Version française – FERME LA PORTE, PETIT – Marco Valdo M.I. – 2013
d'après la version italienne FRATELLINO, CHIUDI LA PORTA de Stanislava
d'une chanson tchèque de Karel Kryl : Bratříčku, zavírej vrátka – 1968
Exil
(ici, celui des Républicains espagnols...)
Le
répertoire de Karel Kryl n'est pas encore épuisé. Je voudrais
ajouter aussi cette chanson qui à mon avis, est parmi ses chansons
les plus touchantes. Le contexte est toujours celui de l'invasion de
(la Tchécoslovaquie par les troupes « amies » du pacte de
Varsovie) 1968. ...
Est-ce
le chant d'exil ? Le chemin tortueux de la longue nuit de l'exil de
nombre de jeunes (et moins jeunes) Tchécoslovaques... Te souviens-tu
de Miluška ? Et pour la quantième fois dans le siècle, la
quantième fois dans leur histoire ?
Oh,
dit Lucien l'âne, on ne les compte plus ces envahisseurs et ces
touristes d'un temps ou d'un autre. Les derniers en date étaient les
Autrichiens, les Allemands, les Russes... Et à présent, les
touristes et les investisseurs... Je me demande d'ailleurs si ce ne
sont pas les pires... je veux dire, si on n'assiste pas là et
ailleurs à une colonisation d'un nouveau genre (le genre « européen
» et « libéral »), à cette domination par la paix et la «
liberté obligatoire » dont on parlait l'autre jour. D'ailleurs, les
Tchèques, les Slovaques comme les Allemands, les Polonais, les
Hongrois, les Grecs, les Bulgares, les Roumains, les Espagnols, les
Portugais, les Italiens, etc (je parle des pauvres évidemment)
commencent à subir les effets de cette nouvelle forme de servage
salarié, instauré au nom de et au profit de la « paix ».
Tu
as touché juste... Je me souviens du temps où on marchait dans les
rues en criant « Guerre à la guerre ! » . C'était limpide,
c'était clair. Mais comment faire quand il faut faire la guerre à
la paix, sans faire la guerre... ?
Comment
combattre la paix ? En fait, il faut replacer cette idée dans le
contexte de la Guerre de Cent Mille Ans que les riches font aux
pauvres où la paix n'est qu'une des phases de la guerre toujours en
cours, une sorte de temps mort dans le grand combat du temps... Un
temps mort où se taisent les armes, où les armées fonctionnelles
rentrent dans leurs casernes et n'encombrent plus les routes et les
rues, où provisoirement les uniformes ne servent qu'à la parade.
C'est une sorte de mirage et comme tu peux le constater, la guerre
militaire n'est jamais bien loin ; elle rampe sur la surface de la
terre depuis si longtemps et dans un certain sens, elle est
consubstantielle à la richesse. De toute façon, si les armées sont
dans leurs casernes, les forces de maintien de l'ordre sont toujours
actives. J'arrête ici pour aujourd'hui. Nous y reviendrons.
Je
le pense bien. En attendant reprenons notre tâche qui consiste à
tisser le linceul de ce vieux monde malade de la paix, empêtré dans
son gigantesque mensonge pacifique, malade de son avidité, épuisé
par ses ambitions, rongé par sa recherche frénétique du profit,
pourri par ses richesses et dès lors, cacochyme.
Heureusement
!
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Petit,
ne pleure pas !
Ce ne sont pas des monstres effrayants
Maintenant tu es grand…
Ce sont seulement des soldats.
Ils sont arrivés dans leurs mécaniques
Aux formes cubiques.
Ce ne sont pas des monstres effrayants
Maintenant tu es grand…
Ce sont seulement des soldats.
Ils sont arrivés dans leurs mécaniques
Aux formes cubiques.
Avec
une larme à la paupière
Nous nous regardons mutuellement.
Petit, reste près de moi
Je suis préoccupé pour toi.
Sur les sentiers tortueux,
Petit avec tes petites chaussures…
Nous nous regardons mutuellement.
Petit, reste près de moi
Je suis préoccupé pour toi.
Sur les sentiers tortueux,
Petit avec tes petites chaussures…
Il
pleut ; dehors, le soir tombe.
Cette nuit ne sera pas brève.
Au loup, l'envie d'un agneau est venue
Petit, as-tu fermé la porte ?
Cette nuit ne sera pas brève.
Au loup, l'envie d'un agneau est venue
Petit, as-tu fermé la porte ?
Petit,
ne pleure pas,
Ne gâche pas tes larmes.
Repousse les outrages
Épargne tes forces.
Et ne me jette pas la pierre
Si nous n'arrivons pas.
Ne gâche pas tes larmes.
Repousse les outrages
Épargne tes forces.
Et ne me jette pas la pierre
Si nous n'arrivons pas.
Apprends
la chanson,
Ce n'est pas si difficile.
Appuie-toi, petit,
Le sentier est détruit.
C'est très dangereux
Mais nous ne pouvons plus retourner.
Ce n'est pas si difficile.
Appuie-toi, petit,
Le sentier est détruit.
C'est très dangereux
Mais nous ne pouvons plus retourner.
Il
pleut ; dehors, le soir tombe.
Cette nuit ne sera pas brève.
Au loup l'envie d'un agneau est venue
Petit, ferme la porte !
Ferme bien la porte !
Cette nuit ne sera pas brève.
Au loup l'envie d'un agneau est venue
Petit, ferme la porte !
Ferme bien la porte !