LE CADEAU
Version
française – LE CADEAU – Marco Valdo M.I. – 2015
Chanson
italienne – Il
Regalo – Fabularasa
– 2012
On m'a apporté votre cadeau à la maison : Une corbeille emplie de présents divins |
Chanson
librement inspirée de la lettre écrite par Giuseppe Di Vittorio au
Comte Pavoncelli le 24 décembre 1920. Lire le texte de cette chanson
est comme ouvrir une vieille enveloppe dans laquelle on trouve des
photos décolorées et en noir et blanc – qui retracent des scènes
de travail dans les champs des Pouilles durant les premières années
du siècle passé – et une lettre ancienne (la première des trois
de ce disque). Ce n'est pas n'importe quelle lettre : Giuseppe Di
Vittorio l'écrivit à son patron, le Comte Pavoncelli, la veille de
Noël 1920, pour lui rendre, de la manière la plus aimable possible,
une petite corbeille de vœux qu'il lui avait fait porter chez lui.
Di Vittorio l'a renvoyé parce qu'il ne veut pas d'un quelconque
privilège par rapport aux autres journaliers qu'il représente ;
un geste nécessaire pas seulement par honnêteté de conviction
individuelle, mais aussi car, dans la vie publique, cette même
honnêteté est un devoir civique et doit être bien visible à
l'extérieur. Un événement lointain, mais de déconcertante
actualité, dans cette période de désorientation politique. Un
exemple à ne pas oublier. L’élégante clarinette de Gabriele
Mirabassi ponctue un morceau qui voyage sur une marche rapide et
constante, vers un finale instrumental. La chanson a été présentée
à Bari, en avant-première, à l'occasion de l'inauguration d'une
pierre dédiée à la résistance de la Bourse du Travail face aux
milices fascistes, en 1922.
Juste
deux mots pour situer Giuseppe di Vittorio, encore connu et même
très connu en Italie, il est quelque peu ignoré dans le reste de
l'Europe actuelle.
Giuseppe
Di Vittorio , né le 11
août 1892 à Cerignola,
dans la région des Pouilles
et
mort le 3
novembre 1957 (à
65 ans) à Lecco.
Fils de paysans, autodidacte, il fut
un militant
syndical, antifasciste et sur le plan politique, député
PCI. Comme
syndicaliste, il fut parmi les fondateurs
et jusqu'à sa mort, un
des dirigeants
principaux
de la CGIL – le
principal syndicat italien.
Très
honoré patron, ce matin
On m'a apporté votre cadeau à la maison :
Une corbeille emplie de présents divins,
Amandes douces, vin, fruits de saison.
On m'a apporté votre cadeau à la maison :
Une corbeille emplie de présents divins,
Amandes douces, vin, fruits de saison.
Ne
pensez pas que je n'apprécie pas au plus haut degré
L'amabilité d'une si noble pensée,
La courtoisie qui certainement l'a inspirée
Et je vous en remercie, mais je dois refuser.
L'amabilité d'une si noble pensée,
La courtoisie qui certainement l'a inspirée
Et je vous en remercie, mais je dois refuser.
Je
le sais que vous ne l'avez pas fait pour me piéger
Et que vous ne pensez pas à m'acheter ;
Mais mes compagnons qui n'ont pas à manger
Pourraient le penser…
Et que vous ne pensez pas à m'acheter ;
Mais mes compagnons qui n'ont pas à manger
Pourraient le penser…
L'aube
sur la place solitaire descend
Les équipes se rassemblent doucement:
Cent bâillements, cinq tintements,
Une colonne (lente) derrière le surveillant.
Les équipes se rassemblent doucement:
Cent bâillements, cinq tintements,
Une colonne (lente) derrière le surveillant.
Qu'on
ne dise pas que je fricote avec le patron
Lorsque le prix du travail, nous négocions
Mes compagnons qui n'ont pas à manger
Pourraient le penser.
Lorsque le prix du travail, nous négocions
Mes compagnons qui n'ont pas à manger
Pourraient le penser.
Ce
n'est pas seulement une question de conscience,
De méfiance, de bonne renommée :
C'est une pratique d'honneur que la politique ;
Vous me comprenez, je ne dirai rien d'autre.
Salutations distinguées.
De méfiance, de bonne renommée :
C'est une pratique d'honneur que la politique ;
Vous me comprenez, je ne dirai rien d'autre.
Salutations distinguées.
À
midi le soleil tape sur la nuque,
Le contrôleur vient au champ, il surveille
Les paysans qui essuient leurs tempes,
Serrent les dents et courbent l'échine.
Le contrôleur vient au champ, il surveille
Les paysans qui essuient leurs tempes,
Serrent les dents et courbent l'échine.
Dans
ce purgatoire de chaleur…
Le soleil se couche sur les tas de grains,
J'arrive avec mes souliers poussiéreux,
Les paysans sèchent leur sueur,
Ils me regardent dans les yeux,
Ils me serrent la main…
Le soleil se couche sur les tas de grains,
J'arrive avec mes souliers poussiéreux,
Les paysans sèchent leur sueur,
Ils me regardent dans les yeux,
Ils me serrent la main…