DREMONG
Version
française – DREMONG – Marco Valdo M.I. – 2014
Je
me lève, je me dresse debout, vivant Dans le sommeil de ton enfant. |
« Dremong »
l'ours tibétain, totem de l'album, est un être inquiet et
inquiétant au caractère – traditionnellement – mauvais et qui
tend souvent à se dresser debout sur ses pattes, semblable aux
humains, jusqu'à donner origine, selon certains, aux légendes du
Yeti, l'Abominable Homme des Neiges. Un ours imprenable qui habite
les altitudes et les solitudes himalayennes, et de temps en temps se
montre aux humains…
Dremong
est une étrange chanson, mon ami Lucien l'âne. Elle parle de ce
personnage fantasmagorique et même, surtout, phantasmaphorique qui
peut être parfois et par ici, le loup, loup-garou ou tout autant,
selon les endroits, l'ours. En tous cas, un animal anthropomorphe. Il
déambule ailleurs sous mille formes et au Tibet, sous l'inquiétante
stature du Yéti, communément appelé l'Abominable Homme des Neiges.
Une
chanson sur le Yéti, sur l'Abominable Homme des Neiges ? Mais
c'est merveilleux… Une chose est certaine cependant, c'est que moi,
personnellement, qui ai fréquenté bien des montagnes, je ne l'ai
jamais rencontré. J’aurais bien aimé cependant… Mais faire un
trajet jusqu'au Tibet, même pour un âne endurant comme moi, pour
tenter de rencontrer un monsieur dont on n'est pas sûr qu'il voudra
bien se montrer… C'est long. Donc, n'ayant pu le rencontrer par
moi-même, je suis heureux d'en entendre quelques nouvelles par cette
chanson. Mais que dit-elle ?
En
fait, Lucien l'âne mon ami, il faut d’abord préciser que cette
canzone est construite comme les histoires d'Allemagne que je t'ai
contées. C'est une histoire dite, chantée, racontée par un
narrateur, personnage essentiel, qui permet de présenter les choses
d'un point de vue actif et ce narrateur, c'est le Dremong lui-même,
qui n'est autre que ce démon de Yéti. Pour son apparence, il
circule des photos, des vidéos où on peut voir quelque chose qui
devrait lui ressembler. Et seules les neiges éternelles et les
nuages qui les explorent pourraient nous en donner des nouvelles.
Pour le reste, même si la légende circule qu'il s'agit d'un homme,
d'un type d'homme particulier, nul n'a jamais pu établir un contact
direct avec un tel personnage. Cependant, là-bas, de l'autre côté
du monde, le yéti, dremong se confond avec l'ours noir, un grand
animal fort impressionnant, dont on raconte – autre phantasme –
que sa bile a je ne sais quelles vertus curatives et aphrodisiaques.
Il n'en faut pas plus aux humains pour lui faire la chasse, le
capturer, le tenir en cage et lui infliger un terrible supplice à
l'aide d'un cathéter qu'on enfonce à demeure dans son ventre afin
de drainer (en la pressant dans un étau) la vésicule biliaire. Les
éleveurs s'enrichissent, les pharmaciens en tirent grand profit, les
dames s'en badigeonnent en manière de séduction et l'ours meurt du
cancer du foie, sous les yeux et les objectifs des touristes
ursicoles.
J'en
ai entendu causer moi aussi… C'est effrayant. L'humanité est
vraiment une sale espèce…, dit Lucien l'âne en raclant le sol
rageusement de son petit sabot noir, noir.
Mais,
vois-tu Lucien l'âne mon ami, il y a comme une justice immanente en
action de par le monde, car la bile prélevée ainsi serait pleine de
pus, de bactéries, de toxines et d'autres désagréments pour ceux
qui voudraient s'en enduire…
On
peut espérer que
cela les calmera, mais rien n'est moins sûr. Alors, pour les
drémongs et
les ours aussi, reprenons notre tâche et
tissons le
linceul de ce vieux monde dont
le bon vieux William disait qu'il était « full of sound and
fury, signifying nothing » et
cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Dans
les forêts du Tibet, tous les chemins me sont fuites
Et je fuis ma maison – mais quand tu verras mes traces sur la neige
Tu penseras « Ici passa, oui, passa ici
Un monstre étrange peut-être qui sait, un yeti »
Un monstre passa, sûr qu'il passa : ce mystérieux monstre
Que l'homme appela homme.
Et je fuis ma maison – mais quand tu verras mes traces sur la neige
Tu penseras « Ici passa, oui, passa ici
Un monstre étrange peut-être qui sait, un yeti »
Un monstre passa, sûr qu'il passa : ce mystérieux monstre
Que l'homme appela homme.
Mes parents ne sont plus ; moi, je lèche le miel et mes blessures.
Frères et amis sont là-bas : les chasseurs les capturent
je pars à l'est, je m'en vais au nord… loin des humains
Peut-être as-tu compris que je suis un DREMONG… un ours !
Et je fais une razzia et tout au long de mon chemin
Animaux et hommes n'ont pas de secours !
… Mais je m'en vais… toi, tu es plus fort… tu es plus...
Même dans tes rêves, non, je ne reviendrai plus (jamais plus !)
Je
me lève, je me dresse debout, vivant
Dans le sommeil de ton enfant.
Pour lui enseigner la réalité, j'habite dans son cauchemar, mais il se réveille
Et je reste là! Là !
Dremong, là !
Sous mon ciel qui rassemble les étoiles
Dans le sommeil de ton enfant.
Pour lui enseigner la réalité, j'habite dans son cauchemar, mais il se réveille
Et je reste là! Là !
Dremong, là !
Sous mon ciel qui rassemble les étoiles
Ruche d'étoiles et mantras hindous :
J'entrouvre les yeux dans la torpeur
Barres de cages de bambou
Géométrie de ma terreur
Et sang, tant de sang
D'yeux comme les miens.
Dans
les pressoirs tant de hurlements.
Des ombres chinoises transvasent la bile jaune.
Comme des trophées
De la « Chen Gao toy » dorés,
Des cathéters de métal s'enfoncent dans mon ventre.
Des ombres chinoises transvasent la bile jaune.
Comme des trophées
De la « Chen Gao toy » dorés,
Des cathéters de métal s'enfoncent dans mon ventre.