samedi 19 novembre 2016

Le Jour où la Paix viendra

Le Jour où la Paix viendra
Chanson française – Le Jour où la Paix viendra – Marco Valdo M.I. – 2016












Mon ami Lucien l’âne, écoute-moi, je t’en prie et avec beaucoup d’attention.


Mais enfin, Marco Valdo M.I. mon ami, tu sais bien que je ne fais que ça…


Alors, tu te souviens certainement, Lucien l’âne mon ami, que l’autre jour, j’avais été rechercher il y a presque un demi-siècle une chanson de Gilbert Bécaud, intitulée « Le Jour où la Pluie viendra ». J’y avais noté des accents prophétiques et écologiques qui évoquaient le réchauffement climatique et la désertification de zones entières dans presque tous les continents. En fait, dans tous les continents, car même les déserts glacés et les sommets arides se désertifient. Ce n’était pourtant pas là le premier moteur de cette chanson qui se voulait chanson d’amour, propre à frapper au cœur les midinettes, qui étaient la clientèle principale de ce joli chanteur.


Il me semble bien m’en souvenir. Je n’ai quand même pas la mémoire qui flanche, Marco Valdo M.I. mon ami. Au fait, cette mémoire qui flanche n’était-ce pas une chanson de Cyrus Bassiak ? En somme, cette chanson de Bécaud avait mis le doigt sur ce qu’on appelle aujourd’hui la crise de l’eau. Et si j’ai bien fait attention à ce qui commence à se dire avec force dans le monde des humains, l’eau est en passe de devenir un problème majeur et sa pénurie pourrait bien être la cause de migrations énormes à côté desquelles celles qu’on a connues jusqu’à ce jour ressembleront à d’innocentes promenades.


En effet, Lucien l’âne mon ami, tu as résumé ce qui pourrit se passer de pire. Le pire, c’est que si on applique la loi de Murphy, on peut être assuré que ce pire-là va se produire. À ton œil incrédule, je vais rappeler ce qu’est la loi de Murphy : si parmi toutes les évolutions possibles, il en existe une plus catastrophique que les autres, elle va se produire. Certes, je te le concède, Murphy ne se baignait pas tous les matins dans la mer de l’optimisme, mais il se fait qu’empiriquement, sa fameuse « loi » s’est trouvée vérifiée à de multiples occurrences. Par exemple, ce fut vrai dans l’Histoire où on remarque que lorsqu’il y a une probabilité qu’un personnage dangereux accède au pouvoir, il y accède : Mussolini, Hitler, Staline, Franco, Mao, Pinochet… et c’est vrai dans l’actualité : Poutine, Erdogan, Assad, Trump, Orban… Je ne peux pas recenser tous les dirigeants du monde. De toue façon, cette loi s’applique à tous les niveaux de pouvoir et dans quelque domaine que ce soit.

Parenthèse, dit Lucien l’âne en souriant, je propose dans ce cas de parler de loi d’Ubu.

Formidable, Lucien l’âne, c’est une vraie trouvaille. La loi d’Ubu me paraît une constante universelle. Une loi qui permet de comprendre que la sentence : « Le pouvoir rend fou » est inexacte ; elle est à l’opposé de la réalité du pouvoir ; le pouvoir ne rend pas fou ; c’est la folie qui est la condition première pour vouloir accéder au pouvoir. Et donc, je reviens à la chanson…

Et donc quoi demande, demande Lucien l’âne en dressant soudain ses oreilles à la verticale au-dessus de son crâne.

Et donc, Lucien l’âne mon ami, le pire est que suite à ces exodes massifs – soit pour les enrayer, soit pour s’assurer les réserves en eau disponibles, on assistera à l’émergence de conflits qui pourraient bien dégénérer en une conflagration très large, d’abord et ensuite, en un conflit généralisé ; bref, une guerre mondiale.

