jeudi 3 septembre 2015

CENDRILLON

CENDRILLON
Version française – CENDRILLON – Marco Valdo M.I. – 2015

Texte italien – Cenerentola – revue anarchiste - 2015




Diversi lettori ci hanno chiesto perchè mai questa rivista si chiami Cenerentola.
Des lecteurs nous ont demandé pourquoi cette revue s'appelle Cenerentola.


En fait, Cenerentola est le nom de la revue et si l'on veut comprendre, il suffit de lire le conte « Nous dansâmes ensemble un soir à Barcelone... », qui est aussi l'article éditorial qui expose, disons, les convictions profondes de la revue elle-même.




Ah, Lucien l'âne mon ami, connu aussi sous le nom de l'ânanar, ce matin, tout en déjeunant, mes pensées voguaient dans une sorte de brouillard, sans doute celui qui couvrait le jardin.

Je l'ai vu aussi. Il annonce l'automne et tout ce qui s'ensuit. Il n'y a rien là d'extraordinaire. Et je ne pense pas que tu m'aies réveillé pour me parler de la pluie et du beau temps.

Certes non, je voulais en arriver à te dire que la vie est pleine de coïncidences.

C'est encore plus nébuleux, si tu continues ainsi je me rendors.

C'est exactement dans cet état d'entre deux que – et de fait, c'était fort nébuleux – qu'il faudrait se poser la question des mots et des effets qu'ils peuvent avoir sur les gens et sur les événements. Ainsi, ces jours-ci, c'est la rentrée des classes et je regarde tout le va et vient qu'elle entraîne ; d'un coup, la ville s'est animée. Ça remue dans tous les coins à cette heure du matin. Mais coïncidence pour coïncidence, j'en étais revenu au mot « classe » et au sens que certains goûtant la sociologie ou certaines idéologies, utilisent pour établir une sorte d'entité particulière qui serait douée d'une vie propre et extérieure à l'homme commun, qui s'imposerait à lui. Pour faire bref, on aurait ainsi une idole à laquelle il convient de sacrifier. J'en reste là, car arrivé à ce point, apparaît dans les CCG une coïncidence : cette Cenerentola, c'est-à-dire Cendrillon, où on va voir cette idée de classe en action et parabole pour parabole, comment au nom de cette idole, on sacrifie les plus belles espérances de vie libre et débarrassée des pesantes ardeurs du pouvoir et de l'exploitation.

Que sait-on d'elle ? , demande Lucien l'âne. « D'elle, je sais seulement qu'elle est très belle… et que nous dansâmes ensemble, un soir, à Barcelone. », dit le conte. Mais enfin, il faut bien que ce Genre Humain ait eu figure humaine…

Sans doute. Barcelone ? Sans doute se prénommait-il Buonaventura .

Ainsi Parlaient Marco Valdo M .I. et Lucien Lane


Il était une fois une belle jeune fille, fille d'un bonhomme appelé Libero Pensiero (Libre Penseur), qui vivait avec la marâtre, dont le nom était Idéologie Marxiste, et deux demi-soeurs : Social-démocratie et Dictature Bolchevique.

Les demi-soeurs étaient laides et mauvaises et maltraitaient la pauvre enfant, qui était forcée de faire chaque jour les travaux ménagers, nettoyer les planchers et s'occuper du feu, pendant qu'elles passaient leur temps à se pavaner. De plus, chaque fois qu'elles le pouvaient, elles lui faisaient toutes sortes de méchancetés. Quand le soir, elle était fatiguée, la jeune fille se reposait devant la cheminée de la cuisine. Ce pourquoi, elles l'appelaient, avec mépris, Cenerentola (Cendrillon).

Autour de 1900, le Genre Humain, sentant proche le moment de s'émanciper, organisa une fête. Les demi-soeurs de Cenerentola, après de grands préparatifs, s'y rendirent ; cependant qu'à la pauvre jeune fille, fatiguée et humiliée, dépourvue de la tenue adéquate pour participer au bal, il ne resta rien d'autre à faire que s'asseoir auprès de la cheminée et pleurer.

