L'ARMÉE MUETTE
Version
française – L'ARMÉE MUETTE – Marco Valdo M.I. – 2015
Chanson
italienne – Esercito silente – Carmen
Consoli – 2015
de
"L'abitudine di tornare" (2015)
Funérailles de Giovanni Falcone |
Palerme
: guerres et faidas de mafia, l'état absent qui paraît seulement
aux enterrements, la loi du silence, la lutte de Peppino Impastato,
le massacre de la construction de l'aéroport de Punta Raisi,
aujourd'hui dédié à Falcone et Borsellino.
Ô,
Marco Valdo
M.I. mon ami, toi qui m'avais
conté
l'histoire de Salvatore
Carnevale,
dit
Turi,
celle de Rita
Atria [[37309]]
et
celle de Peppino
Impastato [[6391]]
et ses Cent
pas [[4266]] et
de plein d'autres encore, comme ce Néron
échappé de la paléohistoire [[7890]]… te
voilà revenu une fois encore en Sicile et une fois encore, tu
racontes cette même histoire de cette île rongée par cette
gangrène mafieuse…
Et
finalement pire que tu l'imagines, car cette île transmet sa peste
aux autres parties du monde. Bien sûr, la canzone de Carmen Consoli
parle de l'île et de ces bandes de demeurés morticoles, qui
entretiennent un rapport lointain avec la civilité et l'urbanité,
mais elle parle surtout de Palerme, cette ville elle aussi malade de
la peste, cette ville où se concentre le mal. Quand je dis elle, je
dis la chanson, mais aussi la chanteuse. Une fille de cet étrange
pays, une femme de talent et de courage. De ce courage qu'ont eu tous
ceux qui s'en sont pris à la pieuvre et à ses tentacules. Ce
courage aussi de dire ses vérités à la face d'une ville taiseuse,
silencieuse face aux exactions, face aux tueurs, face aux menaces,
face aux chantages, face aux maîtres-chanteurs, face aux petites
frappes et aux grandes gueules, face à cette armée muette qui se
terre et vit de complicité avec l’innommable. Une armée lâche,
ralliée à la sournoiserie et aux mesquineries de l'avidité. En
fait, vois-tu Lucien l'âne mon ami, si l'on replace cette histoire
de mafia dans le cadre de la Guerre de Cent Mille Ans que les riches
font aux pauvres pour maintenir leur domination, pour étendre leur
pouvoir, pour accroître leurs richesses, pour exploiter encore et
toujours plus les êtres humains et tout ce qui les entoure, donc si
on les remet à leur place, on comprend très bien qu'ils ne sont
finalement qu'une sorte de milice à la solde des riches et rien
d'autre. Certes, je te l'accorde, ils en tirent eux-mêmes profit,
comme le font tous ceux qui se nourrissent au détriment des autres.
En fait, ce sont des parasites…
Et
encore, c'est gentil. Car si on les compare aux termites, on constate
que les termites mangent le bois mort et ont ainsi un rôle
extrêmement positif, tandis que ceux-là vivent de la substance
vivante. Alors, face à ces morticulteurs, tissons le linceul de ce
vieux monde compromis, comploteur, gangrené, parasité et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Chuuuttt
!