samedi 20 mars 2021

HIROSHIMA

HIROSHIMA

 

Version française – HIROSHIMA – Marco Valdo M.I. – 2021

Chanson italienne – HiroshimaLuca Bonaffini – 1999

 

 

 


 

 

Dialogue maïeutique

 

Hiroshima, c’était il y a trois quarts de siècle déjà, dit Marco Valdo M.I.

 

Oh, dit Lucien l’âne, c’était hier pour moi. D’ailleurs, pour ce que j’en ai entendu récemment, de ce massacre atomique, il y a encore des survivants.

 

Des survivants, sans doute, dit Marco Valdo M.I., mais mal en point, eux et leurs descendants. Cancers aux anciennes gens, cancers aux enfants et je me demande, jusqu’où s’étendra cette plaie. Après celle-ci qui martyrisa Hiroshima, tout de suite après, il y a eu celle qui écrasa Nagasaki et depuis, c’est heureux, on n’en a plus utilisé dans la Guerre de Cent Mille Ans qui se poursuit, qui réplique, qui se duplique obstinément en changeant de formes constamment.

 

C’est heureux, dit Lucien l’âne. Il est aussi heureux qu’elles (les deux bombes) aient tant fait peur aux hommes qu’ils n’ont plus osé les utiliser au combat. Pour combien de temps ?, je ne le sais pas.

Certes, Lucien l’âne mon ami, mais ils ont continué à les perfectionner et aussi, ceux qui n’en avaient pas se sont décarcassés pour en détenir au moins quelques-unes – à n’importe quel prix.

 

Et le résultat ?, demande Lucien l’âne.

 

Le résultat, répond Marco Valdo M.I., c’est que le monde des humains – peut-être insouciant à présent de la chose – est sous le coup d’une autodestruction potentielle permanente. Avec ces machins plus nombreux, plus gros, plus forts, plus efficaces, plus mobiles aussi, quasiment inarrêtables, avec ces apprentis sorciers aux égos surdéveloppés, un dérapage est vite arrivé.

 

Mais que veux-tu, dit Lucien l’âne, il faut vivre avec son temps. Il y aurait de quoi finir neurasthénique ou paranoïaque d’y penser tout le temps - et au reste ; alors, il est de bonne manière de vivre sans trop s’en faire. D’ailleurs, la nature pourrait bien réserver des surprises pires encore. Pour ce qui nous concerne, tissons le linceul de ce vieux monde fragile, volcanique, atomique, quantique et cacochyme.

 

Heureusement !

 

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.

 

 

Peut-être la lune était dans le Cancer

Ou son destin faisait un cancer,

Le six août mil neuf cent quarante-cinq,

Au-dessus de la ville, le ciel a explosé.

Peut-être quelque chose devait changer

Et une guerre pour le faire ne suffisait pas.

Le six août mil neuf cent quarante-cinq,

Le ciel a explosé au-dessus d’Hiroshima.

 

Hiroshima, Hiroshima

Hiroshi, Hiroshima

Hiroshima, Hiroshima

Hiroshi, Hiroshi, Hiroshima

 

De la mer de feu sur les embryons,

Les jaunes d’homme coulent encore.

Sans pluie, en un tourbillon,

Pleuvent les visages de la nouvelle mort

 

Hiroshima, Hiroshima

Hiroshi, Hiroshima

Hiroshima, Hiroshima

Hiroshi, Hiroshi, Hiroshima.

 

La terre absorbe le suc amer

Des consciences scientifiques

Bien dressées par les militaires

Et les esprits politiques.

L’histoire vend ses putes,

Mais sa douleur rebute

Toujours toute logique

 Sur les trottoirs d’Hiroshima.

 

Hiroshima, Hiroshima

Hiroshi, Hiroshi, Hiroshima

Hiroshima, Hiroshima

Hiroshi, Hiroshi, Hiroshima

Hiroshima, Hiroshima

Hiroshi, Hiroshi, Hiroshima

Hiroshima, Hiroshima

Hiroshi, Hiroshi, Hiroshima.