DANSE, FILLE
Version
française - DANSE, FILLE – Marco Valdo M.I. – 2015
Chanson
en langue allemande – Tanz,
Mädchen – Krystyna
Żywulska – 1944
Texte
de
Krystyna Żywulska (1914-1992, de
son vrai
nom Sonia Landau), juive polonaise, originaire
de Łódź.
Sur l'air populaire
tchécoslovaque d'« Ešče já pohár vínka », dans
l'adaptation qu'en
avait
faite
le
musicien polonais Krzysztof Jażdżyński durant
leur présence commune au
camp d'extermination nazi d'Auschwitz-Birkenau.
Sur l'air populaire tchécoslovaque d'« Ešče já pohár vínka », dans l'adaptation qu'en avait faite le musicien polonais Krzysztof Jażdżyński durant leur présence commune au camp d'extermination nazi d'Auschwitz-Birkenau.
Les chiens aboient, l'orchestre joue. |
Je
suis forcé – pour l'instant - à proposer
la version allemande de l'original polonais, que je
n'ai
pas réussi à trouver à l'exception du fragment « Tańcz,
tańcz dziewczyno / władze ci każą, z przyjemną miną / są dziś
w humorze panowie śmierci, tańcz… »,
les seuls vers présents
sur
le Net.
Après
l'invasion allemande, Sonia Landau se retrouva avec sa famille dans
le ghetto de Varsovie. Mais en 1942, elle décida de passer à
l'action ; elle fuit du ghetto, adopta une identité fausse
(Zofia Wiśniewska) dans la « partie arienne » de la
ville et rejoignit la Résistance. Capturée en 1943, elle fut
identifiée comme prisonnière politique, et pas comme juive, car
elle donna de faux renseignements d'identité en assumant le nom
qu'ensuite elle conserva de Krystyna Żywulska.
Internée à Auschwitz-Birkenau (Brzezinka), elle commença à écrire des poèmes qui rapidement, se répandirent de bouche en bouche parmi les prisonniers polonais du camp. Krystyna Żywulska dut littéralement la vie à une de ces poésies, « Apel » (« l'appel »). Un prisonnier de longue date, bien placé, fut frappé par ces vers, en chercha l'auteur et ainsi il sauva presque moribonde Krystyna en la faisant transférer à l'« Effektenkammer kommando », le magasin où ils étaient ramassés les effets personnels confisqués aux nouveaux arrivés. La vie était beaucoup moins dure que celle réservée aux autres prisonniers, forcés d'oeuvrer dans les équipes de travail en plein air. Krystyna Żywulska reprit des forces et put continuer à décrire à la vie et la mort dans le camp au travers de ses poèmes, dont quelques-uns furent mis en musique et représentés au cours d'un cabaret satirique clandestin préparé des prisonniers dans le grand magasin. Un de ceux-ci, composé à la fin de 1944, s'intitulait « Marsz o Wolnosci » (« la marche de la liberté ») et fut entonné par les prisonniers, Żywulska comprise, lorsqu'en février 1945, ils furent forcés à évacuer le camp devant l'imminente arrivée des troupes soviétiques.
Żywulska
survécut à
cette marche
de la mort et dans l'après-guerre, elle
créa une
famille et continua à écrire des mémoires (« Przeżyłam
Oswiecim », « J'ai
survécu
à Auschwitz »), des
poèmes
et des
chansons
(c'était
aussi
compositrice), dont
quelques-unes
devinrent
populaires en Pologne dans les années
50 et 60. (source : ”Krystyna
Zywulska. The Making of a Satirist and Songwriter in
Auschwitz-Birkenau is Discovered Through Camp Mementos., de
Barbara
Milewski, Assistant Professor of Music au
Swarthmore College, Pennsylvania, USA.)
Frère
et sœur,
Soient si près,
Les chiens aboient,
L'orchestre joue.
Bien que tu sois
Happée par la tristesse,
Danse encore, fille,
Les messieurs regardent.
Soient si près,
Les chiens aboient,
L'orchestre joue.
Bien que tu sois
Happée par la tristesse,
Danse encore, fille,
Les messieurs regardent.
Danse,
danse vite, fille.
Ce n'est pas ta faute.
Ce n'est pas ta faute.
Danse un tango
Avec dignité, avec patience.
Joue un bon rôle,
Joue sans manières,
Les messieurs veulent
S'amuser.
Ce n'est pas ta faute.
Ce n'est pas ta faute.
Danse un tango
Avec dignité, avec patience.
Joue un bon rôle,
Joue sans manières,
Les messieurs veulent
S'amuser.
Danse,
danse rapidement, fille,
La Czardas, danse !
Élan, saut, élégance.
Danse légère et souple, détendue.
Ta mère est brûlée maintenant. Danse !
Danse vite, par la danse
Oublie l'enfer.
La Czardas, danse !
Élan, saut, élégance.
Danse légère et souple, détendue.
Ta mère est brûlée maintenant. Danse !
Danse vite, par la danse
Oublie l'enfer.
Ne
vit plus la mère
Le
temps accélère.