jeudi 30 mars 2017

HISTOIRE VRAIE D’ORSI

HISTOIRE VRAIE D’ORSI


Version française – HISTOIRE VRAIE D’ORSI – Marco Valdo M.I. – 2017

Chanson italienne (Piémontais) – Da Ursi (Storia vera)Giuliano Illiani (Donatello) – 1978


Sûrement vraie du début à la fin (malheureusement), l’histoire des ouvriers de l’entreprise Orsi de Tortona, une prestigieuse fabrique de tracteurs dont la production avait été adaptée pour fabriquer du matériel militaire durant la seconde guerre mondiale


Chez Orsi, les ouvriers travaillent dur,
Tracteurs et projectiles pour les Allemands,
De la montagne arrivent les rumeurs de mort.

Chez Orsi, les ouvriers ont fait grève,
Au mois de mars quarante-quatre,
Pour La liberté, le pain, le salaire.

Chez Orsi, les ouvriers sont des partisans,
Ils font les obus en alliage léger,
Et les Allemands tirent de la tôle.


Chez Orsi, les ouvriers sont des farceurs,
Ils montent de travers les tracteurs,
Et en Allemagne, les transmissions sautent.

Chez Orsi, les ouvriers parlent le dialecte
Pour ne pas se faire comprendre du commandant,
Et ils sifflent quand arrivent les surveillants.

Chez Orsi, les ouvriers ont du courage,
Ils ont appris l’art du sabotage
Et mettent des boulons dans les engrenages.

Chez Orsi, on a licencié les ouvriers ;
Ils attendent toujours leurs indemnités,
Je n’ai pas oublié leur histoire.

lundi 27 mars 2017

OÙ RÈGNE LA VIOLENCE, LA RÉSISTANCE EST UN DEVOIR

OÙ RÈGNE LA VIOLENCE, LA

RÉSISTANCE EST UN DEVOIR

Version française – OÙ RÈGNE LA VIOLENCE, LA RÉSISTANCE EST UN DEVOIR – Marco Valdo M.I. – 2017





En 1985, Lucien l’âne mon ami, l’Allemagne est toujours divisée et se trouve toujours encore au cœur du nœud noué à la fin du Reich de Mille Ans qui n’en a duré que douze. Avec d’un côté comme de l’autre, de très puissants « alliés », lesquels ont installé sur son territoire des troupes, des bases militaires pour les héberger, des aériennes et bien entendu, des rampes de fusées, potentiellement équipées d’ogives nucléaires.

Comme qui dirait, tout est prêt pour le grand feu d’artifice, dit Lucien l’âne.

Oui et depuis un certain temps déjà, Lucien l’âne mon ami. On comprend que les populations aient eu peur de cette situation et aussi qu’elles en ont aussi marre de vivre dans l’appréhension, d’autant que le fait n’est pas récent. Ça faisait quarante ans que cette tension quotidienne durait.
Auparavant, il y avait eu la terreur nazie, suivie de la guerre à l’étranger, puis les bombardements et la guerre sur le territoire allemand, l’occupation.
Ensuite, depuis une trentaine d’années, les manifestations contre cet état de terreur larvée se sont succédé sur fond de guerre froide. Ce furent souvent des manifestations de plus en plus fermes et assez énergiques et la répression fut à l’unisson.

En effet, Marco Valdo M.I., j’avais bien noté tout cela et le fait que durant ces années-là, les guerres « chaudes »s’étaient déroulées essentiellement à d’autres bouts du monde : en Corée, au Vietnam, en inde, au Proche-orient, en Algérie, etc, mais en Allemagne, c’était une guerre « froide » et même à certains égards, « glacée ». Les canons étaient pointés, chargés, mais ils ne tiraient pas et si les chars ou des forces répressives sont intervenus, c’était à l’intérieur des frontières de l’un ou l’autre camp. On se gardait bien de franchir certaines limites.
Il s’en est passé bien des choses durant ces années-là, mais qu’y a-t-il de si particulier à cette année 1985 ?

En fait, Lucien l’âne mon ami, si on se place d’un point de vue général pour examiner ces quarante ans écoulés depuis la fin de la guerre mondiale, on pourrait presque répondre : rien. On pourrait relever qu’on est encore toujours dans le même monde divisé ; en Allemagne, dite de l’Ouest, les manifestants crient encore toujours : « Lieber rot als tot ! » – « Mieux vaut rouge que mort ! », montrant par là qu’en cas de conflit ou d’affrontement avec les armées de l’URSS et leur éventuelle invasion, ils préféreraient ne pas combattre plutôt que de risquer la mort collective et nucléaire. Faut les comprendre, ils étaient aux premières loges.

