Version
française – LES
ÉTOILES S’EN FOUTENT – Marco
Valdo M.I. – 2017
Chanson
suédoise – Stjärnorna
kvittar det lika - Tor
Bergner – s.d.
Dialogue maïeutique
Ah,
dit Lucien l’âne, voilà un titre qu’on comprend sans
difficulté, tellement il est plein de vérité. Cependant, il est
tellement vrai qu’il demande quand même certaines précisions ;
car il peut s’appliquer à peu près à tout.
Certes,
« les étoiles s’en foutent », c’est le point de vue
de Sirius, comme on dit chez nous, répond Marco Valdo M.I. et les
étoiles se foutent complètement de ce qui concerne la vie de l’un
d’entre nous et même, de nous tous, ancêtres et descendants
compris. Elles se foutent aussi complètement de nos guerres, de nos
crises, de nos catastrophes tout autant que de nos réussites, de nos
paix et de nos bonheurs. Quant à nos amours, même s’il y a des
étoiles dans les yeux des amoureux, les vraies, les grandes, les
lointaines s’en tapent comme de leur première étincelle, laquelle
a dû se produire généralement, il y a quelques milliards d’années,
au moins. Et si elles nous voient, ce qui est de la plus extrême
improbabilité, ce serait après plus de deux fois cette durée ;
quand je dis nous, je veux parler au minimum du système solaire tout
entier ou plus sûrement, de la galaxie. Et nous, poussières
d’étoiles, que dis-je, événements minusculissimes et
instantanissimes, nous donc, ce nous individu ou collection
d’individus humains, on n’atteint même pas la taille et la durée
d’une particule élémentaire, telle que peut en imaginer le
chimiste ou le physicien. On est tout bêtement des riens
imperceptibles, même pas du néant – car lui, on peut le percevoir
à l’échelle des étoiles et même, ce sont elles qui baignent
dedans.
Mais
où tu vas, Marco Valdo M.I. mon ami. Où tu m’entraînes, dis ?
C’est la chanson qui raconte tout ça ?
Pas
vraiment, Lucien l’âne mon ami, mais si on extrapole, sans doute
que oui. Il aurait fallu interroger son auteur, mais il est parti
pour les étoiles depuis un certain temps et je ne suis pas sûr de
pouvoir le rattraper. Enfin, c’est très conforme au titre et à la
fin de la chanson :
M’est
avis, Marco Valdo M.I. mon ami, que ce Suédois pensait en athée,
car s’il eût été croyant, il aurait dit tout simplement :
Dieu, les dieux… s’en foutent qu’on vive ou qu’on meure. Et
même cette façon de dire l’aurait rangé dans les descendants
d’Épicure. Cela dit, il nous faut retourner à notre tâche et
tisser le linceul de ce vieux monde minusculissime, brévissime,
tristissime, absurdissime et cacochymissime.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
On
sait et on entend
Les
veuves, pour de la soupe,
Pour du pain, les enfants – pleurent –
Mais les étoiles s’en foutent,
Qu’on vive ou qu’on meure.
Pour du pain, les enfants – pleurent –
Mais les étoiles s’en foutent,
Qu’on vive ou qu’on meure.