La
Confession d'Arlequin
Chanson
française – La Confession
d'Arlequin –
Marco Valdo M.I. – 2015
ARLEQUIN
AMOUREUX – 8
Opéra-récit
historique en multiples épisodes, tiré du roman de Jiří Šotola
« Kuře na Rožni » publié en langue allemande, sous le
titre « VAGANTEN, PUPPEN UND SOLDATEN » – Verlag C.J.
Bucher, Lucerne-Frankfurt – en 1972 et particulièrement de
l'édition française de « LES JAMBES C'EST FAIT POUR
CAVALER », traduction de Marcel Aymonin, publiée chez
Flammarion à Paris en 1979.
Que dis-tu ? Tu ne crois pas en Dieu ?
Père Prosper, j'aimerais croire
À la Sainte Église et même au bon Dieu.
Enfin, si, presque, c'est-à-dire, peut-être…
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Donc,
Lucien l'âne mon ami, il te souviendra que notre Arlecchino,
déserteur de son état, avait été proprement viré du château et
de son titre ronflant de conseiller in teatro après avoir chu sur la
scène et avoir ainsi montré son cul aux invités du Comte
Wallenstein. Il avait touché son salaire et s'en était allé
malencontreusement dîner à l'auberge, endroit où il fut reconnu
par le capitaine Benda et n'eut que le temps de prendre ses jambes à
son cou et de filer se réfugier chez les pères piaristes. Là, il
avait circonvenu le Père Prosper et par d'étonnants mensonges, il
avait obtenu un hébergement, au moins provisoire. On en était là.
Je
m'en souviens très bien, dit Lucien l'âne.
Mais
notre brave Arlecchino se retrouve ainsi dans une situation très
périlleuse. Il ne peut sortir du couvent sous peine d'être reconnu
à nouveau et arrêté comme déserteur ; puis
sans
doute remis sous l'uniforme, sans compter les sanctions qui le
frapperaient. Et puis, c'est l'hiver – on est au début de janvier,
ce n'est assurément pas le moment de filer
sur les chemins de campagne et de dormir à la belle étoile. Il lui
faut donc convaincre les Piaristes de le garder ; il essaye bien
de faire croire à sa subite vocation… Mais c'est intenable.
Cependant, le gaillard a plus d'un tour dans son sac et à bien
réfléchir (la nuit porte conseil), il se résout
à demander la confession.
La
confession ? Et pourquoi ?, dit Lucien l'âne en dressant
ses oreilles en points d'interrogation. Il faut me l'expliquer,
absolument.
Alors,
allons-y doucement. En premier, la confession est cette pratique
catholique qui consiste à vider son sac dans l'oreille compatissante
d'un prêtre. C'est une sorte
d'autocritique.[[https://www.youtube.com/watch?v=W6GqCJEflxA&gl=BE]]
Mais elle a ceci de très particulier, c'est que le prêtre est (en
théorie) tenu au plus grand secret sur ce qu'il peut apprendre à
l'occasion de cette confession et ne peut dès lors faire usage de
ces informations à l'encontre de celui qui se confesse.
Et
alors ?, dit Lucien l'âne un peu abasourdi. Ça le mène où
notre Arlecchino de se confesser ?
Eh
bien, ça lui permet de révéler sa situation réelle, celle de
déserteur poursuivi et d'obtenir ainsi l'asile chez les Piaristes.
Concrètement, dans la première partie de la chanson, il raconte au
Père Prosper des histoires de son invention ; dans la deuxième
partie, il dévoile sous le sceau de la confession au même Père
Prosper ses mensonges et lui révèle sa vérité de déserteur et la
nécessité de le garder au moins pour l'hiver.
Bien,
le voilà planqué… Quant à nous, reprenons notre tâche et
tissons le linceul de ce monde persécuteur, punitif, disciplinaire
et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Content
Maestro ? Le pain est bon ?
Pain
au cumin, malaxé à la main
Et
cuit au four de grand matin.
Pain
quotidien et puis, confession.
Père
Prosper, père prieur
Abracadabra,
hardi mon gars !
Raconte
donc l'attentat
Invente,
invente, n'aie pas peur !
Oui,
Monsieur Po, oui, Monsieur Li,
Oui, Monsieur Chi,
Oui, Monsieur Nelle,
Oui, Monsieur Polichinelle.
Oui, Monsieur Chi,
Oui, Monsieur Nelle,
Oui, Monsieur Polichinelle.
Père
Prosper, Tchèque, je suis
Tuer
Bonaparte, je fus à Paris
Mais
on n'a pas réussi
Alors,
je suis revenu ici.
Je
vous parle de ma mère, Père Prosper
Une noble dame d'ici qui avait fauté
Je
suis l'enfant de cette illégitimité
Il
faut me cacher pour l'honneur de ma mère.
Oui,
Monsieur Po, oui, Monsieur Li,
Oui, Monsieur Chi,
Oui, Monsieur Nelle,
Oui, Monsieur Polichinelle.
Oui, Monsieur Chi,
Oui, Monsieur Nelle,
Oui, Monsieur Polichinelle.
Appelez-moi,
Matthias, je n'ai plus de nom
Gardez-moi
dans cette sainte maison
Jusqu'à
la fin de mes jours, sans rémission.
Le Père recteur n'y voit pas d'objection.
Le Père recteur n'y voit pas d'objection.
Matthias,
c'est le matin
La
clochette sonne l'heure
Il
est cinq heures
Le
jour s'en vient
Oui,
Monsieur Po, oui, Monsieur Li,
Oui, Monsieur Chi,
Oui, Monsieur Nelle,
Oui, Monsieur Polichinelle.
Oui, Monsieur Chi,
Oui, Monsieur Nelle,
Oui, Monsieur Polichinelle.
Montreur
de marionnettes, funambule,
J'ai
dansé avec un ours, j'ai mendié, moi.
J'ai
vagabondé, j'ai volé à l'église.
Parfois,
je vois Dieu danser sur le toit.
Que
dis-tu ? Tu ne crois pas en Dieu ?
Père
Prosper, j'aimerais croire
À
la Sainte Église et même au bon Dieu.
Enfin,
si, presque, c'est-à-dire, peut-être…
Oui,
Monsieur Po, oui, Monsieur Li,
Oui, Monsieur Chi,
Oui, Monsieur Nelle,
Oui, Monsieur Polichinelle.
Oui, Monsieur Chi,
Oui, Monsieur Nelle,
Oui, Monsieur Polichinelle.
Père
Prosper, naguère
Vous
me donniez du maestro, de l'expert.
Je
vous ai menti, la belle affaire.
Et
puis, que puis-je faire ? C'est l'hiver.
Mon
père est mort avant cinquante ans,
Il
me reste à peine huit ans.
Par
force, je suis un Arlequin maintenant.
Je
repartirai au printemps.
Oui,
Monsieur Po, oui, Monsieur Li,
Oui, Monsieur Chi,
Oui, Monsieur Nelle,
Oui, Monsieur Polichinelle.
Oui, Monsieur Chi,
Oui, Monsieur Nelle,
Oui, Monsieur Polichinelle.