À cet instant apparut la fée Volonté. Émue du chagrin de Cenerentola, elle lui donna un beau vêtement et elle l'envoya à la fête dans un carrosse doré, un modèle révolutionnaire, obtenu en transformant la plus grosse courge qu'il y avait dans son jardin.

« Avec moi, on peut obtenir tout, même à partir des courges… – dit-elle – Mais, j'insiste, rentre avant minuit, car à cette heure, finira l'enchantement ! » .
Cenerentola (Cendrillon), heureuse et très belle, suscitant l'envie de toutes les invitées et, en particulier, de ses méchantes demi-soeurs, dansa avec le Genre Humain toute la soirée. Comme dans un rêve, les deux continuaient à virevolter dans le grand salon et personne ne semblait pouvoir
Dans sa hâte, elle perdit un escarpin, que le Genre Humain, triste d'avoir perdu sa compagne, ramassa.

Depuis lors, partout dans le monde, il cherche une jeune fille dont le pied puisse chausser le précieux escarpin.

« Avez-vous idée de qui cela peut être ? – demande-t-il à tous ceux qu'il rencontre. D'elle, je sais seulement qu'elle est très belle… et que nous dansâmes ensemble, un soir, à Barcelone. »


UNE DÉCLARATION UNIVERSELLE DES DROITS DE TOUS LES ÊTRES VIVANTS

UNE DÉCLARATION UNIVERSELLE


 DES DROITS 


DE TOUS LES ÊTRES VIVANTS



Je reçois ce matin une lettre de Micromega où il y a un article signé Yves Charles Zarka, intitulé « Pour une déclaration universelle des droits de l'humanité ». (http://temi.repubblica.it/micromega-online/una-dichiarazione-dei-diritti-dell%E2%80%99umanita/).

Son auteur relate l'idée que la France voudrait « actualiser » la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme de 1948. Fort bien. Mais une telle actualisation ne rencontrerait pas la critique fondamentale que nous avancions en présentant une déclaration qui vaudrait pour toutes les espèces et pas seulement, l'espèce humaine.

L'anthropocentrisme est un véritable danger (le plus grand sans doute) pour la vie organique sur cette Terre, qui nous est commune maison (Oikos, en grec).

Nous suggérons donc à ceux qui veulent – à juste titre – actualiser la Déclaration de 1948 (etc) de reprendre purement et simplement notre Déclaration universelle des droits de l'âne ou d'en reprendre la substance.


Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane

Âne artiste et républicain





Déclaration universelle des droits de 

l'âne

Chanson française – Déclaration universelle des droits de l'âne – Marco Valdo M.I. – 8 avril 2015




L'âne naît libre, égal et fraternel ;
Il rêve debout et ne croit pas au ciel.





Marco Valdo M.I. mon ami, tu devrais quand même expliquer comment on en est venu à cette « Déclaration universelle des droits de l'âne » ; ce n'est pas, dit Lucien l'âne en souriant, que je l'ignore, mais il me paraît important de l'expliquer à ceux qui la liront. D'autant que c'est la première fois qu'on la publie et qu'elle résulte – la chose est importante – de notre collaboration : celle d'un homme et d'un âne, chacun se portant garant pour son espèce.


Tout a commencé par une réflexion de Bernart Bartleby publiée ce 8 avril 2015 au matin dans les Chansons contre la Guerre. Réflexion qui disait très exactement ceci :

Per Marco Valdo M.I.: a quando la "Déclaration des droits de l'âne"?.


Ah, dit Lucien l'âne, il faudra donc y associer l'auteur de cette insidieuse et finalement, très heureuse question.


