BALLADE
DU NÈGRE JIM
Chanson
allemande – Ballade Vom Neger Jim – Ernst
Busch – 1931
Texte
de Robert Gilbert, alias David Weber (1899-1978), musicien, chanteur
et acteur allemand.
Musique de Hanns Eisler en 1930.
Musique de Hanns Eisler en 1930.
Une
chanson dictée par l'inévitable parallèle entre les lois
ségrégationnistes des Zétazunis, connues comme « Jim Crow
Laws », et les réglementations analogues qui dans l'Allemagne
à la veille de l’avènement de Hitler, se profilaient tristement à
l'horizon contre les Juifs (mais aussi contre les Roms et les
nomades, les handicapés et les homosexuels).
Quand
le nègre Jim à la station
Monta
dans le mauvais wagon
Du
train direction Manhattan
Du
train direction Manhattan
Les
messieurs hurlaient en colère
Que
fais-tu ici sale nègre
Près
de nos cols blancs ? !
Près
de nos cols blancs ? !
Par
le cou, ils l'ont attrapé
Et
hors du wagon, ils l'ont jeté
Pour
lui faire ainsi comprendre,
Que
les maîtres à la peau plus claire
Construisent
pour eux l'Amérique
Et
aussi les belles voitures.
C'est
pourquoi il y a un compartiment pour les blancs
C'est
pourquoi il y a pour les noirs un autre compartiment
Dans
le train, dans le train, mon gars, remarque-le
C'est
pourquoi il y a des compartiments, mon gars, remarque-le
Quand
le nègre Jim jouait du jazz, le soir,
Le
bar où il jouait était le plus beau bar
Entre
Frisco et Manhattan
Entre
Frisco et Manhattan
Ils
buvaient là les maîtres énormément
Ils
écoutaient ses chansons tristes avec ravissement
Et
défaisaient leurs cols blancs
Et
défaisaient leurs cols blancs
Ils
buvaient comme des animaux,
Et
beuglaient comme des taureaux
Les
Moonlight-Melodies.
Tous
étaient ivres de chant et de whisky
Et
n'entendirent pas le nouveau texte,
Que
Jim avait fait pour eux:
Pourquoi
y a-t-il un compartiment pour les blancs ?
Pourquoi
y a-t-il pour les noirs un autre compartiment ?
Dans
le train, dans le train, mon gars, remarque-le
C'est
pourquoi il y a des compartiments, mon gars, remarque-le
Alors,
vînt le temps de la dépression
Et
celui de la dernière rétribution
Entre
Frisco et Manhattan
Entre
Frisco et Manhattan
Jim
se tira au Texas, là, ils ont hurlé :
Il
a embrassé une dame, ce dégénéré
Ils
le serrèrent dans de triples chaînes
Ils
le serrèrent dans de triples chaînes
Mais
avant qu'ils ne le pendent
Avec
des chants bibliques
Le
pasteur Jim fit cette demande :
Est-ce
que le pouvoir à la peau claire
Construira
à la Fin aussi au ciel ?
Mais
alors, ce serait démentiel.
Sûr
qu'il y aura aussi là-bas un compartiment pour les blancs
Sûr
qu'il y aura aussi là-bas pour les noirs un autre compartiment
Dans
le train, dans le train qui conduit au paradis.
Il
y aura sûrement des compartiments aussi