mercredi 2 décembre 2015

CHOEUR DES ORPHELINS DE GUERRE

CHOEUR DES ORPHELINS DE GUERRE




Version française – CHOEUR DES ORPHELINS DE GUERRE – Marco Valdo M.I. – 2015
Chanson allemande – Chor der KriegerwaisenMascha Kaléko – 1931

Poème de Mascha Kaléko (née Golda Malka Aufen, 1907-1975).
Mis en musique par des artistes comme Konstantin Wecker (“Wecker”, 1982) et Linard Bardill (“Strampedemi, Lieder gegen den Krieg”, 1991)


Mascha Kaléko


La famille de Golda Malka Aufen, comme des centaines de milliers de Galiciens, abandonna le pays dans les années suivant la Grande Guerre, à l’époque de la grande crise économique qui frappa la région. Ils s’établirent à Berlin, où en 1928, la jeune Mascha épousa l’enseignant Saul Aaron Kaléko.
Mascha Kaléko commença à publier des poésies en 1929 et fut vite appréciée de poètes et d’intellectuels comme Erich Kästner et Kurt Tucholsky.
Ses deux premiers recueils, « Lyrisches Stenogrammheft » de 1933 et « Das kleine Lesebuch für Gros » de 1935, se heurtèrent immédiatement à la censure nazie.

En 1938, Mascha Kaléko fuit aux USA avec son mari, le compositeur Chemjo Vinaver, et leur fils Steven, d’à peine d’un an.
Kaléko revint à Berlin en 1956 où, trois ans après, elle reçut un prix littéraire prestigieux, le Fontane-Preis (Prix Fontane), qu’elle refusa parce qu’elle aurait dû le recevoir des mains d’un ex-officier nazi.
Cette même année – 1959 – elle se transféra à Jérusalem avec la famille.


Nous sommes les enfants du « Temps de Fer »,
Nourris de soupes de rutabagas.
Nous avons assez des conflits et de la guerre
Et des poupées vert de gris qui marchent au pas.

Enfants, nous ne l’avons jamais été ;
Dans notre sommeil,  la faim seule nous a bercés
Car Papa était dans la tranchée,
Pour l’empereur et la patrie, tombé.
Un seul coup et il s’en est allé.

Enfants, « Mort en héros » était notre désespoir
Notre recueil de contes : « Éditions spéciales »,
Notre délice : le pain noir,
Et notre « sauveur » : Guillaume.

Les livres d’école clamaient noir-blanc-rouge avec fierté
Alors, :« Mort aux Français ! », on apprenait 
« On ne dit pas Adieu, on dit Grüß Gott », on s’exerçait 
Et
on s’emballait pour des maillots d’acier

Et un jour, une lettre est arrivée
- Depuis longtemps n’avait pas écrit notre père.
Alors, de « noir », notre mère s’est habillée
Et nous étions des orphelins de guerre.

On fit l’expérience de l’Histoire et de la Révolution
Dans notre propre individu.
Nous avons sué pour l’argent de l’inflation,
Qui plus tard n’en fut même plus.

Nous sentons encore aujourd’hui à chaque pas
Le legs de ces temps admirables,
Et jouez aux soldats – nous, nous ne jouons pas,
Car nous avons une bonne mémoire…


PAPA PAS MAMA


PAPA PAS MAMA

Version française – PAPA PAS MAMA – Marco Valdo M.I. – 2015

Chanson italienne – Mama non mamaBandabardò – 2004



l’histoire se rappellera
La main qui sème le grain, pas celle de l’avidité.






Une chanson un peu cryptique, mais avec une série de refus, celui du pouvoir, de la guerre, de l’argent. Un peu « Faites l’amour, pas la guerre »



Je vois des étoiles seulement si l’horoscope est gentil
Ce soir me semble bon pour acheter des fleurs.
Je joue à papa pas mama, je n’ai pas d’amie,
Je demande à la nouvelle lune la lumière pour voir le noir avec fantaisie
Où les gens courent dans la gueule de la destinée
Offrant leur esprit au pouvoir le plus proche…

Je ne sais pas où je vais
Mais je sais que j’y vais.
Je marche à contre-sens,
Aveugle et sourd à l’appel
De la voix du patron,
De l’opinion.
Je ne sais pas où je vais,
Mais je sais que j’y vais,
Mais je sais que j’y vais.


Seulement dans les bras d’un amour, ma peau ira,
Jamais décolorée en uniforme ou dans un champ à faire le tournesol.
Stoppe visage blanc, l’histoire se rappellera
La main qui sème le grain, pas celle de l’avidité.

Je ne sais pas où je vais,
Mais je sais que j’y vais.
Je marche à contre-sens,
Aveugle et sourd à l’appel
Des faciles occasions,
Des peines, des pardons.
Je ne sais pas où je vais,
Mais je sais que j’y vais.
Je ne sais pas où je vais,
Mais je sais que j’y vais.
Mais je sais que j’y vais.