lundi 10 mars 2014

BALLADE DU NÈGRE JIM

BALLADE DU NÈGRE JIM

Version française – BALLADE DU NÈGRE JIM – Marco Valdo M.I. – 2014
Chanson allemande – Ballade Vom Neger Jim – Ernst Busch – 1931
Texte de Robert Gilbert, alias David Weber (1899-1978), musicien, chanteur et acteur allemand.
Musique de Hanns Eisler en 1930.



Bus pour Noirs (Colored)




Une chanson dictée par l'inévitable parallèle entre les lois ségrégationnistes des Zétazunis, connues comme « Jim Crow Laws », et les réglementations analogues qui dans l'Allemagne à la veille de l’avènement de Hitler, se profilaient tristement à l'horizon contre les Juifs (mais aussi contre les Roms et les nomades, les handicapés et les homosexuels).



Quand le nègre Jim à la station
Monta dans le mauvais wagon
Du train direction Manhattan
Du train direction Manhattan
Les messieurs hurlaient en colère
Que fais-tu ici sale nègre
Près de nos cols blancs ? !
Près de nos cols blancs ? !
Par le cou, ils l'ont attrapé
Et hors du wagon, ils l'ont jeté
Pour lui faire ainsi comprendre,
Que les maîtres à la peau plus claire
Construisent pour eux l'Amérique
Et aussi les belles voitures.

C'est pourquoi il y a un compartiment pour les blancs
C'est pourquoi il y a pour les noirs un autre compartiment
Dans le train, dans le train, mon gars, remarque-le
C'est pourquoi il y a des compartiments, mon gars, remarque-le

Quand le nègre Jim jouait du jazz, le soir,
Le bar où il jouait était le plus beau bar
Entre Frisco et Manhattan
Entre Frisco et Manhattan
Ils buvaient là les maîtres énormément
Ils écoutaient ses chansons tristes avec ravissement
Et défaisaient leurs cols blancs
Et défaisaient leurs cols blancs
Ils buvaient comme des animaux,
Et beuglaient comme des taureaux
Les Moonlight-Melodies.
Tous étaient ivres de chant et de whisky
Et n'entendirent pas le nouveau texte,
Que Jim avait fait pour eux:

Pourquoi y a-t-il un compartiment pour les blancs ?
Pourquoi y a-t-il pour les noirs un autre compartiment ?
Dans le train, dans le train, mon gars, remarque-le
C'est pourquoi il y a des compartiments, mon gars, remarque-le

Alors, vînt le temps de la dépression
Et celui de la dernière rétribution
Entre Frisco et Manhattan
Entre Frisco et Manhattan
Jim se tira au Texas, là, ils ont hurlé :
Il a embrassé une dame, ce dégénéré
Ils le serrèrent dans de triples chaînes
Ils le serrèrent dans de triples chaînes
Mais avant qu'ils ne le pendent
Avec des chants bibliques
Le pasteur Jim fit cette demande :
Est-ce que le pouvoir à la peau claire
Construira à la Fin aussi au ciel ?
Mais alors, ce serait démentiel.

Sûr qu'il y aura aussi là-bas un compartiment pour les blancs
Sûr qu'il y aura aussi là-bas pour les noirs un autre compartiment
Dans le train, dans le train qui conduit au paradis.
Il y aura sûrement des compartiments aussi
Dans le train qui conduit au paradis 



Sûr qu'il y aura aussi là-bas pour les noirs un autre compartiment
Dans le train, dans le train qui conduit au paradis.