dimanche 29 octobre 2017

LES ÉTOILES S’EN FOUTENT

LES ÉTOILES S’EN FOUTENT
Version françaiseLES ÉTOILES S’EN FOUTENT – Marco Valdo M.I.2017
Chanson suédoise – Stjärnorna kvittar det lika - Tor Bergner – s.d.





Tor Bergner (1913 – 1990) était un poète, chanteur et acteur suédois.



Dialogue maïeutique

Ah, dit Lucien l’âne, voilà un titre qu’on comprend sans difficulté, tellement il est plein de vérité. Cependant, il est tellement vrai qu’il demande quand même certaines précisions ; car il peut s’appliquer à peu près à tout.

Certes, « les étoiles s’en foutent », c’est le point de vue de Sirius, comme on dit chez nous, répond Marco Valdo M.I. et les étoiles se foutent complètement de ce qui concerne la vie de l’un d’entre nous et même, de nous tous, ancêtres et descendants compris. Elles se foutent aussi complètement de nos guerres, de nos crises, de nos catastrophes tout autant que de nos réussites, de nos paix et de nos bonheurs. Quant à nos amours, même s’il y a des étoiles dans les yeux des amoureux, les vraies, les grandes, les lointaines s’en tapent comme de leur première étincelle, laquelle a dû se produire généralement, il y a quelques milliards d’années, au moins. Et si elles nous voient, ce qui est de la plus extrême improbabilité, ce serait après plus de deux fois cette durée ; quand je dis nous, je veux parler au minimum du système solaire tout entier ou plus sûrement, de la galaxie. Et nous, poussières d’étoiles, que dis-je, événements minusculissimes et instantanissimes, nous donc, ce nous individu ou collection d’individus humains, on n’atteint même pas la taille et la durée d’une particule élémentaire, telle que peut en imaginer le chimiste ou le physicien. On est tout bêtement des riens imperceptibles, même pas du néant – car lui, on peut le percevoir à l’échelle des étoiles et même, ce sont elles qui baignent dedans.

Mais où tu vas, Marco Valdo M.I. mon ami. Où tu m’entraînes, dis ? C’est la chanson qui raconte tout ça ?

Pas vraiment, Lucien l’âne mon ami, mais si on extrapole, sans doute que oui. Il aurait fallu interroger son auteur, mais il est parti pour les étoiles depuis un certain temps et je ne suis pas sûr de pouvoir le rattraper. Enfin, c’est très conforme au titre et à la fin de la chanson :

« Mais les étoiles s’en foutent,
Qu’on vive ou qu’on meure. »

M’est avis, Marco Valdo M.I. mon ami, que ce Suédois pensait en athée, car s’il eût été croyant, il aurait dit tout simplement : Dieu, les dieux… s’en foutent qu’on vive ou qu’on meure. Et même cette façon de dire l’aurait rangé dans les descendants d’Épicure. Cela dit, il nous faut retourner à notre tâche et tisser le linceul de ce vieux monde minusculissime, brévissime, tristissime, absurdissime et cacochymissime.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane



On sait et on entend
Depuis la nuit des temps
Qu’une étoile tombera,
Chaque
fois qu’un homme mourra.

Entre les cris des hiboux,
Le vent glacial crie fort ;
J’entends des loups
Hurler à la mort.

Les veuves, pour de la soupe,
Pour du pain, les enfantspleurent
Mais les étoiles s’en foutent,
Qu’on vive ou qu’on meure.