Oh, Marco Valdo M.I., je me souviens très bien de cette sainte terreur qu’inspirait la « bombe » en ce temps-là. Il me semble d’ailleurs qu’à présent, on ait presque oublié son existence et l’effroi qu’on avait à l’idée de la voir surgir dans le grand conflit latent.

Il est certain, Lucien l’âne mon ami, que si l’un ou l’autre des froids belligérants de cette époque avait été pris soudain d’une bouffée de chaleur nucléaire, le jeu des réactions en chaîne serait enclenché et on n’aurait pas donné cher ce l’humanité entière et sans doute même pour un long moment, la vie sur la planète aurait été compromise. Un moment très long et même, très, très long. Et c’est face à cette perspective que la chanson et son refus des fusées prennent tout leur sens. Derrière ce refus, il y avait une peur immense, une frayeur d’épouvante et en même temps la conscience de la nécessité de mettre le holà à cette confrontation, à cette guerre des nerfs à l’échelle d’un continent et par extension, de la Terre entière.

Tout cela est fort bien, mais, dit Lucien l’âne, je me demande encore – c’était ma question – ce que cette année 1985 a de particulier par rapport à cette histoire.

J’y viens, j’y viens, Lucien l’âne mon ami, mais il me fallait placer le décor. À mon sens, 1985 est -avec le recul – une année charnière, car cette année-là, les choses commencent à bouger ; on assiste aux prémices d’un lent mouvement de détente. En URSS, le régime en place, qui porte cette politique de terreur, est en train de vaciller. La meilleure image que l’on pourrait donner est celle d’un dégel, de la progressive disparition des glaciers. C’était assez lent, mais c’était doué d’une formidable inertie.
En ce qui concerne les fusées, qui est le sujet de la chanson, il y a eu cette année-là, l’annonce d’un moratoire sur l’installation en Europe des SS20, d’un côté, disons dans l’Europe hors des frontières russes et des Pershings, de l’autre côté ; il y avait l’accord de coopération avec les Zétazunis quant à un désarmement bilatéral.
Cependant, comme on peut s’en rendre compte, trente ans plus, on y revient, même si par ailleurs, les choses ont fortement changé tout en restant les mêmes. Le Guépard qui disait : « se vogliamo che tutto rimanga com’è, bisogna che tutto cambi »« Si nous voulons que tout reste comme il est, il faut que tout change »), disait vrai.

Certes, Marco Valdo M.I., il y a des invariants dont l’inertie transcende facilement les régimes et les péripéties de l’histoire. C’est vrai par exemple pour l’Allemagne, c’est vrai pour la Russie. C’est un des effets temporels qu’on peut aisément déceler à l’intérieur de la Guerre de Cent Mille Ans que les riches et les puissants font aux pauvres afin de s’assurer de la domination, d’imposer leurs volontés, de maintenir leur pouvoir, d’étendre leurs privilèges, de multiplier leurs richesses. En fait, le temps n’est pas le même si l’on considère le temps des régimes et des hommes de pouvoir, qui se mesure en années et en dizaines d’années et le temps de ces entités historiques qui se mesure avec un étalon d’une amplitude beaucoup plus grande qui couvre des périodes pouvant aller jusqu’aux milliers d’années. Quoi qu’il en soit, il nous revient de tisser le linceul de ce vieux monde belligérant, effrayant, mortifère et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien l’âne




Nous avons protesté et crié à haute voix
Que dans le pays, nous ne voulions pas de fusées ;
Nous étions nombreux, mais finalement il arriva
Que nous partageons maintenant ce pays avec des fusées.

Pourquoi ne partage-t-on pas avec le Tiers-Monde
Pour que personne qui vit là, ne meure de faim ?
Pourquoi ne donnons-nous pas de nos moyens
Contre la disette, puisqu’ici l’abondance règne ?

Vous avez claqué l’argent carrément dans l’armement
Et vous avez ignoré le référendum sans un mot
En dépit même de notre Non éclatant.
Il se pourrait que votre fin soit pour bientôt

Ne pensez pas que c’était votre victoire.
Vous verrez bientôt quand viendra la facture
Pour la peur des hommes face à votre guerre.
Nous sommes tristes et furieux, mais nous ne sommes pas inertes.

Je ne peux tolérer ça, Herr Feldmarschall
Car je suis un homme et j’ai peur maintenant,
Peur de l’explosion atomique, Général !
Je voudrais simplement connaître mes petits-enfants.

