Texte de Pietro Gori
Sur l'air de l'Inno dei Lavoratori
Musique de Carlo della Giacoma
Vive le soleil de l'Anarchie,
Tout en paix et tout amour.
Allons alors à la bataille ! …
Vaincre ou mourir,
Debout, sainte canaille,
C'est la chanson de l'avenir. |
« L'écrit
de Pietro Gori, qui apparaît dans le volume Battaglie
et comme sous-titre porte
Marcia
dei ribelli,
en réalité est beaucoup plus long que
le
chant connu
jusqu'à
présent et il a été écrit à Milan, dans la prison de San
Vittore, le 17 Juillet 1891 où Gori se
trouvait
enfermé pour une condamnation à
dix jours. Le texte que nous rapportons, plus complet, provient
de deux sources d'archives
différentes qui le certifient comme original.
Une de ces sources est Procure
Générale
de Rome qui ordonna
'la séquestration de l'autre publication intitulée Inno
della canaglia - Marcia dei ribelli
dont
on joint
au présent une copie pour
le
délit repris
aux articles 247 et 246 du Code Pénal'. Gori lui-même
rappelle
l'événement : 'Un soir de
juillet
1891, la
Questure de Milan pensa à
sauver les institutions. Une bande d'amis (hélas, c'étaient
des
anarchistes !)
traversait le Cours pour se rendre à prendre une glace des plus
économiques qui se puisse imaginer… elle
coûtait
10 centimes ! Tout à coup, nous
tomba dessus
un inspecteur de PS (Police
d'État) avec
sa
grande écharpe,
résonne une sonnerie de trompette. Cinq
de mes compagnons
et moi , nous
sommes saisis
avec la délicatesse bien
connue
de
celui qui
a eu à faire avec la police italienne : ils nous conduisent
à
la
Questure ; ils nous poursuivent en justice en
urgence
; et deux jours après le
magistrat,
qui, parmi ses
autres belles connaissances
de Procédure pénale, sait qu'il ne doit pas cracher dans le plat où
il
mange,
nous
condamne
à
dix jours d’arrêt
aux
termes des
articles 5 et 6 loi de PS et 434 Code Pénal ; en nous refusant
même la liberté sous caution.' » (Catanuto/Schirone, et
2009, pp. 69/70)
Ô
frères de travail, compagnons de misère,
Qui aux lâches héros de l'or,
Donnez vos bras et vos forces;
Ô sœurs d'effort,
Ô compagnes de chaînes
Nées dans les tourments et dans les peines,
Et grandies dans la douleur.
Allons alors à la bataille ! …
Vaincre ou mourir,
Qui aux lâches héros de l'or,
Donnez vos bras et vos forces;
Ô sœurs d'effort,
Ô compagnes de chaînes
Nées dans les tourments et dans les peines,
Et grandies dans la douleur.
Allons alors à la bataille ! …
Vaincre ou mourir,
Cette
infâme civilisation.
Les mines et les ateliers,
Les rizières, les champs, les océans,
Nous ont vu peiner
Pour le bonheur des puissants.
Allons alors à la bataille ! …
Vaincre ou mourir,
Les mines et les ateliers,
Les rizières, les champs, les océans,
Nous ont vu peiner
Pour le bonheur des puissants.
Allons alors à la bataille ! …
Vaincre ou mourir,
Les
patrons nous ont volé
Notre salaire et notre vie,
Tout le bonheur, ils nous ont ôté,
Tout espoir et toute envie.
Nos sœurs, ils ont séduites
Ou par la faim, ils les ont obligées,
Puis abandonnées ensuite,
Sans pain et déshonorées.
Allons alors à la bataille ! …
Vaincre ou mourir,
Notre salaire et notre vie,
Tout le bonheur, ils nous ont ôté,
Tout espoir et toute envie.
Nos sœurs, ils ont séduites
Ou par la faim, ils les ont obligées,
Puis abandonnées ensuite,
Sans pain et déshonorées.
Allons alors à la bataille ! …
Vaincre ou mourir,
Les messieurs nous ont promis
Lois équitables et douce affection
Et les prêtres nous ont dit
Qu'au ciel, la joie nous aurons.
Et entre-temps sur cette terre
Pour nous pauvres, c'est l'enfer ;
Pour les riches, la joie profonde,
Dans la vie et dans la tombe.
Allons alors à la bataille ! …
Vaincre ou mourir,
Quand nous demandions le pain et la science
Ils nous jetèrent au visage
Insultes, menaces et dédain
Nous refusant la science et le pain .
Quand rebelles au joug austère,
Nous oubliâmes les prières,
Ils nous ont entrouvert leurs prisons
Et rebelles en vain, nous pestons.
Allons alors à la bataille ! …
Vaincre ou mourir,
De
nos frères mutinés.
Tandis que les riches des palais,
Pour qui nous les avons édifiés,
Sans remords et sans pitié,
Nous ont fait mitrailler.
Allons alors à la bataille ! …
Vaincre ou mourir,
Tandis que les riches des palais,
Pour qui nous les avons édifiés,
Sans remords et sans pitié,
Nous ont fait mitrailler.
Allons alors à la bataille ! …
Vaincre ou mourir,
Chantons et levons le bras
Contre les lâches et les rois ;
Rebellons-nous face aux absurdités
D'une hypocrite société.
Au-delà des mers et par-delà les monts
Tenons nos bataillons serrés,
Sus, combattons, combattons
Pour notre humanité.
Allons alors à la bataille ! …
Vaincre ou mourir,
Levons
nos enseignes,
Agitons nos drapeaux ;
Les étendards noir et rouge
De notre vaillant âge nouveau.
Combattons pour la justice
Avec l'ardeur de l'espérance,
Pour l' humaine fraternité,
Pour l' humaine liberté.
Allons alors à la bataille ! …
Vaincre ou mourir,
Agitons nos drapeaux ;
Les étendards noir et rouge
De notre vaillant âge nouveau.
Combattons pour la justice
Avec l'ardeur de l'espérance,
Pour l' humaine fraternité,
Pour l' humaine liberté.
Allons alors à la bataille ! …
Vaincre ou mourir,
Combattons
tant qu'un opprimé
Sous le poids de la croix
Élève vers sa faible voix
Tant qu'un oppresseur pourra régner.
Que bien haut le soleil lumineux brille
De l'Idéal solennel pour toujours…
Vive le soleil de l'Anarchie,
Tout en paix et tout amour.
Allons alors à la bataille ! …
Vaincre ou mourir,
Debout,
sainte canaille,Sous le poids de la croix
Élève vers sa faible voix
Tant qu'un oppresseur pourra régner.
Que bien haut le soleil lumineux brille
De l'Idéal solennel pour toujours…
Vive le soleil de l'Anarchie,
Tout en paix et tout amour.
Allons alors à la bataille ! …
Vaincre ou mourir,
C'est la chanson de l'avenir.