mercredi 15 mai 2019

LA CUMBIA DE LA MÉMOIRE


 

LA CUMBIA DE LA MÉMOIRE



Version française – LA CUMBIA DE LA MÉMOIRE – Marco Valdo M.I. – 2019
Chanson guatémaltèque (langue espagnole) – Cumbia de la MemoriaRebeca Lane – 2017

Paroles et musique : Rebeca Eunice Vargas Tamayac, alias Rebeca Lane




Alors que je me demandais pourquoi personne – à part John Sayles, en 1997, avec son magnifique "Men With Guns" (mal traduit en italien avec "Angeli armati") – n’a jamais réalisé un film sur ce génocide (El genocidio maya -llamado también genocidio guatemalteco) pour le grand public (je dirais que le terme est approprié, vu les plus de 200.000 morts sur une population totale qui dans les années 80 n’atteignait pas 8 millions d’habitants) au Guatemala entre 1960 et 1996, opéré par l’armée et ses féroces "kaibiles" entraînés aux Etats-Unis, principalement contre la population civile autochtone....


Alors que je me demandais pourquoi personne n’a écrit et réalisé un film sur des gens comme Otto René Castillo et bien d’autres qui ont donné leur vie pour s’opposer à la dictature et à l’horreur incarnée par des salauds comme Efraín Ríos Montt, condamné en 2013 à 80 ans de prison pour génocide des peuples mayas du Guatemala, mais mort dans son lit, car il était trop vieux pour aller en prison (qu’il brûle en enfer)…


Alors que je me demandais comment il est possible qu’il n’y a pas si longtemps (2007), certains de nos "Folgorati" (commandos italiens) pouvaient encore participer à un exercice de kaibiles au Guatemala, axé non pas sur l’annihilation d’une maison du trafic de drogue, mais d’un camp de guérilla...

Alors que je me posais cette question, j’ai heureusement découvert les paroles de cette chanson écrite par une poète, rappeuse et sociologue anarchiste guatémaltèque, née dans les années où l’horreur était la plus grande dans ces régions… La seule lecture du massacre de Las Dos Erres en 1982 donne la chair de poule…[Bernart Bartleby.]






Nous sommes ici pour revendiquer la mémoire du peuple Ixil.
Nous sommes ici pour dire
Là, au Guatemala, il y a eu un génocide ! 
Des rivières de sang que la Terre a pleuré
Après tant de massacres en temps de guerre.
Et ne pensez pas que ça s’est passé seulement dans les années 80.
Tant de villages dévastés d’une manière si cruelle,
Si violente fut la façon d’ôter l’eau aux poissons


L’armée a tué encore d’autres fois
Comme ils pensent à partir de la haine, ils font tout à l’envers.
En défendant les intérêts des riches chaque fois
Vous ne vous êtes pas rendu compte que l’extermination
Des villages mayas, prouvait l’intention de commettre un génocide
Lansofía a dit qu’il fallait tuer le plus possible
Quel hasard qu’il y a sur cette terre aujourd’hui une mine,
Des fusils et des haricots pour la rééducation,
Ce sont des camps de concentration pour ladiniser.


Rios Montt ne le nie pas, nous allons te juger.
Autant de fois que nécessaire, je vais témoigner.
C’est clair, il y a eu un génocide.
Ce corps le sait, car en lui, l’oubli n’existe pas.
Tu essaies d’effacer l’histoire, j’écris la mémoire
Écoute, cette chanson est une sentence de condamnation.
C’est clair, il y a eu un génocide.
Ce corps le sait, car en lui, l’oubli n’existe pas.
Tu essaies d’effacer l’histoire, j’écris la mémoire
Écoute, cette chanson est une sentence de condamnation.


Le génocide n’est pas moi.
On ne pourra jamais imposer l’amnésie historique à notre mémoire collective.
Je me bats
Le génocide n’est pas nous.
Au visage de ceux qui soutiennent n’y a pas eu de génocide : si, il y a eu génocide !
Le génocide, c’est Rios Montt.
Le peuple d’Ixil t’a déjà jugé.


Le juge de Jasmin Barrios l’a dit !
Pendant des jours, tu as écouté la torture
Des gens si courageux qu’ils refusent l’oubli
Le pouvoir a réussi à annuler le procès.
Les hommes d’affaires dinosaures ont forcé le retour en arrière
Ce qu’ils craignent, c’est que nous avons déjà perdu notre peur.
Nous renaissons de la terre avec tous nos morts


C’est clair, il y a eu un génocide.
Ce corps le sait, car en lui, l’oubli n’existe pas.
Tu essaies d’effacer l’histoire, j’écris la mémoire
Écoute, cette chanson est une sentence de condamnation.
C’est clair, il y a eu un génocide.
Ce corps le sait, car en lui, l’oubli n’existe pas.
Tu essaies d’effacer l’histoire, j’écris la mémoire
Écoute, cette chanson est une sentence de condamnation.


Écoute, cette chanson est une sentence de condamnation.
Le génocide n’est plus seulement une lutte de nous dans le pays, mais
C’est aussi une revendication dans le monde qui
Juge et condamne les génocidaires au Guatemala
Si, il y a eu génocide !