LA
CHANSON DES BISTROTS DE
QUARTIER
Version
française – LA CHANSON
DES BISTROTS DE QUARTIER – Marco
Valdo M.I. – 2019
Musique
de Francesco Guccini,
Ettore De Carolis et
Vince Tempera
Album : "Stanze di vita quotidiana"
Album : "Stanze di vita quotidiana"
Presque
un testament spirituel et artistique de Francesco Guccini, écrit non
pas aujourd’hui, mais il y a presque 50 ans, et au début de son
succès…
Comme
autrefois, les bistrots de quartier sont toujours ouverts,
Les
gens qui allaient boire au-dedans ou au-dehors sont tous morts.
L’un
est parti par âge, l’autre, s’était fait vétérinaire
Et
mûrissant, s’est marié, fait une carrière : pire fut cette
mort.
Les
poivrots tombent comme les feuilles sur les routes ;
De
leurs rages anciennes, il reste à peine une phrase ou un geste.
Je
ne sais pas s’ils excusent leur passé par leur jeunesse ou par
leurs erreurs.
Quand
ils me rencontrent, je ne sais ce qui les éveille : si c’est
la curiosité ou la peur.
Moi,
maintenant je me lève tard tous les jours, je traîne toujours le
matin
À
faire les cartes, puis le café de la gare pour neutraliser le mal de
tête.
Je
n’ai pas d’excuse à présenter, je ne me dis plus poète.
Je
n’ai pas d’utopies à réaliser : rester au lit le lendemain
est mon seul destin.
L’aube
magique sur les collines se lève toujours aussi lentement.
Quand
je la regarde, je ne ressens plus ce que je ressentais avant.
Les
voleurs et les prophètes de l’avenir m’ont volé mon temps et
l’ont détruit ;
Le
jour est toujours un peu plus obscur, est-ce l’histoire, est-ce que
je vieillis ?
Les
rues sont pleines d’une rage qui chaque jour hurle plus fort.
Les
fleurs sont tombées et n’ont laissé que des symboles de mort.
Afin
que je me cache, si je dois être lapidé, dis-le-moi.
Chacun
a sa pierre prête et la première, ne le nie pas, tu me la jetteras.
Je
suis plus célèbre qu’au temps où tu me connaissais,
J’ai
un public qui écoute les chansons en lesquelles tu croyais.
Les
amis se moquent de moi, mais au fond, j’ai une conscience pure.
Toi,
ne ris pas si je dis ça, seul rit qui a la haine au cœur et à
l’esprit, la peur.
Ne
va pas croire que ça a changé ma vie,
C’est
une petite chose d’hier qui demain sera déjà finie.
Je
suis toujours là à vivre de moi, j’ai assez de mes journées.
J’ai
la gloire que je peux : quelque chose qui s’en ira bientôt,
comme les sous d’une poche trouée.
Tu
ne le croirais pas. J’ai presque fermé toutes les portes à
l’aventure.
Pas
pour remettre ma tête à l’endroit, mais par ennui ou par peur.
Pour
ce que j’ai fait ou ce que j’ai eu, je ne passe pas des nuits
désespérées
Les
choses passées sont passées et je regrette seulement les occasions
manquées.
Comme
autrefois, les bistrots de quartier sont toujours ouverts,
Les
gens qui allaient boire au-dedans ou au-dehors sont tous morts.
L’un
est parti se former, celui-là se prétendait expert ;
Celui-là fatigué de jouer, de boire, de
se
discréditer :
pire fut
cette mort.