MESURE DE L’ÉTERNITÉ
Comme ce sont les Chansons contre la Guerre qui nous ont depuis environ treize ans alimentés en chansons « à traduire » et que, en quelque sorte en contrepartie, nous avons alimentées en versions françaises de notre cru ou en chansons françaises d’autres auteurs, auteurs-interprètes ou tout simplement, d’interprètes, il nous a paru utile et courtois de publier ce texte-anniversaire.
Un dernier mot : Les Chansons contre la Guerre cherchent « des gars et des filles qui connaissent au moins quinze langues et qui sont prêts à s’engager pleinement, pendant les dix-huit prochaines années, dans un travail difficile, fatigant, qui ne donne aucune gloire et qui ne rapporte pas un seul euro. » D’expérience, nous qui ne connaissons que la langue française (et encore de manière approximative), nous pouvons garantir que la seule exigence est de connaître sa propre langue – pour le reste, on se débrouille et avec le temps, on s’améliore.
Donc, si le cœur vous en dit…
Longue vie (éternelle, enfin tant qu’il y aura du linge à laver ou tant que durera La Guerre de Cent Mille Ans) aux Chansons contre la Guerre et à leurs créateurs, leurs promoteurs et leurs administrateurs.
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
LES CHANSONS CONTRE LA GUERRE MAJEURES !
Depuis le 20 mars dernier, c’est-à-dire du 20 mars 2021, « Canzoni Contro la Guerra / Antiwar Songs / Chansons Contre la Guerre » peut voter, obtenir un permis de conduire, aller dans les prisons ordinaires, contracter mariage, conclure librement des contrats et faire un testament : le site est devenu majeur. Il a dix-huit ans, en somme. Comme le dit la célèbre légende de la page d’accueil : « Canzoni Contro la Guerra est en ligne depuis le soir du 20 mars 2003, jour où ont commencé les bombardements étazuniens sur l’Irak ». Donc, si ce n’est pas vraiment un Millennial, c’est de peu ; sans compter, naturellement, que dix-huit ans, pour un site Internet, c’est pratiquement une éternité. Je ne sais pas combien d’autres sites dans le monde peuvent se targuer d’une telle longévité : nous n’avons jamais été hors ligne, il n’y a eu aucune interruption si ce n’est quelques brèves « pauses techniques » dues à des pannes de serveur.
Au cours de ces dix-huit années, nous avons inséré, commenté et traduit près de trente-quatre mille chansons, morceaux de musique, paroles en musique, musique sans paroles, bandes sonores de films, opéras, chansons anciennes et chansons écrites il y a deux heures, poèmes, œuvres des plus sérieuses et très tristes, chansons à pisser de rire, parodies et je ne sais même pas quoi encore. La “guerre” s’est dilatée à toutes les guerres et luttes possibles et imaginables de l’homme contre l’homme, les animaux et l’environnement ; il y a des pages qui ont fait le tour du monde, d’autres qui ont fait le tour d’Italie ou de France et d’autres qui n’ont même pas fait le tour de leur propre maison. L’auteur étant allergique aux “bilans”, qui lui donnent de mauvaises réactions semblables à l’urticaire, il est préférable de s’arrêter là. Non sans avoir toutefois rappelé qu’en dix-huit ans d’existence, CCG, ou AWS, s’est volontairement passé – et continuera à le faire – de deux choses : toute forme de publicité à l’intérieur, pas même une seule bannière, et des « médias sociaux » de merde. Nous appartenons à la préhistoire, c’est vrai, et nous resterons fièrement préhistoriques. Maîtres de rien et serviteurs de personne.
Au cours de ces dix-huit années, nous avons recueilli : des éloges dithyrambiques, des critiques féroces, des déclarations d’amour, des insultes, des sarcasmes, des discussions intéressantes, des discussions délirantes, des citations de livres, des menaces de violation du copyright, des tonnes de spam, des contributions d’auteurs et d’artistes, n’importe quoi. Il y avait même le fou furieux qui avait pris le livre d’or pour son journal intime (« Chers amis du livre d’or »…). Selon quelqu’un, le site est « esthétiquement laid » (ceux de Stormfront ou de Forza Nuova seraient très beaux, qui sait). Un administrateur s’est fiancé avec une administratrice. Des administrateurs et des collaborateurs sont partis, sont venus, sont repartis et, espérons-le, reviendront. D’autres collaborateurs nous ont quittés pour toujours. Une babel de langues et de dialectes contenant même la seule tentative au monde de restitution d’un texte en chinois ancien.
Chansons contre la guerre, contre le travail (son plus proche parent), contre tout et pour tout. Il y a “Extras” et il y a la « Marque de dégoût » (“Bollino Bleah”). Nous avons fait connaître des inconnus en insérant même des chansons écrites par un garçon grec de douze ans. Nous n’avons jamais tiré un centime de tout cela : nous sommes ainsi. Et pourtant, il semble que nous ayons, selon les sites spécialisés dans la monétisation, une valeur économique d’environ 190 000 dollars : gardez-les, ou plutôt, mettez-vous-les dans le cul.
Fondamentalement, « Canzoni Contro la Guerra » – CHANSONS CONTRE LA GUERRE est un site de mémoire et d’Histoire racontée à travers des chansons et de la musique ; de manière sûrement discontinue et avec des milliers de précisions, de corrections et d’intégrations dans ses milliers de pages, c’est ce que nous avons toujours essayé de faire et ce que nous continuerons à faire aussi longtemps que nous le pourrons. Un jour, quelqu’un – par la loi de la nature – partira dans le Vaste Rien, en espérant qu’auparavant, il ne soit pas devenu stupide. Si tout cela vous plaît un tant soit peu, nous recherchons des gars et des filles qui connaissent au moins quinze langues et qui sont prêts à s’engager pleinement, pendant les dix-huit prochaines années, dans un travail difficile, fatigant, qui ne donne aucune gloire et qui ne rapporte pas un seul euro. Merci et à bientôt. Pour l’instant, avançons, malgré le Covid. (Staff CCG)