L'Amoureuse
d'Arlequin
Chanson
française – L'Amoureuse
d'Arlequin – Marco
Valdo M.I. – 2015
ARLEQUIN
AMOUREUX – 3
Opéra-récit
historique en multiples épisodes, tiré du roman de Jiří Šotola
« Kuře na Rožni » publié en langue allemande, sous le
titre « VAGANTEN, PUPPEN UND SOLDATEN » – Verlag C.J.
Bucher, Lucerne-Frankfurt – en 1972 et particulièrement de
l'édition française de « LES JAMBES C'EST FAIT POUR
CAVALER », traduction de Marcel Aymonin, publiée chez
Flammarion à Paris en 1979.
Pollo, dis-moi, je suis amoureux de toi
Répète. Je suis amoureux de toi, Arlecchina.
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Évidemment,
dit Lucien l'âne, tout frétillant du dos et de la queue, ton
Arlequin amoureux doit bien avoir une amoureuse…
Évidemment.
Mais une amoureuse quelque peu fantasque, qui toujours lui serre le
cœur et toujours, lui échappe. Mais des choses amoureuses, on ne
saurait tout dire en une fois. Il nous faudra bien toute l'histoire
pour en deviner les contours à leur amour. Mais c'est là, je peux
déjà te le dire, un amour vrai, un amour comme on n'en fait plus
trop de nos temps, un amour d'Arlequin. Dans cette canzone-ci, ils se
retrouvent et comme de vrais amoureux, ceux que l'on rencontre dans
les histoires, à peine retrouvés, ils se perdent. Elle est
comédienne et sa troupe reprend la route et surtout, sans que cela
soit dit explicitement, l'Arlequin est un hors-la-loi ; c'est un
homme qui doit s'en aller, toujours s'en aller. Il n'a droit qu'à de
brèves rencontres. Addio, Pollo ! Addio, Arlecchina !
Je
comprends très bien tout cela. Moi-même, tu le sais, je cours le
monde depuis si longtemps. Mais, écoutons son histoire… et
reprenons notre tâche et tissons le linceul de ce vieux monde
insensible, méprisant, implacable et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Ne
dis pas, ô, Arlecchina
Ne
me dis pas que tu t'en fiches.
Voyez,
il ne reste de mon Arlecchina
Qu'une
silhouette sur cette affiche
Tenue
toute ma vie par devers moi.
Au
dos, La Tournesse, son nom d'artiste
Arlecchina,
une passade, une fredaine,
Fille
d'entre souper et déjeuner ?
Vous
avez bien tort de croire cela.
L'erreur,
mon cher, est humaine
Mais
c'est diablerie de persévérer.
Alors,
je vous en prie, ne le répétez pas !
Oui,
Monsieur Po, oui, Monsieur Li,
Oui,
Monsieur Chi,
Oui,
Monsieur Nelle,
Oui,
Monsieur Polichinelle.
Regardez
cette affiche !
Mon
plus précieux fétiche,
Placée
contre mon sein
Jusqu'à
la fin de ma fin,
Sur
les routes de mon infortune,
Sous
les étoiles des nuits sans lune.
Onze
ans, onze ans dans l'oubli,
Je
n'avais pas été grandiose dans son lit.
Cœur
gros, je l'ai cherchée, Madonna mia.
Je
la cherchais et ne la trouvais pas.
Moi
le nain, elle la Princesse,
Arlequin
nostalgique de La Tournesse.
Oui,
Monsieur Po, oui, Monsieur Li,
Oui,
Monsieur Chi,
Oui,
Monsieur Nelle,
Oui,
Monsieur Polichinelle.
Pollo,
dis-moi, je suis amoureux de toi
Répète.
Je suis amoureux de toi, Arlecchina.
Depuis
quand ? Pollo, depuis quand ?
Il
y a tellement, tellement longtemps.
Addio,
Pollo. Qu'est-ce que tu as ? Où tu vas ?
Au
pays, en Bohème ? Je ne sais pas, Arlecchina.
Fuyard,
déserteur en caleçon et chemise,
Marchant
depuis Marengo et Venise,
Fuyant
les soudards comme les rats,
Risquant
mille fois d'être repris,
Sans
papiers, sans Arlecchina,
Je
pâlis, je maudis tous les pays.
Oui,
Monsieur Po, oui, Monsieur Li,
Oui,
Monsieur Chi,
Oui,
Monsieur Nelle,
Oui,
Monsieur Polichinelle.