ÂME
Version
française – ÂME – Marco Valdo M.I. – 2015
Chanson
italienne – Anima – Stefano
Benni – 1991
Texte de Stefano Benni, du recueil “Ballate”
Mis en musique par Umberto Petrin, dans l'oeuvre collective “Baldanders” de 2004, et puis par Fausto Mesolella (du Piccola Orchestra Avion Travel) dans son “Cantostefano”, album publié en 2015 entièrement consacré aux poèmes de Benni
J'ai vu une fois mon âme; Elle était sortie de ma bouche Telle la fumée d'une cigarette. |
Deux
mots à propos des chansons sur l'âme, dont on ne sait trop s'il
s'agit d'une autre façon de nommer la conscience ou l'être concret
de l'homme dans le calcul démographique ou un habitant d'un hameau,
d'un village ou d'une ville ou alors d'un phénomène paranormal ou
d'une joyeuse supercherie métaphysique.
En
effet, Marco Valdo M.I. mon ami, de
toute façon, personnellement,
moi, je préfère l'âne à l'âme. Sauf pour le boudin, évidemment
où le boudin d'âme me fait figure d'un aliment de régime, à
recommander à toutes ces demoiselles en quête de maigritude.
Quoique
l'idée seule du boudin d'âne me révulse et tu comprends bien
pourquoi. Quoi qu'il en soit du boudin, cette
quasi-homonymie en l'âne et l'âme est d’ailleurs la base de la
Déclaration
Universelle des Droits de l'âne [[49337]].
Pour
en revenir à l'âme et à ses chansons, je voudrais en profiter pour
prochainement – sous la vigilante garde des administrateurs des CCG
– ajouter deux chansons qui ont comme sujet l'âme et peut-être
même d'autres encore. Mais, sans être cachottier, je n'en dirai pas
plus. Ce sera une surprise.
Bon,
dit Lucien l'âne un peu perplexe, nous expecterons. En attendant,
reprenons notre tâche sempiternelle et tissons le linceul de ce
vieux monde plein d'âmes de toutes sortes, un monde aux bourses
tombantes, vieillissant encore, cachectique et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Âme
Sont-ce des temps pour parler de l'âme ?
Il n'y a plus de diables
Qui la réclament.
Ils préfèrent les titres
L'âme est passée de mode.
Sont-ce des temps pour parler de l'âme ?
Il n'y a plus de diables
Qui la réclament.
Ils préfèrent les titres
L'âme est passée de mode.
Âme
Si tu as mal à l'âme
Les antibiotiques ne servent à rien
La médecine rend l'âme.
Il n'y a pas de mécaniciens,
On ne répare pas l'âme.
Il
y a des villages
Peuplés de peu d'âmes
Et il y a des villes
Peuplées de millions d'âmes
Qu'on ne voit pas.
On voit le trafic d'enfer
Et les files qui n'avancent pas.
L'âme se terre solitaire.
Âme
J'ai vu une fois mon âme;
Elle était sortie de ma bouche
Telle la fumée d'une cigarette.
Elle me demanda si j'étais
Fatigué de ma vie.
J'ai dit : oui, mais
Je voudrais continuer à vivre.
Avec un haussement d'épaules
Elle retourna d'où elle venait.
L'âme est patiente.
Peuplés de peu d'âmes
Et il y a des villes
Peuplées de millions d'âmes
Qu'on ne voit pas.
On voit le trafic d'enfer
Et les files qui n'avancent pas.
L'âme se terre solitaire.
Âme
J'ai vu une fois mon âme;
Elle était sortie de ma bouche
Telle la fumée d'une cigarette.
Elle me demanda si j'étais
Fatigué de ma vie.
J'ai dit : oui, mais
Je voudrais continuer à vivre.
Avec un haussement d'épaules
Elle retourna d'où elle venait.
L'âme est patiente.
Âme
Il y en a de belles
Dans des corps ridicules
Et des modèles, hommes et femmes
Avec des âmes horribles.
Et la boue d'âme prolifique
Empâte les politiques
L'âme est somnambule.
Il y en a de belles
Dans des corps ridicules
Et des modèles, hommes et femmes
Avec des âmes horribles.
Et la boue d'âme prolifique
Empâte les politiques
L'âme est somnambule.
Il y a des villages
Sans âme
Et des pays où vivent
Par millions des âmes
Quand elles meurent,
Au ciel elles montent.
C'est un étonnant spectacle
Un engorgement cosmique
Et les journaux paniquent
Cent mille victimes.
Mais ce sont des âmes inutiles
Des populations lointaines
Mésopotamiennes ou africaines.
On pleure un instant à peine.
Puis, l'âme se lave
Et on tourne la page.