mardi 11 février 2014

BERCEUSE DU CONVOI VERS LA POLOGNE


BERCEUSE DU CONVOI VERS LA POLOGNE

Version française – BERCEUSE DU CONVOI VERS LA POLOGNE – Marco Valdo M.I. – 2014
Chanson tchèque de langue allemande – Wiegenlied vom Polentransport – Ilse Weber – 1944
(http://www.antiwarsongs.org/canzone.php?id=46670&lang=it)



Poème d'Ilse Weber mis en musique par Bente Kahan, interprète norvégienne de musique juive.
Sur le disque de Bente Kahan « Stemmer fra Theresienstadt » de 1995, sorti les années suivantes en allemand et en anglais.




Convoi pour le camp






Ilse Herlinger Weber était une poétesse et écrivaine d'origine tchèque et de religion juive.
À Prague, où elle vivait, elle écrivit de nombreux récits pour l'enfance et réalisa de nombreux programmes radiophoniques pour les enfants. Après l'occupation nazie, en 1939, elle réussit à sauver son aîné Hanuš en l'envoyant en Suède par un « kindertransport » . Ensuite, elle, son mari et le plus jeune des enfants furent enfermés dans le ghetto de Prague et ensuite, internés au camp de Theresienstadt. Là, où furent déportés de très nombreux enfants, Ilse Weber fut infirmière dans le département enfants de l'infirmerie locale. Durant cette période, pour atténuer les peines des petits, elle composa de nombreuses poésies qu'elle improvisait en chansons en les accompagnant à la guitare. En octobre 1944, son mari Willi fut choisi pour le transfert à Auschwitz et Ilse demanda à le suivre. Elle et son fils Tommy furent tués dès leur arrivée. Willi survécut et put ensuite embrasser son fils Hanuš.


Certainement un des derniers poèmes composés par Ilse Weber, écrit sur le train qui l'emportait vers Oświęcim (Auschwitz), en Pologne, avec son mari et son fils plus petit… peu de temps après leur arrivée au camp, Ilse et Tommy – comme tant d'autres, surtout des femmes, des enfants et des vieillards – seront emmenés aux « douches » pour la « désinfection »…
« Les étoiles brillent lumineuses et pures,

Je ne serai pas longtemps triste,
Dieu est aussi en Pologne.… »



Dors, mon petit, tu es tellement fatigué
Le train chante sa chanson monotone,
La nuit vient sur ses pieds légers..
Tu es encore petit et tu dois dormir encore,
Garde tes doux yeux fermés,
On roule maintenant vers la Pologne.

Dors, mon enfant, on est déjà loin,
Ah, depuis longtemps dans l'obscurité
Du pays, qu'ils nous ont volé.
Nous l'avons aimé, on nous l'a enlevé.
Assis en silence, on ne dit rien,
Et on sera en Pologne – demain.

Dors, mon mon petit gars, je veille sur toi,
De ton doux repos, j'augure
Réconfort et force, pour moi.
Les étoiles brillent lumineuses et pures,
Je ne serai pas longtemps triste,
Dieu aussi est en Pologne.