LA RONDE
Version
française – LA RONDE – Marco Valdo M.I. – 2019 (2008)
[1968]
Texte : Fabrizio De André
Musique : Gian Franco Reverberi/Fabrizio De André
Chœurs d’enfants : I Piccoli Cantori di Nini Comolli
« Vous
êtes peut-être déjà arrivé à cent (chansons rassemblées), mais
il me plaît de rappeler une chanson de Fabrizio qui parle de la
guerre et aussi de l’enfance, ou plutôt de la guerre avec les mots
plus typiques de l’enfance ». (Fulvia, on ng
it.fan.fan.musica.guccini. Commentaire original sur la première
collection des CCG, février/avril 2003). Une des pages les plus
intenses et dramatiques de toute la cantate. Elle raconte comment la
folie impitoyable de l’homme a déclenché la guerre atomique et
comment la terre a été détruite. Seuls les enfants sont restés en
vie, à continuer une ronde absurde qui les entraîne,
progressivement, vers la folie. Et sur tout ça plane, un terrible
souci : « Qui nous sauvera ? » (d’après les
notes de couverture du disque).
C’est
une comptine dans laquelle le chanteur, s’accompagnant de la
guitare, est flanqué d’un chœur d’enfants qui répond à ses
questions. La chanson est devenue un des manifestes anti-guerre et a
eu beaucoup de succès. Dans un monde bouleversé par les bombes et
le deuil, il n’y a plus de place où jouer pour les enfants, et à
la fin ils doivent se résigner à jouer eux-mêmes à la guerre, en
continuant leurs rondes, jusqu’à une folie débridée et
désespérée, rendue, à la fin de la chanson, par l’effet
accéléré.
Matteo
Borsani - Luca Maciacchini, Anima salva, p. 44]
« La
comptine des enfants affolés, seuls habitants de la terre après
l’explosion de la bombe. »
[Doriano
Fasoli, Fabrizio De André. Passaggi di tempo, Edizioni Associate,
Rome 1999, pp. 118-119].
Dans
"Girotondo", De André
marie
la joyeuse mélodie d’une chanson populaire "Marcondiro’ndera"
avec le thème mortellement grave de l’anéantissement
possible de l’humanité par l’utilisation des armes nucléaires
dans les guerres, appuyé
par l’utilisation d’un chœur d’enfants. Après le succès de
"La canzone di Marinella", la télévision publique
italienne Rai invitait
souvent De André
à chanter son grand succès. Mais De André
refusa jusqu’à ce qu’il puisse choisir le morceau
à présenter. Entre autres chansons, il choisit "La guerra di
Piero" et "Girotondo", des hymnes anti-guerre qui
reflètent le pacifisme profond de De André.
- Dennis Criteser
Una
traduzione di Girotondo, mettiamo una versione francese;
à noter que pour la fin en tout cas, cette chanson est proche parente de la chanson « Marchand de canon » (Le petit commerce) de Boris Vian, où le dit marchand se lamente : « J’ai fait faire des affaires à tous les fabricants de cimetières et moi, maintenant, je me retrouve à pied. Tous mes bons clients sont morts en chantant, et seul dans la vie, je vais sans souci… »
à noter que pour la fin en tout cas, cette chanson est proche parente de la chanson « Marchand de canon » (Le petit commerce) de Boris Vian, où le dit marchand se lamente : « J’ai fait faire des affaires à tous les fabricants de cimetières et moi, maintenant, je me retrouve à pied. Tous mes bons clients sont morts en chantant, et seul dans la vie, je vais sans souci… »
Si
la guerre survenait, Marcondiro’ndera,
Si survenait la guerre, Marcondiro’nda,
Sur mer et sur terre, Marcondiro’ndera,
Sur mer et sur terre, qui s’en sauvera ?
Nous sauvera le soldat qui ne la voudra pas,
Nous sauvera le soldat qui la refusera.
La guerre a déjà éclaté, Marcondiro’ndera ;
La guerre a déjà éclaté, qui nous aidera ?
