Version française – DEUX POLOS ROUGES – Marco Valdo M.I. – 2018
Chanson
italienne – Due magliette rosse – Modena
City Ramblers – 2013
« Rien de nouveau sur le front occidental », dont est tirée la chanson, est un double album des Modena City Ramblers, le treizième de leur carrière. Voici les dix-huit les chansons contenues dans l’album, écrites, arrangées et produites des Modena City Ramblers :
Face A: Niente di nuovo: Niente di nuovo sul fronte occidentale – Occupy World Street – È primavera – C’era Una Volta – La Guèra D’L Baròt – Pasta nera – Fiori d’Arancio e Baci di Caffè – La luna di Ferrara- Beppe e Tore
Face B: Sul fronte occidentale: Il Violino di Luigi – Due magliette rosse – Tarantella Tarantò – La Strage delle fonderie – Afro – Kingstown Regatta – Il giorno che il cielo cadde su Bologna – Nostra Signora dei Depistati – Briciole e spine
Le
17 décembre 1976. Quatre garçons, alors, en polo, short courts et
en chaussures de tennis, permirent à l’Italie, outre de conquérir
un Trophée prestigieux, et aussi à tout un peuple d’avoir un
instant d’espoir même si ce n’était que dans la défaite d’un
match. Ces garçons, quatre, s’appelaient Panatta, Bertolucci,
Barazzutti, Zugarelli. Le match, la finale de Coupe Davis, au Stade
National de Santiago du Chili.
Tout
qui était alors, dans le sens d’exister et avoir l’âge
suffisant pour comprendre, se rappelle très bien les polémiques,
les dilemmes politiques en plus que d’ordre moral, qui ont précédé
et accompagné cet événement.
Cette
finale se joua dans un climat terrible en raison de la situation
politique de ce pays (le Chili de Pinochet) et les oppressions subies
par le peuple chilien par cette dictature fasciste qui avait comme
chef suprême le général Pinochet. « On y va, on n’y va
pas », le dilemme était terrible. Mais on y alla, on décida
d’y aller, même avec l’appui du secrétaire du PCI (Parti
Communiste Italien) de l’époque, Enrico Berlinguer. « Cette
Coupe ne doit pas aller à Pinochet » est un peu le résumé de
cette décision.
Nous
ajoutons : Il ne doit pas avoir de gratification et de soutien
pour cette dictature.
La décision fut prise par Panatta : « Paolo (Bertolucci ndr), demain, nous mettrons une polo rouge », comme le raconte le même Panatta.
La décision fut prise par Panatta : « Paolo (Bertolucci ndr), demain, nous mettrons une polo rouge », comme le raconte le même Panatta.
Ce
« rouge »,
si effronté, au milieu du terrain,
il nous plaît penser qu’il
fut au moins dans cette occasion un symbole
d’espoir, si pas de liberté, en plus
d’être de la couleur du sang.
Le sang de tant et tant de gens, jeunes, femmes et vieux, assassinés et massacrés.
Nous avons toujours eu un énorme respect et une grande estime envers ces peuples qui ont souffert ce genre d’atrocités, quelle que soit « couleur » ou l’idée au nom desquelles elles furent effectuées.
Le sang de tant et tant de gens, jeunes, femmes et vieux, assassinés et massacrés.
Nous avons toujours eu un énorme respect et une grande estime envers ces peuples qui ont souffert ce genre d’atrocités, quelle que soit « couleur » ou l’idée au nom desquelles elles furent effectuées.
Dialogue
Maïeutique
Coupe Davis ou aux Jeux
olympiques ont des relents de nationalisme et prestige. Le mieux
serait de ne jamais participer à ces mascarades. Panem et circences,
vieille
méthode pour lénifier les populations, la
pratique est amplifiée par les ambitions et les délires engendrés
par la compétition et les commérages
dithyrambiques des médias, fort soucieux de leur audience et de
leurs ventes.
Dit autrement, Nihil novum sub sole. Cela étant, à partir du moment où on est tombé dedans, le mieux est de
nager pour en sortir au plus vite. Autrement dit, arrivés au stade
où ils en étaient, ces
joueurs acculés dans une impasse, ont fait ce qu’ils ont pu. Mais
l’arbre des « polos rouges » ne saurait cacher la forêt
de l’absurde compétition comme modèle social, qu’il convient de
constamment réaffirmer. Malheur à ceux qui ne participent pas de
l’idiotie collective et de la myopie intellectuelle ! Les
intérêts en jeu sont considérables. Nations et capitaux sont les
deux mamelles du sport et pour l’irriguer les gloires et les
argents coulent à flots. Il s’agit de drainer les émotions
collectives pour noyer
les pensées individuelles. Que
la source du pouvoir soit la force, l’argent ou le nombre, c’est
en fait la base de tous les régimes, idéologies, religions,
partis,
etc. qui
de par leur nature même, sont
totalitaires. Certes,
il en est de plus souples et de plus accommodants que les autres,
mais dans le fond, il s’agit de faire prendre des vessies pour des
lanternes ; on le disait déjà dans Les
Lanternes libérales.
Oh,
Marco Valdo M.I. mon ami, c’est curieux, mais ces histoires de
matchs me rappellent la campagne
sportive de Kiev en 1942 où la réalité est venue
s’imposer finalement aux joueurs du « Start », qui dos
au mur (au sens propre), furent contraints de jouer ce championnat de
la mort. Eux, c’est sûr n’avaient pas le choix. Souviens-toi,
ils avaient gagné tous leurs matchs, ils avaient gagné la finale –
c’était du football – par 5 à 3 et puis :
« Ces
nazis ne veulent pas en démordre
Ils nous laissent une dernière chance de perdre
Face à Rukh, on répond huit à zéro.
On est des joueurs, pas des héros.
On est tous morts rapidement
Sauf un qui a pu s’échapper… »
Ils nous laissent une dernière chance de perdre
Face à Rukh, on répond huit à zéro.
On est des joueurs, pas des héros.
On est tous morts rapidement
Sauf un qui a pu s’échapper… »
Enfin,
que pouvons-nous y faire à ces déferlements fanatiques ?
Alors, tissons obstinément le linceul de ce monde gangrené par
l’avidité, sportif, compétitif et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.