ΒΟΝ,
LA FRANCE
Version
française – ΒΟΝ, LA FRANCE – Marco Valdo M.I. – 2011
Jusqu'aux
années 1940, tous les 20-40 ans, les Allemands ( qui sont
notoirement de grands nomades depuis le temps des Völkerwanderungen)
ont effectués plus que volontiers de excursions en France. Sauf
qu'il s'agissait d'excursions un peu particulières, avec des
régiments d'artillerie dans les bagages, de l'aviation, des chars et
des divisions d'infanterie. Dans cette chanson, Franz-Josef
Degenhardt reconstruit à sa manière l'histoire de ces petits tours,
se servant d'une paire de Fritz qui personnifient les deux
inséparables âmes de l'expansionnisme allemand : le militaire et
l'affairiste : financier et banquier. Sans ces deux Fritz, Hitler
n'aurait jamais pu exister. On commence au premier tour, la guerre
franco-prussienne de 1870, on poursuit avec la guerre de 1914 et puis
avec celle de 1940 ; et comme dit la chanson, : « Les patrons sont
les mêmes. Seuls ont changé les modes,... » Il s'agissait
toutefois de guerres « guerrières », avec leurs Sedan, Verdun,
Ligne Maginot et leurs entrées à Paris. Elles pouvaient se passer
bien ou mal, mais le résultat est que, tôt ou tard, de leur volonté
spontanée ou à coups de pied dans le cul, les Allemands rentraient
chez eux. Puis un jour finalement, ils ont découvert comment faire,
sans tirs et fils barbelés, mieux valent les sous et la finance. Si
possible sans trop se faire remarquer. La chanson est de 1980, mais
sa dernière strophe est , je dirais, plus qu'actuelle. [R.V.]
Je
voudrais ajouter une ou deux choses au commentaire de Riccardo, dit
Lucien l'âne. D'abord, dire combien cette chanson va dans le même
sens que les « Histoires d'Allemagne », jusqu'à présent 50
chansons que tu as écrites, mon ami Marco Valdo M.I., en tirant la
substance d'un livre de Günter Grass qui raconte son « Siècle »
allemand (1900 – 2000). Ensuite, elle confirme ce mouvement continu
depuis, en gros, Otto von Bismarck et qui tend à faire une plus «
grande Allemagne » et à mettre l'Allemagne à la dimension de
l'Europe (a minima).
En
effet, dit Marco Valdo M.I., on voit actuellement en Europe – au
niveau des institutions européennes, au niveau des convulsions
européennes, des contractions de parturition européennes, comme une
sorte de « merkelisation » de l'Europe, comme une prémonition de
Cinquième Reich... par les voies « pacifiques » de la domination
commerciale, financière, administrative, réglementaire et
politique. Avec comme le souligne si bien l'histoire des deux Fritz,
derrière les circonstanciels politiques (Adenauer, Brandt, Schmidt,
Kohl, Schröder, Merkel...) , toujours les mêmes puissances d'argent
et d'industrie… En somme, l'illustration parfaite d'un grand
épisode de la Guerre de Cent Mille Ans que les riches font aux
pauvres pour étendre leur domination, pour accroître leurs profits,
pour renforcer leurs pouvoirs et multiplier leurs privilèges... «
Voyez ce qu'ils font aux Grecs... Demain, ce sera votre tour... »
Sans
doute, dit Lucien l'âne en raclant le sol de son noir sabot, sans
doute, ne pourrons nous seuls empêcher que pareil mouvement
tectonique se poursuive... Mais, crois-moi, si on laisse ce monde
(ici, cette Europe) aller son train , si l'on n'y met fin et
rapidement, les pires choses pourraient revenir... Alors, tissons le
linceul de ce vieux monde riche, avide, affairiste, arrogant,
prétentieux et cacochyme.
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.
Bon,
la France
Bon, la France, bien compris,
Savoir vivre, oui oui oui
Les Allemands vont à Paris
Heidi-heido-heida haha,
Et cette fois, nous sommes là.
Bon, la France, bien compris,
Savoir vivre, oui oui oui
Les Allemands vont à Paris
Heidi-heido-heida haha,
Et cette fois, nous sommes là.
