LA CUMBIA DE LA MÉMOIRE
Version
française – LA CUMBIA DE LA MÉMOIRE – Marco Valdo M.I. – 2019
Chanson
guatémaltèque (langue espagnole) – Cumbia
de la Memoria – Rebeca
Lane – 2017
Paroles
et
musique :
Rebeca Eunice Vargas Tamayac, alias
Rebeca Lane
Alors
que je me demandais pourquoi personne – à part John Sayles, en
1997, avec son magnifique "Men With Guns" (mal traduit en
italien avec "Angeli armati") – n’a jamais réalisé un
film sur ce génocide (El genocidio
maya -llamado también genocidio
guatemalteco) pour le
grand public (je dirais que le terme est approprié, vu les plus de
200.000 morts sur une population totale qui dans les années 80
n’atteignait pas 8 millions d’habitants) au Guatemala entre 1960
et 1996, opéré par l’armée et ses féroces "kaibiles"
entraînés aux Etats-Unis, principalement contre la population
civile autochtone....
Alors
que je me demandais pourquoi personne n’a écrit et réalisé un
film sur des gens comme Otto René Castillo et bien d’autres qui
ont donné leur vie pour s’opposer à la dictature et à l’horreur
incarnée par des salauds comme Efraín Ríos Montt, condamné en
2013 à 80 ans de prison pour génocide des peuples mayas du
Guatemala, mais mort dans son lit, car il était trop vieux pour
aller en prison (qu’il brûle en enfer)…
Alors
que je me demandais comment il est possible qu’il n’y a pas si
longtemps (2007), certains de nos "Folgorati" (commandos
italiens) pouvaient encore participer à un exercice de kaibiles au
Guatemala, axé non pas sur l’annihilation d’une maison du trafic
de drogue, mais d’un camp de guérilla...
Alors
que je me posais cette question, j’ai heureusement découvert les
paroles de cette chanson écrite par une poète, rappeuse et
sociologue anarchiste guatémaltèque, née dans les années où
l’horreur était la plus grande dans ces régions… La seule
lecture du massacre de Las Dos Erres en 1982 donne la chair de
poule…[Bernart Bartleby.]
Nous
sommes ici pour revendiquer la mémoire du peuple Ixil.
Nous
sommes ici pour dire
Là,
au Guatemala, il y a eu un génocide !
Des
rivières de sang que la Terre a pleuré
Après
tant de massacres en temps de guerre.
Et
ne pensez pas que ça s’est passé seulement dans les années 80.
Tant
de villages dévastés d’une manière si cruelle,
Si
violente fut la façon d’ôter l’eau aux poissons
L’armée
a tué encore d’autres fois
Comme
ils pensent à partir de la haine, ils font tout à l’envers.
En
défendant les intérêts des riches chaque fois
Vous
ne vous êtes pas rendu compte que l’extermination
Des
villages mayas, prouvait l’intention de commettre un génocide
Lansofía
a dit qu’il fallait tuer le plus possible
Quel
hasard qu’il y a sur cette terre aujourd’hui une mine,
Des
fusils et des haricots pour la rééducation,
Ce
sont des camps de concentration pour ladiniser.
Rios
Montt ne le nie pas, nous allons te juger.
Autant
de fois que nécessaire, je vais témoigner.
C’est
clair, il y a eu un génocide.
Ce
corps le sait, car en lui, l’oubli n’existe pas.
Tu
essaies d’effacer l’histoire, j’écris la mémoire
Écoute,
cette chanson est une sentence de condamnation.
C’est
clair, il y a eu un génocide.
Ce
corps le sait, car en lui, l’oubli n’existe pas.
Tu
essaies d’effacer l’histoire, j’écris la mémoire
Écoute,
cette chanson est une sentence de condamnation.
Le
génocide n’est pas moi.
On
ne pourra jamais imposer l’amnésie historique à notre mémoire
collective.
Je
me bats
Le
génocide n’est pas nous.
Au
visage de ceux qui soutiennent n’y a pas eu de génocide : si,
il y a eu génocide !
Le
génocide, c’est Rios Montt.
Le
peuple d’Ixil t’a déjà jugé.
Le
juge de Jasmin Barrios l’a dit !
Pendant
des jours, tu as écouté la torture
Des
gens si courageux qu’ils refusent l’oubli
Le
pouvoir a réussi à annuler le procès.
Les
hommes d’affaires dinosaures ont forcé le retour en arrière
Ce
qu’ils craignent, c’est que nous avons déjà perdu notre peur.
Nous
renaissons de la terre avec tous nos morts
C’est
clair, il y a eu un génocide.
Ce
corps le sait, car en lui, l’oubli n’existe pas.
Tu
essaies d’effacer l’histoire, j’écris la mémoire
Écoute,
cette chanson est une sentence de condamnation.
C’est
clair, il y a eu un génocide.
Ce
corps le sait, car en lui, l’oubli n’existe pas.
Tu
essaies d’effacer l’histoire, j’écris la mémoire
Écoute,
cette chanson est une sentence de condamnation.
Écoute,
cette chanson est une sentence de condamnation.
Le
génocide n’est plus seulement une lutte de nous dans le pays, mais
C’est
aussi une revendication dans le monde qui
Juge
et condamne les génocidaires au Guatemala
Si,
il y a eu génocide !