Version
française – CETTE
TERRE PORTERA TON NOM – Marco
Valdo M.I. – 2017
Chanson
italienne – Questa
terra porterà il tuo nome – Compagnia
Daltrocanto – 2017
La
Sibylle conduit Énée au royaume des morts
|
L’histoire
mythologique est celle
de Palinuro, compagnon
d’Énée,
pris comme « victime sacrificielle » en échange
du salut et de l’accostage
d’Énée, donné par Neptune.
Il meurt en mer et y
reste sans
sépulture :
Palinuro devient cependant le symbole de tous ceux
qui aujourd’hui
meurent en mer pour fuir la guerre.
Dialogue
maïeutique
Quel
titre sibyllin que voilà, Marco Valdo M.I. mon ami, dit Lucien l’âne
un peu ébahi. Serait-il question de l’établissement d’une
colonie, de la découverte d’un continent ou de je ne sais trop
quoi ?
Sibyllin ?
C’est le cas de le dire, Lucien l’âne mon ami, car cette chanson
rassemble divers personnages mythologico-géographiques et néanmoins,
héroïques, dont la Sibylle en personne et Palinuro, qui était le
compagnon d’Énée, ce héros qui survécut à la chute de Troie
et portant sur ses épaules son père, dut s’enfuir par la mer vers
d’autres horizons. Il n’y a donc là rien d’étonnant à ce que
la chanson soit sibylline, puisque c’est la Sibylle de Cuma, en
français Cumes, qui s’adresse au pilote d’un bateau qui arrive
au large des côtes tyrrhéniennes et évoque pour lui et ses
compagnons de mer, la triste fin de Palinuro, au cap du même nom.
Comme tu le n’ignores sans doute pas, toi qui fis le tour de la
Méditerranée tant de fois que nul ne peut se souvenir du nombre de
tes périples, Cuma (Cumes) et Palinuro sont encore à présent des
localités littorales de l’Italie méridionale.
Évidemment
que je situe ces lieux, Marco Valdo M.I. sur la côte où fume le
Vésuve et que je me souviens de Palinuro, dont on m’a maintes fois
conté l’aventure. Mais quel est le but de la chanson en rappelant
cette histoire, peux-tu me le dire ?
Certes,
Lucien l’âne mon ami, vois-tu, si elle rappelle aujourd’hui
cette histoire si ancienne – Cuma aurait 3000 ans et Palinuro, on
ne sait trop, mais sans doute à peu près autant, tous les lieux
accessibles et utiles de la côte ayant été fréquentés par les
gens venant de terre et de mer. Mais la chanson ne se veut pas
uniquement archéologique, elle est – comme souvent les chansons –
une parabole, un récit évocateur de ce qui se passe actuellement
là-bas le long des côtes et des drames qui en découlent. Même si
les Palinuros d’à présent sombrent dans le plus profond anonymat
et qu’aucun lieu ne rappelle leur mémoire.
En
somme, dit Lucien l’âne, elle évoque les mêmes malheurs que Le
Radeau de Lampéduse, chanson d’il y a huit ans déjà
et les choses n’ont fait qu’empirer. Alors, il importe plus que
jamais de poursuivre notre tâche et de tisser le linceul de ce vieux
monde impuissant, inconscient, incapable, failli et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Nocher
à ton timon, navigateur,
Vivent encore dans mon cœur, immense douleur,
Les gens tombés dans ce piège
Que toujours maudiront les chroniques.
Vivent encore dans mon cœur, immense douleur,
Les gens tombés dans ce piège
Que toujours maudiront les chroniques.
Pas
encore content, le dieu de la mer
Envisage un nouveau prix à payer.
Je vous conduirai saufs vers les jardins et les terres,
Mais je perdrai la vie à tous vous sauver.
Envisage un nouveau prix à payer.
Je vous conduirai saufs vers les jardins et les terres,
Mais je perdrai la vie à tous vous sauver.
Là-bas
où
l’eau
s’écrase sur
les rochers,
Je vois le profil d’une nouvelle terre
Dont on ne sait si elle pourra aider
Les nôtres à oublier cette maudite guerre.
Je vois le profil d’une nouvelle terre
Dont on ne sait si elle pourra aider
Les nôtres à oublier cette maudite guerre.
Là-bas
l’eau s’écrase sur les rochers,
Et je vois la silhouette d’une nouvelle terre
Dont on ne sait si elle pourra aider
Les nôtres à oublier cette maudite guerre.
Et je vois la silhouette d’une nouvelle terre
Dont on ne sait si elle pourra aider
Les nôtres à oublier cette maudite guerre.
Ici
alors qu’il séchait son front,
Le soleil plongeait derrière l’horizon,
Palinuro, ainsi le mythe l’établit,
Par le Dieu du sommeil fut trahi
Le soleil plongeait derrière l’horizon,
Palinuro, ainsi le mythe l’établit,
Par le Dieu du sommeil fut trahi
Et
là-bas l’eau s’écrase
sur les
rochers,
Et je vois le profil d’une nouvelle terre
Dont on ne sait si elle pourra aider
Les nôtres à oublier cette maudite guerre.
Et je vois le profil d’une nouvelle terre
Dont on ne sait si elle pourra aider
Les nôtres à oublier cette maudite guerre.
Là-bas
où
l’eau
s’écrase sur
les rochers,
Je vois le profil d’une nouvelle terre
Dont on ne sait si elle pourra aider
Les nôtres à oublier cette maudite guerre.
Je vois le profil d’une nouvelle terre
Dont on ne sait si elle pourra aider
Les nôtres à oublier cette maudite guerre.
Pour
les gens du futur, la Sibylle de Cuma,
À tous les courants, raconta
Que tu es mort sans savoir au fond
Que cette terre portera toujours ton nom.
À tous les courants, raconta
Que tu es mort sans savoir au fond
Que cette terre portera toujours ton nom.
Là-bas
où
l’eau
s’écrase sur
les rochers,
Je vois le profil d’une nouvelle terre
Dont on ne sait si elle pourra aider
Les nôtres à oublier cette maudite guerre.
Je vois le profil d’une nouvelle terre
Dont on ne sait si elle pourra aider
Les nôtres à oublier cette maudite guerre.