mardi 20 août 2013

Jésus Tango

Jésus Tango


Chanson française – Jésus Tango – Jean Yanne - 1972

Texte : Jean Yanne
Musique : Michel Magne
Interprète : Ginette Garcin



http://www.youtube.com/watch?v=xWdthBvpFJ0





Qu'est-ce qu'on disait l'autre jour ? T'en souviens-tu, Marco Valdo M.I., mon ami, de la promesse que tu fis à Lorenzo de lui faire connaître quelques chansons de Jean Yanne ? Tu nous en as déjà présenté deux ou trois de ses chansons pour petits chanteurs à la croix de bois, croix de fer, si je mens, je vais en enfer. Des chansons angéliques, de vrais pâtés de foi. Alléluia ! la dernière fois et cette fois, que sera-ce ? Une java, un tango ? Une danse miraculeuse et pénétrante...


Lucien l'âne mon ami, je te l'ai déjà dit, mais j'ai comme l'impression que tu lis dans mes pensées et que souvent même, tu me devances. Et bien oui, c'est une danse et pas n'importe quelle danse, une danse plus catholique, plus chrétienne que ça, tu meurs ! Une danse de bonne sœur, tu sais ces vierges qui se marient avec Jésus. Le tango de la conversion pourrait-on dire avec l'accent espagnol ou argentin. D'ailleurs, elle s'intitule tout simplement Jésus Tango et elle relate une conversion. Un grand moment de la chanson religieuse.... Bon, d'accord, un peu dopée à l'acide comique autant qu'à l'opium liturgique.


Elle doit faire fureur dans les couvents... De quoi rallier les pénitentes les plus impénitentes. Un monument de propagande chrétienne( http://www.youtube.com/watch?v=D4tq23zDITM ) ... si, si, je t'assure, ça marche.


Mais remarque, Lucien l'âne mon ami, cependant, elle me semble fonctionner comme un révélateur du mécanisme sectaire qui est à la base de toute conversion, de toute soumission à un gourou, à une croyance miraculeuse, à un sauveur, fût-il un imbrattatele autrichien (un barbouilleur germanique )... dans la misère et hop, le sauveur arrive... Il n'y a plus qu'à le suivre et tout ira bien...Ça marche à tous les coups... Au plan individuel comme pour les grandes foules. Que la vierge soit blanche ou noire ou que le sauveur soit barbu ou moustachu...


Oh, Marco Valdo M.I., je savais que les humains étaient frappés, mais à ce point... Reprenons notre tâche tranquille et remettons-nous à tisser le linceul de ce vieux monde enjôleur, emberlificoteur, pourri de propagande et de réclame, manipulé et manipulateur et cacochyme.



Heureusement !



Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane





Je vivais comme une ombre
J'avais les idées sombres
Faisant partie du nombre
Des désespérados

Je ne savais quoi faire
Pour chasser ma misère
Quand on est solitaire
Hay, on a froid dans les os

Quand dans une chapelle,
Sous la blanche et très belle
Statue de la douce immaculée conception,
J'ai senti la foi naître
Et au fond de mon être,
Du seigneur Jésus-Christ
J'eus la révélation

Dans les bras de Jésus
Maintenant tous les jours, je danse
Et désormais, mon existence
Vaut la peine d'être vécue

Dans les bras de Jésus
Maintenant tous les jours, je chante
Pour moi, la vie n'est plus méchante
Et de joie, je suis éperdue
Dans les bras de Jésus

Dans les bras de Jésus
Maintenant tous les jours, je chante
Pour moi, la vie n'est plus méchante
Et de joie, je suis éperdue
Dans les bras de Jésus
Ole !


LA COLLINE

ILS DORMENT SUR LA COLLINE

Version française – Ils dorment sur la colline – Marco Valdo M.I. – 2009 – revue et corrigée 2013
Chanson italienne – Dormono sulla collina – Fabrizio De André e Giuseppe Bentivoglio - 1971



Cette chanson de Fabrizio De André est la première d'un album (intitulé d'un vers de cette chanson : « Ni à l'argent, ni à l'amour, ni au ciel ».) entièrement dédié à une anthologie « Spoon River Anthology » de textes du poète étazunien Edgar Lee Masters (Garnett, Kansas, 1868 – Melrose Park, Pennsylvanie, 1950).
Édité en recueil en 1915, « The Spoon River Anthology » rassemble les épitaphes des habitants de Spoon River, village issu de la fusion imaginaire de Lewistown et de Petersburg, bourgades de l'Illinois.
Comme le signale Riccardo Venturi, c'est une chanson à deux titres : « La Colline » et « Ils dorment sur la colline ».

Par ailleurs, il se confirme qu'il faut toujours se relire... Car, il y a de fortes chances, qu'on ait laissé traîner quelques erreurs. On peut alors se corriger et enlever un peu de la cendre dont il convient de se couvrir le front...

Marco Valdo M.I.



Où s'en est allé Elmer
Qui se laissa mourir de fièvre ?
Où est Herman brûlé dans la mine ?
Où sont Bert et Tom ?
Le premier tué dans une rixe
Et l'autre qui sortit mort déjà de prison.
Qu'en est-il de Charley ?
Qui tomba tandis qu'il travaillait
Du pont et vola, vola sur la chaussée.
Ils dorment, ils dorment sur la colline
Dorment, dorment sur la colline.
Où sont Ella et Kate ?
Mortes ensemble par erreur
Une d'avortement, l'autre d'amour.
Et Maggie tuée dans un bordel
Par les caresses d'un animal ?
Et Edith consumée par un étrange mal ?
Et Lizzie qui mena sa vie
Au loin, et d'Angleterre,
Fut ramenée en ce coin de terre ?
Elles dorment, elles dorment sur la colline
Dorment, dorment sur la colline.

Où sont les généraux
Qui s'agitaient dans les batailles
Avec des cimetières de croix sur la poitrine ?
Où donc les fils de la guerre
Partis pour un idéal
Pour une tromperie, pour un amour fini mal ?
On a renvoyé chez eux
Leurs dépouilles dans des piquets
Étroitement liées pour qu'ils aient l'air entiers.

Ils dorment, ils dorment sur la colline
Dorment, dorment sur la colline.

Où est Jones le musicien
Qui fut surpris par ses nonante ans
Et qui aurait bien joué encore de sa vie ?
Lui qui offrit son visage au vent
Sa gorge au vin et jamais une pensée
Ni à l'argent, ni à l'amour, ni au ciel.
On croirait l'entendre
Remâcher encore les cochonneries
Mangées dans la rue aux heures perdues.
On croirait l'entendre encore
Dire au marchand de liqueurs

«Est-ce toi qui vends ce que j'ai acheté de meilleur ? »