LES TROIS PAS DU DÉLIRE
Version
française – LES TROIS PAS DU DÉLIRE – Marco Valdo M.I. – 2014
Chanson
italienne - Tre passi nel delirio - Dugentodumila
– 2002
http://www.antiwarsongs.org/canzone.php?lang=it&id=46802
Plus
qu'une chanson, il s'agit d'une trilogie, ou bien de trois
micro-chansons, dans lesquelles trois des membres du groupe
interprètent les sensations qu'ils imaginent avoir été éprouvées
tout au long de sa vie par le pilote qui lors de la seconde guerre
mondiale a lâché la bombe atomique sur Hiroshima. La peur, quand il
était dans l'avion, qui ne lui a pas laissé voir la gravité du
geste, le remords qui commence à le tourmenter immédiatement comme
un spectre, une fois rentré chez lui à la fin de la guerre et enfin
la honte, pendant sa vieillesse qu’il masque avec orgueil et
arrogance. Cette trilogie ne s'inspire pas de la biographie réelle
du pilote, les auteurs prennent simplement appui sur cet événement
pour faire surgir l'absurdité de la guerre.
LE PILOTE
PAUL TIBBETS
|
Et
maintenant, tes mains tremblent
Pourtant tu es le meilleur pilote de ces engins,
Et si cette fois, ces ordres te semblent un peu étranges
Eh bien, ne te préoccupe pas ; en bas, ce ne sont que des chiens
Et puis, tu ne sais pas, tu ne sais pas ce qu'il y a là en bas
À ces bonzaïs, tu feras ce qu'ils ont fait à Hawaï
Ils te tournent encore la tête, leurs banzaïs
Avec leurs images funestes d'autrefois
La vengeance sera honnête !
Et vole , vole ! Le ciel t'ouvre ses portes
Tu n'es pas responsable de la mort, mais
Ton poing est violet,
Tu serres trop fort : c'est l'Enola !
Tout va se faire automatiquement... Voilà !
C'est le moment de presser le bouton,
Ta peur disparaîtra quand tu verras l'explosion,
À présent, du calme ! Arme cette bombe,
Vide ton cerveau, à terre gît ton ombre !
Actionne ! Fais-le ! Tu n'as rien d'autre à faire que la lâcher
Fais-le! C'est ta peur qui te pousse à le faire !
Fais-le! Tue ce bâtard de jaune !
Fais-le! Tue ce bâtard de jaune !
Pourtant tu es le meilleur pilote de ces engins,
Et si cette fois, ces ordres te semblent un peu étranges
Eh bien, ne te préoccupe pas ; en bas, ce ne sont que des chiens
Et puis, tu ne sais pas, tu ne sais pas ce qu'il y a là en bas
À ces bonzaïs, tu feras ce qu'ils ont fait à Hawaï
Ils te tournent encore la tête, leurs banzaïs
Avec leurs images funestes d'autrefois
La vengeance sera honnête !
Et vole , vole ! Le ciel t'ouvre ses portes
Tu n'es pas responsable de la mort, mais
Ton poing est violet,
Tu serres trop fort : c'est l'Enola !
Tout va se faire automatiquement... Voilà !
C'est le moment de presser le bouton,
Ta peur disparaîtra quand tu verras l'explosion,
À présent, du calme ! Arme cette bombe,
Vide ton cerveau, à terre gît ton ombre !
Actionne ! Fais-le ! Tu n'as rien d'autre à faire que la lâcher
Fais-le! C'est ta peur qui te pousse à le faire !
Fais-le! Tue ce bâtard de jaune !
Fais-le! Tue ce bâtard de jaune !
Quelque
chose ne va pas, tout le jour tu te sens bizarre
Assis sur le divan, tu fixes le vide, tu sens un nœud qui te serre
La pomme d'Adam et en attendant que ça passe
Tu goûtes cette légère amertume…
Tu te rassures, tu es seulement un peu stressé
Tu te convaincs que ce n'est rien ; demain, ce sera passé
Après tout, une journée tordue, arrive à tout le monde
Ça passe, ça passe, ça passe…
Et la nuit, quand tu cherches le sommeil, tu te retournes dans ton lit ,
Tout à coup, tu ne respires plus, tu sursautes au moindre bruit
Tu fermes les yeux, tu les rouvres, tu sues, tu as froid…
Tes pensées soudain sont muettes, puis tu la vois !
Debout auprès du meuble, une figure te fixe immobile tout droit,
À n'y pas croire, impassible, sans expression, elle est impassible !
Ce doit la pression, ça te semble impossible,
Tu fermes les yeux, tu te bloques un instant
Dans le noir de la chambre, cette présence a quelque chose de plus inquiétant
L’anxiété t'assaille, tu te forces, mais au moment
Assis sur le divan, tu fixes le vide, tu sens un nœud qui te serre
La pomme d'Adam et en attendant que ça passe
Tu goûtes cette légère amertume…
Tu te rassures, tu es seulement un peu stressé
Tu te convaincs que ce n'est rien ; demain, ce sera passé
Après tout, une journée tordue, arrive à tout le monde
Ça passe, ça passe, ça passe…
Et la nuit, quand tu cherches le sommeil, tu te retournes dans ton lit ,
Tout à coup, tu ne respires plus, tu sursautes au moindre bruit
Tu fermes les yeux, tu les rouvres, tu sues, tu as froid…
Tes pensées soudain sont muettes, puis tu la vois !