Le bon Dieu nous aidera, Marcondiro’ndera ;
Le bon Dieu nous aidera, le bon Dieu nous sauvera.
Le bon Dieu a déjà fui, on ne sait pas ;
Le bon dieu Dieu s’en est allé, qui sait quand il reviendra.
L’aéroplane vole, Marcondiro’ndera
L’aéroplane vole, Marcondiro’nderà.
Il jettera la bombe, Marcondiro’ndera
Il jettera la bombe, qui nous sauvera ?
L’aviateur qui ne le fera pas ;
L’aviateur qui ne la jettera pas.
La bombe est déjà tombée, Marcondiro’ndera ;
La bombe est déjà tombée, qui se la prendra ?
On se la prendra tous, Marcondiro’ndera ;
Beaux ou laids, Marcondiro’ndà,
Grands ou tout petits, elle les détruira ;
Malins ou crétins, elle les foudroiera.
Il y a trop de trous, Marcondiro’ndera ;
Il y a trop de trous, qui les remplira ?
Nous ne pourrons plus jouer à Marcondiro’ndera ;
Nous ne pourrons plus jouer à Marcondiro’ndà.
Et vous pour vous divertir, allez donc là-bas ;
Allez vous divertir où la guerre n’ira pas.
La guerre est partout, Marcondiro’ndera ;
Toute la Terre est en deuil, qui la consolera ?
Les hommes, les bêtes, les fleurs,
Les bois et les saisons aux mille couleurs.
Des gens, des bêtes, des fleurs, il n’y en a plus ;
De vivants, il ne reste que nous et rien de plus.
La Terre est toute à nous, Marcondiro’ndera ;
Nous en ferons un grand carrousel, Marcondiro’ndà.
Nous avons toute la Terre, Marcondiro’ndera ;
Nous jouerons à la guerre, Marcondiro’ndà.
Si survenait la guerre, Marcondiro’nda,
Sur mer et sur terre, Marcondiro’ndera,
Sur mer et sur terre, qui s’en sauvera ?
Nous sauvera le soldat qui ne la voudra pas,
Nous sauvera le soldat qui la refusera.
La guerre a déjà éclaté, Marcondiro’ndera ;
La guerre a déjà éclaté, qui nous aidera ?
Le bon Dieu nous aidera, Marcondiro’ndera ;
Le bon Dieu nous aidera, le bon Dieu nous sauvera.
Le bon Dieu a déjà fui, on ne sait pas ;
Le bon dieu Dieu s’en est allé, qui sait quand il reviendra.
L’aéroplane vole, Marcondiro’ndera
L’aéroplane vole, Marcondiro’nderà.
Il jettera la bombe, Marcondiro’ndera
Il jettera la bombe, qui nous sauvera ?
L’aviateur qui ne le fera pas ;
L’aviateur qui ne la jettera pas.
La bombe est déjà tombée, Marcondiro’ndera ;
La bombe est déjà tombée, qui se la prendra ?
On se la prendra tous, Marcondiro’ndera ;
Beaux ou laids, Marcondiro’ndà,
Grands ou tout petits, elle les détruira ;
Malins ou crétins, elle les foudroiera.
Il y a trop de trous, Marcondiro’ndera ;
Il y a trop de trous, qui les remplira ?
Nous ne pourrons plus jouer à Marcondiro’ndera ;
Nous ne pourrons plus jouer à Marcondiro’ndà.
Et vous pour vous divertir, allez donc là-bas ;
Allez vous divertir où la guerre n’ira pas.
La guerre est partout, Marcondiro’ndera ;
Toute la Terre est en deuil, qui la consolera ?
Les hommes, les bêtes, les fleurs,
Les bois et les saisons aux mille couleurs.
Des gens, des bêtes, des fleurs, il n’y en a plus ;
De vivants, il ne reste que nous et rien de plus.
La Terre est toute à nous, Marcondiro’ndera ;
Nous en ferons un grand carrousel, Marcondiro’ndà.
Nous avons toute la Terre, Marcondiro’ndera ;
Nous jouerons à la guerre, Marcondiro’ndà.