Version
française – LES CINQ CANARDS – Marco Valdo M.I. – 2015
Paroles et musique de Francesco Guccini
Cinq canards en vol contre le soleil voilé, Contre le soleil voilé… |
« Les cinq canards sont un hymne à la résistance, à l'anticonformisme, à la liberté personnelle ; derrière une écorce de noir et brumeux darwinisme de façade se cache en effet la lutte pour la vie, pour la dignité, pour une existence juste et finalement satisfaisante. […] Un texte qui superficiellement ressemble peu à ceux qui l'ont précédé. Mais dans ce vol, dans ce dernier vol du canard survivant, il y a toute la conscience têtue que nous cherchons depuis toujours, cette impression sincère de justice éternelle qui accompagne seulement celui qui se sait du bon côté, continuant à lutter, malgré tout, avec rage et sentiment.
Cette
chanson du bon Francesco est en fin du compte une fable amère, qui
veut nous faire réfléchir sur ce qui est juste et ce qui est faux ;
il semble nous dire avec son habituel rythme compassé et éclectique,
avec ce sourire ironique que nous redisons à des lèvres serrées,
que « les choses justes le sont par définition », sans
subterfuges, sans duperies, sans sourires hypocrites ou haussements
d'épaules indifférents.
« Cinq
canards volent plein sud » ;
ainsi commence cette persuasive métaphore de l'existence. Un texte
linéaire, coulant, qui se sert
d'une histoire de douleur, de mort
et de survie pour
en raconter une autre, encore plus belle, encore plus délicate ;
dans le vol incessant et infatigable des cinq canards se
révèle la détermination granitique de tous ceux
qui ont toujours perdu, mais jamais cessé
de voler.Car
les hommes, comme les canards, tombent. Mais la mémoire non : la
mémoire reste. »
(« Les cinq canards. Darwinisme, utopie, résistance et liberté : tout dans une chanson magnifique et oubliée », de Johnny Felice, in Sottobosco.info)
(« Les cinq canards. Darwinisme, utopie, résistance et liberté : tout dans une chanson magnifique et oubliée », de Johnny Felice, in Sottobosco.info)
Cinq canards vont plein sud :
Bien avant le temps, l'hiver est arrivé.
Cinq canards en vol contre le soleil voilé,
Contre le soleil voilé…
Aucun
bruit sur la taïga,
Un éclair un instant et une morsure cruelle :
Quatre canards en vol et tombe une proie
Et une proie tombe...
Un éclair un instant et une morsure cruelle :
Quatre canards en vol et tombe une proie
Et une proie tombe...
Quatre
canards vont plein sud :
Lointaine est la terre qui les nourrit,
Autant la terre qui les nourrira et l'hiver arrive déjà
Et l'hiver arrive déjà …
Lointaine est la terre qui les nourrit,
Autant la terre qui les nourrira et l'hiver arrive déjà
Et l'hiver arrive déjà …
Trois canards volent d'un vol lourd
maintenant
D'un vol lourd maintenant…
D'un vol lourd maintenant…
À quoi ils pensent, personne le saura :
L'hiver et la grande plaine ne pensent rien
Et rien, le gel qui brise le sol d'un cri qui dure,
D'un cri qui dure…
Et le troupeau va, va plein sud.
Il n'existe plus rien si ce n'est le sommeil et la faim :
Deux canards vont plein sud qu'ils voient maintenant ,
Plein sud qu'ils voient maintenant…
Cinq canards allaient plein sud :
Peut-être ne verra-t-on qu'un seul arriver,
Mais son vol dit qu'il faut voler,
Qu'il faut voler,
Qu'il faut voler,
Qu'il faut voler…