Debout auprès du meuble, une figure te fixe immobile tout droit,
À n'y pas croire, impassible, sans expression, elle est impassible !
Ce doit la pression, ça te semble impossible,
Tu fermes les yeux, tu te bloques un instant
Dans le noir de la chambre, cette présence a quelque chose de plus inquiétant
L’anxiété t'assaille, tu te forces, mais au moment
Où
tu rouvres les yeux, cette image fond
Tu te lèves du lit lentement, tu sèches la sueur de ton front
Tu te lèves du lit lentement, tu sèches la sueur de ton front
Tes
tempes battent ; la pression te berce étrangement
Dernièrement, ce rêve récurrent est toujours plus fréquent
Tu vas au lavabo te baigner le visage ; tout à coup , tu entends
Une voix qui te murmure que le ciel derrière toi s'empourpre
Et c'est toi qui l'as décidé, tu avais des convictions en tête
Tu grattes cette pellicule, tu sens au cœur une morsure
Les battements accélèrent ; dans le miroir, il y a le remords et son spectre
Que ton reflet engendre, tu fais un dernier effort et à nouveau,
À nouveau, il a disparu à nouveau…
Mais tu te sens encore ébranlé, tu fais un pas, tu te reprends, un autre pas
Tu veux retourner te coucher un troisième pas, ne te retourne pas
Il y a ce monstre qui t'attend, ce visage qui vient te tourmenter
Il est là caché, il est trop tard…encore
Et finalement tu t'endors, mais d'un sommeil agité
Un sommeil troublé par le spectre du remords…
Dernièrement, ce rêve récurrent est toujours plus fréquent
Tu vas au lavabo te baigner le visage ; tout à coup , tu entends
Une voix qui te murmure que le ciel derrière toi s'empourpre
Et c'est toi qui l'as décidé, tu avais des convictions en tête
Tu grattes cette pellicule, tu sens au cœur une morsure
Les battements accélèrent ; dans le miroir, il y a le remords et son spectre
Que ton reflet engendre, tu fais un dernier effort et à nouveau,
À nouveau, il a disparu à nouveau…
Mais tu te sens encore ébranlé, tu fais un pas, tu te reprends, un autre pas
Tu veux retourner te coucher un troisième pas, ne te retourne pas
Il y a ce monstre qui t'attend, ce visage qui vient te tourmenter
Il est là caché, il est trop tard…encore
Et finalement tu t'endors, mais d'un sommeil agité
Un sommeil troublé par le spectre du remords…
Il
y a trois pas dans ton délire, ou un seul désir
Avoir le sérum pour exporter ailleurs ta pensée
Tu voudrais bien dire, oui je le sais, tu nous as déjà prouvé, écarté
Avec l'honneur du péché que ton État sut établir
Et puis, mari d'une femme qu'en réalité, tu as déjà trahie
Chanceux, très chanceux, le sort t'a récompensé
Avec un fils inattendu, et à présent, la patrie
A fait de toi un riche retraité !
Tu es loin, à des années lumière, pas d'Orient
Dans l'esprit des gens qui partagent ton présent !
Je ne comprends pas tu es évasif, pratiquement réticent
Quand je te regarde attentivement pour comprendre ton mobile !
Ton regard me repousse et s'éloigne
Elle était étrange cette histoire qui parlait de la bombe
Quand au dîner conversant avec les amis sur la guerre
Tu as dit que tu l'avais fait avec les pieds bien posés
Sur terre !
La honte, c'est seulement la honte ! C'est la honte qui t'a marqué
C'est une image peinte sur un tableau de Mantegna
L’œil humide juste sous le sourcil, ton orgueil mourra
En mentant un jour même à ton fils tant aimé !
Avoir le sérum pour exporter ailleurs ta pensée
Tu voudrais bien dire, oui je le sais, tu nous as déjà prouvé, écarté
Avec l'honneur du péché que ton État sut établir
Et puis, mari d'une femme qu'en réalité, tu as déjà trahie
Chanceux, très chanceux, le sort t'a récompensé
Avec un fils inattendu, et à présent, la patrie
A fait de toi un riche retraité !
Tu es loin, à des années lumière, pas d'Orient
Dans l'esprit des gens qui partagent ton présent !
Je ne comprends pas tu es évasif, pratiquement réticent
Quand je te regarde attentivement pour comprendre ton mobile !
Ton regard me repousse et s'éloigne
Elle était étrange cette histoire qui parlait de la bombe
Quand au dîner conversant avec les amis sur la guerre
Tu as dit que tu l'avais fait avec les pieds bien posés
Sur terre !
La honte, c'est seulement la honte ! C'est la honte qui t'a marqué
C'est une image peinte sur un tableau de Mantegna
L’œil humide juste sous le sourcil, ton orgueil mourra
En mentant un jour même à ton fils tant aimé !