Barcelone.
Ils ne parlent pas latin,
Ils ont la peau sombre,
Ils ont coupé en morceaux un sacristain,
Le Pape les craint,
Ils ne savent pas le Notre Père,
Ils détruisent les vignes,
Ils ne mangent pas le cochon,
Ils ont des femmes par cent et par mille,
Les Maures arrivent, on voit déjà le croissant
Sur les murs de Palerme, de Grenade et de Barcelone.
Ils ne parlent pas latin,
Ils ont la peau sombre,
Ils ont coupé en morceaux un sacristain,
Le Pape les craint,
Ils ne savent pas le Notre Père,
Ils détruisent les vignes,
Ils ne mangent pas le cochon,
Ils ont des femmes par cent et par mille,
Ils
portent des pantalons.
Les
attend,
Voilà
les fous en
cavale
Avec panaches et plumets,
L’évêque à cheval
Et derrière, les pauvres.
Ils jurent en latin et en franc,
En saxon et en allemand,
Ils écrasent les parasites,
Sur leur menton sans barbe,
Ils boivent les vignes,
Avec panaches et plumets,
L’évêque à cheval
Et derrière, les pauvres.
Ils jurent en latin et en franc,
En saxon et en allemand,
Ils écrasent les parasites,
Sur leur menton sans barbe,
Ils boivent les vignes,
Mais
leur femme est
sous clé.
Guerre, guerre !
De La Mecque au bout de la Terre,
Tous prêts à donner notre sang
Et nous couperons la tête
Guerre, guerre !
De La Mecque au bout de la Terre,
Tous prêts à donner notre sang
Et nous couperons la tête
Le
chevalier sans
peur, une force de la
nature ;
Avec son épée Durandal, il cassa mille têtes
En mille guerres saintes.
Il sauva des reines blondes
Du dragon et du géant,
Mais entretemps,
Avec son épée Durandal, il cassa mille têtes
En mille guerres saintes.
Il sauva des reines blondes
Du dragon et du géant,
Mais entretemps,
L’Empereur
Charlemagne
L’a fait paladin ;
Il oublie les amis pour les femmes et le vin.
Guerre guerre !, mais tout à l’heure,
L’a fait paladin ;
Il oublie les amis pour les femmes et le vin.
Guerre guerre !, mais tout à l’heure,
Roland
tombe amoureux,
c’est tragique !
La belle Angélique
La belle Angélique
Il
n’en retrouve autant qu’avant,
Car il a l’amour en tête,
Car il a l’amour en tête,
Le
preux Roland
Et dans le doux combat,
Même un grand soldat
Peut perdre la tête totalement.
Sur le champ, on l’a vu
Et dans le doux combat,
Même un grand soldat
Peut perdre la tête totalement.
Sur le champ, on l’a vu
Courir
à moitié
nu.
Vraiment fou, il fulmine ;
Son ennemi se tient en sa poitrine.
Et les Maures foncent par cent et par mille,
Et gardent la tête froide.
Quand dans la maison, il n’y a pas de chat,
Vraiment fou, il fulmine ;
Son ennemi se tient en sa poitrine.
Et les Maures foncent par cent et par mille,
Et gardent la tête froide.
Quand dans la maison, il n’y a pas de chat,
Tous
les rats font la fête.
Guerre, guerre !, mais Roland n’y vient pas :
L’un dit qu’il est un lâche,
Et l’autre dit qu’il ne l’est pas.
Mais un seul homme au monde,
Guerre, guerre !, mais Roland n’y vient pas :
L’un dit qu’il est un lâche,
Et l’autre dit qu’il ne l’est pas.
Mais un seul homme au monde,