Une troisième guerre mondiale, s’exclame Lucien l’âne en frissonnant de tous les poils de son échine. C’est épouvantable. Un tel conflit va entraîner des destructions effroyables, gigantesques, laissant loin derrière elle en quantité de destructions, toutes les guerres précédentes. On pourrait en arriver à de vraies extrémités et à la liquidation prématurée de toute l’espèce humaine et en conséquence – dégât collatéral – de bien d’autres espèces qui n’y sont strictement pour rien, à commencer par nous, les ânes. Car, nous les ânes, en tous cas, on n’y coupera pas. Il restera peut-être les bactéries dans l’océan ou dans le fond des quelques grottes. Il est plus que temps de sonner l’alarme.

Oh, reprend Marco Valdo M.I., ils sont nombreux à tirer la sonnette d’alarme et à donner des coups de trompe, à sonner le tocsin et à annoncer le désastre. Cependant, en ce qui me concerne, même si je me tue à dénoncer la guerre, à faire comprendre la Guerre de Cent Mille Ans et à en désigner les responsables (les riches et les puissants et leurs prétendants), je préfère de loin poser le dilemme autrement et tracer une ligne nette vers ce qui pourrait être au-delà de la fin de la guerre – de toute guerre généralement quelconque et in fine, de la Guerre de Cent Mille Ans.
Cette fin, cet au-delà de la richesse, du pouvoir, de l’ambition et de l’avidité est la seule voie de survie et de vie de l’humaine nation.
C’est donc dans cet esprit que j’ai fait cette chanson que j’ai intitulée : « Le Jour ou la Paix viendra » pour indiquer que la « pluie » ne suffira pas et que tout autant, il est périlleux au plus haut point de rêver d’être « les plus riches du monde », d’avoir « les plus beaux fruits du monde » et des « colliers jolis, jolis ». Il y en a tellement qui veulent tout cela et ceux qui le font, sont précisément ceux qui sont cause des malheurs humains de l’humaine nation. Je précise « malheurs humains » pour ne pas mettre sur les dos de ces gens les « malheurs naturels ». Quoique.

Alors, dit Lucien l’âne en souriant, c’est une chanson qui a certainement son utilité. Mais, dis-moi, décris-la-moi.
C’est tout simplement une chanson qui parodie celle de Gilbert Bécaud, mais une parodie volontaire, une réponse point par point. Ainsi, à la place de la richesse, on trouve la chance, le bonheur ; aux perles et aux colliers se substituent les bonheurs, les amours, les rêves et la vie retrouvée. Et dans le dernier couplet, je me suis amusé à rappeler une autre chanson de paix en le faisant à la manière de Paul Fort et de sa Ronde autour du Monde. Et puis aussi, pur ce qu’il restera après, j’ai en tête ce passage de la Valse Jaune de Boris Vian :

« Et le soleil
De
l’autre côté du monde
Danse une valse blonde
Avec la terre ronde, ronde, ronde, ronde
Le soleil
Rayonnant comme un faune
Danse une valse jaune
Pour ceux de
l’autre ciel »
Voilà.

Eh bien voilà, Marco Valdo M.I. mon ami, découvrons-la ta nouvelle chanson et puis, reprenons notre tâche et tissons le linceul de ce vieux monde riche, atrabilaire, avide, ambitieux et cacochyme.


Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane



Le jour où la paix viendra,
Nous serons, vous et moi,
Les plus chanceux du monde,
Les plus chanceux du monde !
Et riant tous de bon cœur,
Nous chanterons tous en chœur
Tous les bonheurs du monde,
Tous les bonheurs du monde !
Ce jour-là !
La triste, triste, triste terre
Qui meurt et meurt sans arrêt
Écrasée par cette longue, longue guerre
Se gorgera de paix, de paix
Et la joie déferlera sans trêve
Sur nos amours réveillées
Et nous chanterons nos rêves
Et notre vie enfin retrouvée.
Ce jour-là !

Le jour où la paix viendra
Nous serons, vous et moi
Et les enfants du monde,
Les plus heureux du monde.
Tous nous tenant par le bras,
Sur la terre ronde, ronde, ronde,
Nous danserons la ronde ronde
Des plus beaux jours du monde,
Ce jour-là !