AHMED
L’AMBULANT
Version
française – AHMED L’AMBULANT – Marco Valdo
M.I. – 2019 (2008)
Chanson
italienne – Ahmed
l’ambulante – Modena
City Ramblers – 1994
Adaptation
libre de la poésie homonyme de Stefano Benni in « Ballate »
ed. Feltrinelli – En septembre 1992, passant par le stand de
Rinascita à la Fête de l’Unità de Reggio Emilia, il nous est
arrivé d’entendre lue à haute voix cette poésie de Stefano
Benni. En lisant la quatrième de couverture du livre, nous avons
décidé de la mettre en musique; en est née cette chanson au son
pour nous insolitement méditerranéen. Nous avons fait entendre ce
morceau au poète en personne et nous avons reçu sa bénédiction.
Encore merci Stefano.
(Extrait de « La grande famiglia »).
Dialogue
Maïeutique
Il
y a dix ans, Lucien l’âne, je faisais la version française de
cette chanson italienne, écrite et interprétée quinze ans avant
par les Modena City Ramblers. Elle raconte l’histoire d’un
réfugié, d’un exilé, d’un Africain venu chercher de quoi vivre
ici, dans sa liberté et sa dignité d’homme. De sordides imbéciles
l’attendaient sur ce coin de terre. C’est l’histoire d’une
horreur qui avait été écrite par un poète déjà près de vingt
ans auparavant (Ballate – Stefano Benni – 1991) et cette horreur
poursuivait toujours sa progression dans les rues et dans les têtes,
comme un cancer sournois ; elle chassait l’humanité des
consciences. Nous sommes onze ans plus tard encore au moment où je
présente cette version française ponctuée et la situation en
Italie a encore empiré – pour ne rien dire du reste du monde.
Là-bas à présent, le ministre de l’Intérieur est le chef des
bandes et il fait voter des lois qui autorisent les armes à feu et
les assassinats domestiques. Certains parlent de recul de
civilisation. Moi, je dis qu’un homme, une ville, un pays, un
continent a la civilisation qu’il mérite.
J’ai
entendu dire ça, dit Lucien l’âne. Cependant, il fut un temps où
on pouvait espérer que les choses s’amélioreraient, que les
humains parleraient aux humains. Apparemment, les temps ne sont pas
encore venus. Alors, tissons plus obstinément encore le linceul de
ce vieux monde raciste, nationaliste, fasciste, réactionnaire,
xénophobe et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Au
gel sous un portique désert, quarante nuits,
J’ai vendu des montres aux étoiles.
Viens me couvrir d’or, ô Ashiwa déesse de la nuit !
J’ai des bracelets faux et un anneau à chaque main,
Mais pas de femme.
J’ai vendu des montres aux étoiles.
Viens me couvrir d’or, ô Ashiwa déesse de la nuit !
J’ai des bracelets faux et un anneau à chaque main,
Mais pas de femme.
La
quarante et unième nuit, ils sont venus me chercher ;
Ils ont piétiné mes montres comme des coquillages.
Ramène-moi chez moi, ô Ashiwa déesse de la nuit !
J’aurai une valise pleine de douceurs et de cravates
Et je reverrai mon village.
Ainsi pour se divertir ou parce qu’ils dorment mal,
Ils m’éclateront la tête avec un bâton ;
Viens me libérer, ô Ashiwa déesse de la nuit !
J’ai des bracelets faux et un anneau à chaque main,
Mais pas de femme.
Au gel sous un portique désert, quarante nuits,
J’ai vendu des montres aux étoiles.
Viens me couvrir d’or, ô Ashiwa déesse de la nuit !
J’ai des bracelets faux et un anneau à chaque main,
Mais pas de femme.
Je ne suis pas mort dans votre ville ;
Je suis mort sur grand tas d’ébène
Et les miens ont chanté et dansé
Pendant quarante nuits.
Ils ont piétiné mes montres comme des coquillages.
Ramène-moi chez moi, ô Ashiwa déesse de la nuit !
J’aurai une valise pleine de douceurs et de cravates
Et je reverrai mon village.
Ainsi pour se divertir ou parce qu’ils dorment mal,
Ils m’éclateront la tête avec un bâton ;
Viens me libérer, ô Ashiwa déesse de la nuit !
J’ai des bracelets faux et un anneau à chaque main,
Mais pas de femme.
Au gel sous un portique désert, quarante nuits,
J’ai vendu des montres aux étoiles.
Viens me couvrir d’or, ô Ashiwa déesse de la nuit !
J’ai des bracelets faux et un anneau à chaque main,
Mais pas de femme.
Je ne suis pas mort dans votre ville ;
Je suis mort sur grand tas d’ébène
Et les miens ont chanté et dansé
Pendant quarante nuits.