Cela est certain. Maintenant, Lucien l'âne mon ami, la suite de l'histoire de cette chanson. Dès que j'ai lu l'incitation de B.B., je me suis enquis de toi afin d'établir de commun accord cette déclaration en chanson, ne doutant pas un instant d'y parvenir aujourd'hui encore. De ce fait, j'ai envoyé un petit mot à Bartleby pour lui annoncer la chose et en quelque sorte relever son gentil défi. J'ai donc consulté l'autre déclaration universelle sur son site officiel, à savoir la publication par les Nations Unies de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme de 1948. J'aurais évidemment pu repartir de La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 (DDHC) est un texte fondamental de la Révolution française, ou de celle la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne qu'Olympe de Gouges a écrite en 1791 ou de celle de 1793. Ou m'appuyer sur la Convention européenne des droits , encore que cette dernière me paraisse un peu trop lourde dans son appareil. Je préfère m'en tenir aux principes. Cela dit, cela fait, en discutant avec toi presque mot à mot chaque vers afin de m'assurer de n'être pas trop anthropomorphe, car tel était le danger, l'écueil qu'il me fallait contourner, j'en suis venu à ce texte, dont je me plais à penser qu'il a de l'allure.


Et j'ai fait ce que j'ai pu pour t'aider, dit Lucien l'âne en opinant du bonnet. Mais, je t'en prie, poursuis ton explication.


D'abord, il me faut (et c'est bien le moins de le faire ici et maintenant) t'adresser mes plus vifs remerciements pour ton aide précieuse et ta vigilance. Quant au reste de mon explication… Oh, il n'y a plus grand-chose à en dire, si ce n'est qu'elle est faite – comme promis – dès ce soir et que nous avons – toi, moi, Bernart Bartleby, les Chansons contre la Guerre – l'honneur et le plaisir de l'éditer.


Voilà qui est dit, voilà qui est fait. Cependant, Marco Valdo M.I. mon ami, je voudrais éclairer un aspect de ce travail commun, à savoir que non seulement, cette Déclaration Universelle des droits de l'âne me concerne moi et tous les ânes, mais bien évidemment, c'est là le point important, toutes les espèces animales, y compris évidemment, je te l'accorde, l'espèce humaine. Comme il est dit dans son dernier couplet :

Les droits de l'âne sont universels.
Chacun, à quelque espèce qu'il appartient
Peut s'en prévaloir, peut y faire appel.
Ora e sempre : Resistenza ! L'âne y tient.


Remarque, Lucien l'âne mon ami, que si d'aventure, on appliquait cette Déclaration, non seulement, elle serait bénéfique pour toutes les espèces, l'humaine y compris, pour tous les êtres vivants de la Terre, mais aussi elle permettrait de maintenir – sans doute un peu plus longtemps – la vie organique, telle que nous la connaissons.


Maintenant, Marco Valdo M.I. mon ami, reprenons notre tâche – que nous avons d’ailleurs exécutée avec beaucoup d'attention en rédigeant cette déclaration – qui consiste à tisser le linceul de ce vieux monde anthropomorphe, unispécié, nombriliste et cacochyme.



Heureusement !



Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane






L'âne naît libre, égal et fraternel ;
Il rêve debout et ne croit pas au ciel.
Par sa nature, l'âne est porteur
De raison, de conscience et de bonheur.

Habitant de la Terre hautement civilisé,
Être subtil et plein d’urbanité,
Joyeux, placide et de bonne volonté,
Il se doit d'être aimé et protégé.

Nul ne pourra le tenir en servitude ;
Nul ne pourra en faire commerce ou l'exploiter ;
Nul ne pourra lui infliger de torture ;
L'âne ne peut être arrêté, détenu ou exilé.

Doué d'intelligence, de courage et de ténacité,
L'âne ne peut être empêché de penser,
De parler et de répandre ses idées.
Il ne peut être évangélisé. L'âne est athée.

L'âne ne peut être tenu de voter ;
Nul ne peut lui imposer de collaborer.
L'âne ne peut être amené à déléguer sa liberté,
Ni à se soumettre à une autorité contre son gré.

Les droits de l'âne sont universels.
Chacun, à quelque espèce qu'il appartient
Peut s'en prévaloir, peut y faire appel.
Ora e sempre : Resistenza ! L'âne y tient.