Ainsi chantaient ces deux-là à pleine voix (à tue-tête)
Pleins
comme des boudins de noix
Le
junker Fritz et Frizt Krauter.
Le
junker à cheval avec les hussards
Manteau
rouge et galons d'argent.
Manteau
noir, Krauter fixait les prix
Des
fusils et des munitions.
Tous
deux rêvaient de feu et de sang.
Combien
de grenades, combien de soldats
Avait-on
vu crever à
Mars-la-Tour
et à Gravelotte
Là-bas
à Sedan sur les hauteurs
On
était en mars septante et un
Quand
on entra à cheval dans Paris,
Soûls,
même nos chevaux,
Tous
les Fritz chantaient en chœur
Bon,
la France
Bon, la France, bien compris,
Savoir vivre, oui oui oui
Les Allemands vont à Paris
Heidi-heido-heida haha,
Et cette fois, nous sommes là.
Bon, la France, bien compris,
Savoir vivre, oui oui oui
Les Allemands vont à Paris
Heidi-heido-heida haha,
Et cette fois, nous sommes là.
On
change de manteaux et de galons
En
à peine plus d'une génération
Mais
les Fritz ne changent pas
Ni
leurs fabricants de canons.
Le
colonel Fritz a galopé tant et plus
Et,
en fedlgrau, il veut encercler Paris.
Fritz
en frac, fait des dividendes
Il
troque l'or contre du fer.
Comme
tombent du ciel têtes,
Bras,
jambes, éclats de fer
Aucun
cri ne résonne comme le tonnerre
Devant
Verdun dans la tempête d'acier.
Actionnaires
et colonels
Parlèrent
aussitôt de coup de poignard,
Les
Fritz habituels ronds comme des queues de pelle,
Entonnèrent
à nouveau :
Bon,
la France
Bon, la France, bien compris,
Savoir vivre, oui oui oui
Les Allemands vont à Paris
Heidi-heido-heida haha,
Et cette fois, nous sommes là.
Bon, la France, bien compris,
Savoir vivre, oui oui oui
Les Allemands vont à Paris
Heidi-heido-heida haha,
Et cette fois, nous sommes là.
Peuple
et Führer, Sang et Terre,
Les
patrons sont les mêmes.
Seuls
ont changé les modes,
Les
mots et les signes.
L'Hauptsturmführer
Fritz porte des galons,
L'économiste
Fritz la chemise brune,
Plus
l'artillerie tire vite
Plus
s'améliore l'humeur
Des
guerres-éclair victorieuses.
Et
déjà brûlent les fours
Qu'on
place le long des lieux
Où
l'on exploite les esclaves du travail.
En
1940, Paris est prise,
Les
mêmes Fritz arrivèrent à fond de train,
On
est arrivés chez Maxims
Chantent-ils
ainsi, par blague.
Bon,
la France
Bon, la France, bien compris,
Savoir vivre, oui oui oui
Les Allemands vont à Paris
Heidi-heido-heida haha,
Et cette fois, nous sommes là.
Bon, la France, bien compris,
Savoir vivre, oui oui oui
Les Allemands vont à Paris
Heidi-heido-heida haha,
Et cette fois, nous sommes là.
Une
génération plus tard,
Ils
sont de nouveau là, les Fritz,
Jeunes
directeurs de filiales
Et
spécialistes de l'Europe,
L'un,
major de la Bundeswehr,
Veston
plus clair et très à son aise.
Fritz
le banquier, porte beau.
Dès
le matin au beau, tous deux
S'arrêtent
un instant
Devant
le tombeau du soldat inconnu,
Regardent
de biais les passants,
Avant
de reprendre leur chemin
Discrètement,
et ils se dirigent
Vers
les Champs-Élysées,
Attaché-case
à la main,
Sourire
en coin, ils chantonnent :
Bon,
la France
Bon, la France, bien compris,
Savoir vivre, oui oui oui
Les Allemands vont à Paris
Heidi-heido-heida haha,
Et cette fois, nous restons là.
Bon, la France, bien compris,
Savoir vivre, oui oui oui
Les Allemands vont à Paris
Heidi-heido-heida haha,
Et cette fois, nous restons là.