mercredi 2 juillet 2014

FLEURS DES CHAMPS

FLEURS DES CHAMPS

Version française - FLEURS DES CHAMPS – Marco Valdo M.I. – 2014
Chanson italienne – Fiori di campo – Massimo Liberatori – 2006








Dans les chansons, il y a toujours un rêve
D'enfants qui ne veulent pas s'en aller
Dans les chansons, il y a toujours une fleur
De papier, de serre ou une fleur des prés
Dans les chansons, il y a la grande histoire
Vêtue d'une robe du soir
Dans les chansons, il y a le trauma
Médaille d'un vrai soldat
Un soldat dont la seule valeur
Est son grand cœur de déserteur
Un soldat qui fait sa vraie guerre
Là où il n'y a pas de terre
Dans le vide au dedans de nous quelque part
Et s'il y naît une fleur, ce n'est pas par hasard
C'est la fleur la plus belle et la plus parfumée
Elle sera tienne seulement quand tu l'auras donnée.
Dans les chansons, il y a toujours un rêve
D'enfants qui ne veulent pas s'en aller
Dans les chansons, il y a la grande histoire
Vêtue d'une robe de soie et...
Les voici mes chansons maintenant
Mélange d'épines et de fleurs
Qui égratignent et dérangent les cœurs
J'espère seulement…
Le long du rail mort, il ne reste rien
De qui fut enfant et ne s'est aperçu de rien
Il ne reste rien de la fenêtre
De mon grand train d'enfant
Dans les chansons, il y a une fleur et un enfant
Dans les chansons, un soldat et un rêve


COMME SI

COMME SI


Version française – COMME SI – Marco Valdo M.I. – 2014

Chanson langue de allemande – Als Ob  - Leo Stauss - 1943

Paroles de Leo Strauss
Musique d'Alexander Steinbrecher


Leo Strauss 1944




La ville du « Comme si » ici décrite est Theresienstadt, en Tchécoslovaquie occupée, où les nazis à partir de 1940 amassèrent jusqu'à 50.000 Juuifs allemands, autrichiens et tchèques et qu'ils présentèrent au monde comme un ghetto modèle alors qu'il ne s'agissait pas d'autre chose que d'un camp de concentration et de passage vers les chambres à gaz et les fours crématoires d'Auschwitz.

De Leo Strauss (1897-1944) on ne sait pas grand chose. Comme pour beaucoup d'artistes juifs qui eurent la malchance de succomber à l'Holocauste, même l’œuvre de Leo Strauss est en grande partie perdue.

Fils du compositeur d'opérette viennoise Oskar Strauss, Leo était musicien, auteur de musiques et livrets pour le cabaret.

Arrêté par les nazis avec sa femme Myra, tous deux furent internés à Theresienstadt où Leo participa activement à la vie culturelle frénétique du ghetto en proposant surtout des chansons – comme cet « Als Ob » - « Comme si » - imprégnées d'humour noir, ridiculisant la propagande des bourreaux qui présentait Theresienstadt comme un ghetto « humainement » modelé et décrivant sans ambages la dure captivité chaque jour toujours plus privée d'espoir…

« Als Ob » devînt une chanson à succès à Theresienstadt, jouée très souvent par le jazz band des Ghetto Swingers…

En octobre 1944, Leo et Myra furent transférés à Auschwitz où ils furent immédiatement tués.

Approximativement 158.000 Juifs passèrent par Theresienstadt. Environ 90.000 furent transférés ensuite dans les camps d'extermination, dont revinrent 4.800. Les 35.500 autres Juifs du camp/ghetto de Theresienstadt moururent là de faim et de maladies. À Theresienstadt, furent enfermés 12.121 enfants : il en survécut seulement 325 (source : Erel Shalit).



Je voudrais faire remarquer que Theresienstadt n'est pas le premier cas de fausse ville, destinée à tromper l’œil de ceux qui viennent l'inspecter... Un des précédents les plus célèbres est celui des « villages Potemkine » que, dit-on – en fait, ce serait une légende inventée par l'ambassadeur saxon von Helbig, faisait construire le ministre de la Guerre russe, Grigori Aleksandrovitch Potemkine, en vue de la visite de son impératrice bien-aimée, mieux connue sous le nom de la grande Catherine. Même si la chose se révèle inexacte, elle a donné des idées... [L.L.]




Je connais une petite ville, une jolie petite ville où aller,
Je ne l'appelle pas par son nom, moi je l'appelle la ville « Comme si ».
Ce n'est pas tout le monde qui peut y entrer,
Les élus doivent être de race « Comme si » .
Ceux qui vivent là, vivent « Comme si »
Et se réjouissent des rumeurs, comme si c'était la vérité.
Les hommes qui passent au galop dans ses rues
Même s'ils n'ont rien à faire, s'arrêtent comme si.
Il y a aussi un café un vrai-faux café d'Europe,
Et avec des chansons et la musique, on s'y sent comme si
Quelqu'un parfois envers quelqu'un est parfois grossier
Même si chez lui il ne l'était pas, il fait ici comme si.
Le matin et le soir, on s'assemble comme si on prenait le café
Le samedi, oui le samedi, il y a là de la viande comme si 
On se met autour d'une soupe claire, comme si ,
Et on déguste la morue, on l'appelle vitamine « Comme si ».
On couche sur le sol, comme si c'était un lit,
Et on pense aux siens, comme si on avait des nouvelles.
On porte notre lourd destin, comme si lui pas si difficile,
Et on parle d'avenir, comme si demain était garanti.