lundi 13 avril 2015

VIEILLES HISTOIRES

VIEILLES HISTOIRES


Version française – VIEILLES HISTOIRES – Marco Valdo M.I. – 2015
Chanson allemande – Olle KamellenKurt Tucholsky – 1919
Texte de Kurt Tucholsky, publié dans Die Weltbühne (Berlin) sous un de ses nombreux pseudonymes : Kaspar Hauser.
Musique de Hanns Eisler




Cinq écrivains en un seul homme



Un poème dans lequel Kurt Tucholsky situait dans l'autoritarisme, le militarisme et la mentalité, même populaire, qui les sous-tendait (la « kaiserreich-pensée ») le plus grave obstacle à ce que la République de Weimar puisse devenir une expérience de démocratie réelle, accomplie, adulte, satisfaisante pour ses citoyens… L'Histoire elle lui a donné pleinement raison.


À propos de Vieilles Histoires… d'Allemagne, ce jour-même où je traduis ce poème de Kurt Tucholsky, j'apprends la mort de Günter Grass, lui de qui j'ai tiré cent vieilles histoires d'Allemagne.

Günter Grass est mort. Ça devait arriver un jour. Tout le monde ne peut être éternel, dit Lucien l'âne. Mais au-delà de ce moment de la vie qui continue, je propose de relire la fresque que tu fis à partir de son « Siècle »… au travers du kaléidoscope de Günter Grass. : « Mon Siècle » (Mein Jahrhundert, publié à Gottingen en 1999 – l'édition française au Seuil à Paris en 1999 également) et de ses traducteurs français : Claude Porcell et Bernard Lortholary.

On peut trouver ces 100 canzones bien rangées dans l'ordre chronologique et illustrées à cette adresse.




Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane




Au front, un jeune garnement.
Critique les erreurs, les planqu
es, les manques.En premier lieu, les vieux.
Mauvaise humeur du lieutenant aujourd'hui …
 « Je
peux dire à la compagnie :
Je
vous apprendrai, les gars, le garde-à-vous !
Rassemblez vos os, bande de porcs ! »
Et
il faut oublier tout ça ?

À l'intérieur du mess, quel brouhaha !
Les verres tintent.
Jubilent les hourras.Trois vins, sept services,
Le garde dehors a froid aux jambes.
Il pense à
sa mère, à chez lui ;
Les enfants, écrit-elle, ont l'air malades.
Ils doivent jouer, chanter, pousser des cris.
Et tout cela doit-il être omis ?

Et que tout est pardonné, oublié ?
Le vol à Essen ? Les coups de pied en douce ?
Pardieu ! Ce ne sont pas de vieilles histoires !
De tels lascars fourmillent encore à présent !
Imposer le respect des morts –
L'enfoncer profondément dans les têtes aujourd'hui encore !
Notre cœur a été détruit au cours de cette guerre –
Et tout cela doit être oublié maintenant ?

Ne pas oublier. Nous voulons que ça change.
Un pays libre parmi des pays libres
L'Allemagne – avec des habitants libres,
Sans cet esprit de laquais servile.
Nous ne voulons pas exercer de vengeance sur les officiers.
Nous voulons réformer le sentiment allemand.
– Frère, sois un Allemand libre, fais-le maintenant !
Et alors, tout sera oublié !