dimanche 7 mai 2017

MESDAMES ET MESSIEURS

MESDAMES ET MESSIEURS


Version française – MESDAMES ET MESSIEURS – Marco Valdo M.I. – 2017
Chanson italienne – Signore e SignoriEdoardo Bennato2016





Mon ami Lucien l’âne, voici la version française d’une chanson italienne, dont il me paraît qu’elle aurait tendance à dire ou suggérer plus qu’il ne paraît. C’est le discours que tient une sorte de bonimenteur à un public : ce sont les « Mesdames et Messieurs » auxquels il tient les plus extravagantes promesses. Plus exactement, c’est un politicien qui sollicite les suffrages de la population et qui s’essaye à la convaincre de l’élire. Il tient des propos que ne désavoueraient pas les plus populistes des populistes contemporains ou n’importe quel arriviste en mal de reconnaissance et de pouvoir.

Oh, dit Lucien l’âne en riant, ce n’est pas ça qui manque et de plus, ces derniers temps, certains ont remporté un succès colossal ; d’autres, un peu moins, mais tous indistinctement me semblent extrêmement pernicieux, comme à toi. Je me souviens très bien de nombre de tes chansons. Par exemple, celles que tu as récemment dédiées au populiste américain que les dernières élections étazuniennes ont porté à la présidence et notamment : Leur bon Président, mais il en est d’autres et par exemple, du côté de l’Hellespont, dont ta version française était intitulée : ERDOQUI, ERDOGOGO, ERDOGAGA, ERDOGAN.
Mais il est une chose qui m’intrigue. Je me demande ce que viennent faire dans cette canzone ces « Glorieux Pompiers de Viggiù ». Si tu avais une explication, elle me serait fort agréable à entendre.

À propos des pompiers de Viggiù, Lucien l’âne mon ami, je te confie qu’il s’agit de la délirante histoire d’une compagnie de pompiers d’un village situé au Nord de Milan, qui fut le sujet d’un film italien d’il y a déjà brin des années (1949), elle me rappelle celle nettement antérieure que rapportait cette inénarrable chanson française (1934) intitulée « Avec les pompiers », dont je soupçonne fort qu’elle a dû servir de modèle à sa descendante italienne. Ces Pompiers de Viggiù ont également eu les honneurs d’une chanson italienne, dont nous reparlerons, car ces deux chansons sont liées et le tout mérite une réflexion particulière. Ce sera notre prochaine intervention ici-même que de les publier intégralement et de les commenter également.
Cependant, s’agissant d’une histoire de pompiers qui ne peut être évoquée par hasard par Eduardo Bennato, la question se pose de savoir quelle sirène d’alarme tire la canzone de Bennato ? Je ne compte pas y apporter une plus grande réponse ; je laisse volontairement un peu de place à l’imagination générale. Juste une remarque : sans doute, cette mise en garde s’adresse-t-elle également aux gens d’Italie, auxquels je laisse le plaisir discret de déterminer qui sont les « glorieux pompiers » nationaux. De mon côté, je réfléchirai à ceux de nos régions.

Eh bien, Marco Valdo M.I. mon ami, me voilà un peu renseigné et tout émoustillé à l’idée de la suite et des découvertes que pourront nous apporter nos réflexions. Pour le reste, comme toi, je laisse à chacun le soin de décrypter ces propos de Bennato, qui ne me semblent pas vraiment mystérieux. Quant à nous, reprenons notre tâche et tissons le linceul de ce vieux monde bonimenteur, populiste, truqueur, vantard, retors, captieux, trompeur et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane



Mesdames et messieurs,
Ayez confiance en moi
Car moi, je parle
Dans votre intérêt exclusif.
Ex-clu-sif !

Jeunes gens, jeunes filles,
Votez pour moi, car moi je
Serai comme un frère
Et je tiendrai toutes mes … promesses.
Mes… promesses.

Ce sera une grande nouveauté
Dans un concours de bonté.
Pour faire place nette à fond chacun s'engagera
Des mendiants et des trafiquants,
Des protestataires et des dissidents,
Des jeunes, des saltimbanques, des fainéants,
Et plus, il y en aura, plus on en chassera.
Un futur radieux nous attend
 !

Ce n'est pas une harangue,
Ce n'est pas de la publicité,
C’est la dernière croisade
Pour qu’à la fin triomphe :
la liberté.
-
à la fin : la liberté.

Sœurs, frères !
Aimons-nous davantage !
Armons-nous
pour la lutte
Aux côtés des vieilles gloires
Des Pompiers de Viggiù,
Des Glorieux Pompiers de Viggiù !

Et dans ce concours de bonté
Voyons qui va l’emporter.

Il n’y aura plus d’espace
Pour les détracteurs, les imposteurs, les marioles
et chacun devra
suivre les règles,
Il n’y aura pas d’exceptions ni de favoritisme,
Personne ne pourra plus salir des façades,
Ni jeter à terre de vieux papiers et des cigarettes.
Aux chiens, il sera absolument interdit de faire caca en rue !
Ce sera un grand concours
De solidarité
Et avec votre aide
À la fin triomphera la justice :
La vérité.
-
à la fin : la vérité.


Toute la vérité.
Rien que la vérité.