Je veux un monde, où on peut vivre
Et les enfants des enfants des petits-enfants aussi ;
Où trouver à manger pour chaque femme, chaque homme ;
Un monde qui n’a pas besoin de vous et de vos amis.

Vous êtes le pouvoir et vous les avez installées,
Vous n’avez pas demandé ce qu’il fallait faire :
Notre opinion ne vous a en rien intéressé.
C’est pourquoi on vous dit à voix haute et claire :


Nous continuons, car nous ne sommes pas encore quittes.
Nous ne voulons pas
de vos fusées de merde,
Remmenez-les ou foutez-les au dépotoir.
Où règne l
a violence, la résistance est un devoir !

dimanche 26 mars 2017

À LA GARE DE MONZA

À LA GARE DE MONZA


Version française – À LA GARE DE MONZA – Marco Valdo M.I. – 2017
Chanson italienne – Alla stazion di Monza – Anonyme – 1900 – Joe Fallisi – 2014
Tiré des « Canti satirici anticlericali » Leoncarlo Settimelli e Laura Falavolti, Giulio Savelli éditeur, Rome, 1975.
Joe Fallisi
l’a incluse dans son album de 2014 intitulé “L’uovo di Durruti” (L’Oeuf de Durruti).


À la gare de Monza
Un train est arrivé
On a tué le roi
Trois balles l’ont frappé. (1)

Nous brûlerons les autels et les églises,
Nous brûlerons les palais et les cathédrales
Avec les boyaux du dernier prêtre
Nous pendrons le pape et le roi. (2)

Révolution, guerre à la société,
Révolution, guerre à la société.
Plutôt que vivre, vivre
écrasé,
Mieux vaut mourir pour la liberté,
Mieux vaut mourir pour la liberté.

Et le Vatican brûlera
Et le Vatican brûlera
Et le Vatican brûlera
Avec le pape dedans
Et si le gouvernement
s’y oppose
Et si le gouvernement s’
y oppose
Et si le gouvernement s’
y oppose
Que la révolution explose !

Et le Vatican brûlera
Et le Vatican brûlera
Et le Vatican brûlera
Avec le pape dedans
Et si le gouvernement s’
y oppose
Et si le gouvernement s’
y oppose
Et si le gouvernement s’
y oppose
Que la révolution explose !

Révolution, guerre à la société,
Révolution, guerre à la société.
Plutôt que vivre,
que vivre écrasé,
Mieux vaut mourir pour la liberté,
Mieux vaut mourir pour la liberté.

J’ai été sur le Mont Amiate
Où est mort Lazzaretti
Lui aussi était socialiste
Et pour la liberté a péri. (3)

Prêtre, prêtre, tu me feras mourir ;
Prêtre, prêtre, tu me feras mourir ;
Tu me feras mourir !

(1) Référence à l’attentat mortel contre le roi Umberto I, à Monza, le 29 Juillet 1900. L’auteur de l’attentat était Gaetano Bresci[[44117]], qui conclut les tentatives antérieures faillies de Giovanni Passannante[[36511]] et Pietro Acciarito.

(2) Référence à un célèbre passage du Testament du curé Meslier [[5393]]


(3) Référence à David Lazzaretti, prophète social qui dans la seconde moitié du XIXième prêcha la révolution dans la région du Monte Amiata, en Toscane. Il fut tué des carabiniers en 1878. Voir Fuori dal controllo [[5681]] de Gang.

samedi 25 mars 2017

LE LEGAPÉNISTE

LE LEGAPÉNISTE

Version française – LE LEGAPÉNISTE – Marco Valdo M.I. – 2017
Chanson italienne – Il LegapenistaBeppe Chierici – 2017








Lucien l’âne mon ami, d’abord, un avertissement : il ne faut pas confondre.

Oh, Marco Valdo M.I. mon ami, je veux bien, mais ne pas confondre quoi ?

Lucien l’âne mon ami, il s’agit d’être vigilant et attentif. La chose est sûre, on ne peut pas, mais j’insiste, on ne peut rigoureusement pas confondre légapeniste et mégapénis. Car les malheureux affublés de cette difformité n’ont rien fait pour être confondus avec cette bande d’hurluberlus fascistoïdes, dont je préfère ignorer tout de leurs attributs sexuels. Je proposerais volontiers d’attribuer à ces derniers un légapénis, qui devrait bien signifier : « au pénis lié », si tu vois ce que je veux dire.

Je n’ai absolument pas envie de voir ça, dit Lucien l’âne en riant de toutes ses dents. Mais bon, je te rassure, je serai attentif et vigilant et je ne confondrai pas l’un avec l’autre ou inversement. Cependant, j’aimerais quand même que tu parles un peu de la chanson.

