mercredi 22 juillet 2015

COLTAN

COLTAN

Version française – COLTAN – Marco Valdo M.I. – 2015
Chanson italienne – ColtanAndrea Sigona – 2015




Poussière sur poussière
Faim comme faim
Noir comme le démon
Noir comme goudron


Lucien l'âne mon ami, avant d'aborder la chanson elle-même, je te ferai remarquer que c'est la première fois que nous entrons dans le labyrinthe des CCG par le portail en français… Comme tu sais, antérieurement, il nous fallait passer par l'italien… Certes, cela ne nous gênait nullement, mais ce devait être un fameux obstacle pour bien des locuteurs de langue française…



Il me semble à moi aussi… C'est donc un jour à marquer d'une pierre blanche...



Et pas noire, en tous cas, comme tu vas le voir avec la chanson sur le coltan. Une étrange chanson pour laquelle il te faudra, Lucien l'âne mon ami, ouvrir grand ta machine à penser, ton cerveau. Car il y a derrière elle des implications qui ne se distinguent pas à première vue. En bref, il s'agit de répondre à deux questions : qu'est-ce que le coltan et que vient-il faire ici dans les chansons contre la guerre ?



Pour ce qui est du coltan, je sais bien de quoi il s'agit ; j'en ai assez porté sur mon dos. Je t'accorde que c'était il y a longtemps et que peut-être était-ce un autre minerai que la colombite-tantale ; en tous cas, un de ces minerais noirs , mais d'un noir qu'on aurait cru mes sabots ou un bloc d'encre de Chine. Bref, des cailloux noirs tirés d'un sol noir…



Généralement, par des Noirs… C'est bien lui et ses mines se situent principalement au Congo. On dit que c'est un minerai stratégique… C'est tout dire. Un minerai stratégique a cette particularité de déclencher des luttes terribles pour sa possession. Et c'est bien ce qui se passe encore aujourd'hui avec le coltan. On raconte que la guerre ou les guerres qui se déroulent pour lui auraient fait la bagatelle de six millions de morts, sans compter les morts-vivants que sont ceux qu'il a blessés et ceux qui encore y perdent leur vie au travail. Telle est en gros la raison de sa présence ici dans les Chansons contre la Guerre. Il y a toute une littérature à ce sujet… Je t'y renvoie en commençant par l'article Coltan dans wiki ou par un article sur le sujet, tel que Le massacre d’un peuple pour le « bonheur » du monde (http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/rd-congo-le-massacre-d-un-peuple-139469).



En résumé, c'est un nouvel épisode de la Guerre de Cent Mille Ans que les riches font aux pauvres pour les obliger à générer des profits, afin d'accroître leurs richesses encore et encore jusqu'à ce que mort s'ensuive – celle des autres, bien entendu.



Cependant, Lucien l'âne mon ami, cette chanson a un autre aspect que je t'invite à découvrir et c'est le fait que le protagoniste de la chanson, celui qui nous parle au travers de la chanson, c'est le coltan lui-même… On pourrait même l'appeler « Lamentation du coltan »… Du moins, c'est ainsi que je la comprends et que j'en ai fait la version en langue française.






Je m'en vais de ce pas vérifier ce que tu me racontes e et puis, ensemble, reprenons nos habitudes et tissons le linceul de ce vieux monde exploiteur, profiteur, assassin, extorqueur et cacochyme.






Heureusement !






Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane







Moi qui n'ai jamais vu le soleil
Au-delà de la chaleur et ses pierres
Moi qui n'ai jamais vu la mer
Avec toute sa soif
Moi qui n'ai jamais vu l'ombre
Car l'ombre a ses contours
Moi qui n'ai jamais vu l'aube
Et la saison des souvenirs


Poussière sur poussière
Noire comme le noir
Pour deux sachets d'or
La paye l'étranger


Moi qui n'ai jamais vu des yeux
La couleur du coucher de soleil
Moi qui n'ai jamais vu un baiser
Le secret de son visage
Et cette terre est dure
Aucune fleur n'est jamais arrivée
Des mains comme des pales au vent
De quel ventre suis-je jamais né


Poussière sur poussière
Faim comme faim
Noir comme le démon
Noir comme goudron


Moi qui n'ai jamais vu la lumière
Aucun ciel sans une chambre
Maudites multinationales
Qui ont éteint mon espoir
Moi qui n'ai jamais vu le soleil
Au-delà de la chaleur et ses pierres
Moi qui n'ai jamais vu la mer
Avec toute sa soif

Poussière sur poussière
Terre sans eau et grain
Si pouvaient suffire deux notes