Mais je n’ai fait que ça jusqu’ici, réplique Marco Valdo M.I., car il s’agit d’une chanson contre les légapénistes, c’est-à-dire des membres de la Lega, la Ligue du Nord, qui suivent le nouveau « lider maximo », le nouveau « Duce », le dénommé Matteo Salvini et qui comme lui, éprouvent une grande admiration pour les Le Pen, toutes générations confondues et sans doute dans la foulée, pour le grand Poutine, qui les finance. Je rappelle au passage qu’à ses débuts, pour se lancer en quelque sorte, le futur Duce, alias Benito Mussolini, était financé par une puissance étrangère. Mais je m’égare. Disons que la chanson cherche à définir ce nouveau courant de la Ligue du Nord, un courant nationaliste primaire, pas vraiment fasciste, disons fasciste du Nord et comme tu le verras dans la chanson, un fascisme sans chemise, un fascisme en maillot. Enfin, le mieux est encore de voir la chanson.

Je vais le faire illico et puis, nous reprendrons notre tâche qui consiste à tisser le linceul de ce vieux monde fascisant, xénophobe, indigne, indécent et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane


Lui aussi, c’est un Matteo, le très beau Salvini,
C’est le plus fou du cortège, le plus aimé des abrutis.
Il est con, il a l’air décidé, il est féroce,
Il a l’air farouche, il fait penser à Mussolini.
C’est vrai, il est un peu fasciste,
Mais pas seulement fasciste, c’est un Légapéniste !

Un quart de léguiste, pour le reste lepeniste,
Un poupon de Marine, la fille opportuniste
De Jean-Marie, l’islamophobe
Qui dit : « L’holocauste est un détail de l’histoire,
Il n’y a rien de plus funeste que d’en garder la mémoire ! »
Marine lui ressemble : tel père telle fille.

Nous sommes les Légapenistes ! Nous l’avons dure !
Un jour, nous enterrerons triomphants
Les intellectuels, les islamistes, les nègres !
Nous sommes de Salvini, les « partisans »
Et les paladins de la race blanche.
Nous sommes le puissant, l’invaincu régiment
Qui changera l’Europe toute entière.
Nous sommes le drapeau et les drapelets
De Matteo Salvini, notre Mahomet !

Salvini tempête et crie : « Nous rejetterons à la mer
Ceux qui accostent et se moquent des frontières.
Il faut bombarder les barques en haute mer.
Qu’ils se noient par millions, ces nègres fainéants !
Les coups de pied au cul, comme une mule, jamais il ne les sent
Et dans sa tête, il a un cerveau en parmesan.

Il a la haine dans le sang, Salvini, ce bravache !
Et il dit aux lepenistes : « Du jour où je vous ai vus,
Je vous ai aimés tous, imbéciles et obtus !
Faisons une alliance de ceux que fâchent
De voir tous ces étrangers en Europe
Qui volent le travail aux cueilleurs de tomates ».

Nous sommes les Légapenistes ! Nous l’avons dure !
Un jour, nous enterrerons triomphants
Les intellectuels, les islamistes, les nègres !
Nous sommes de Salvini, les « partisans »
Et les paladins de la race blanche.
Nous sommes le puissant, l’invaincu régiment
Qui changera l’Europe toute entière.
Nous sommes le drapeau et les drapelets
De Matteo Salvini, notre Mahomet !

Les élucubrations de Salvini n’ont plus de frontières :
« Marine est un homme d’État ! Ça se voit à première vue.
Elle supprimera les visas à l’étranger.
Elle visite le juif quand il est au cimetière.
À grands coups de balai, elle effacera l’Europe
Sur le pont de commandement, nous serons à ses côtés ! »

Sur les maillots, il affiche des télégrammes,
Il écrit ses revendications, il annonce son programme.
C’est un grand malotru, mais il peut se rassurer,
Qui ne sait pas penser pour lui ira voter.
Mais moi, je suis avec les gars d’ici
Qui votent pour qui peut nous sauver de Salvini.

Nous sommes les Légapenistes ! Nous l’avons dure !
Un jour, nous enterrerons triomphants
Les intellectuels, les islamistes, les nègres !
Nous sommes de Salvini, les « partisans »
Et les paladins de la race blanche.
Nous sommes le puissant, l’invaincu régiment
Qui changera l’Europe toute entière.
Nous sommes le drapeau et les drapelets
De Matteo Salvini, notre Mahomet !


Nous sommes le drapeau et les drapelets
De Matteo Salvini, notre Mahomet !