mardi 12 mai 2015

CSÁRDÁS DE BIRKENAU

CSÁRDÁS DE BIRKENAU

Version française - CSÁRDÁS DE BIRKENAU – Marco Valdo M.I. – 2015
d'après la version italienne de Bernart Bartleby
d'une chanson polonaise – Czardasz BirkenauAleksander Kulisiewicz – 1979
Paroles de Roman Friedlein, un jeune Polonais – 1944
Sur une mélodie du compositeur hongrois Ferenc Lehar (1870-1948).



Les pieds dansent, dansent






Dans son livre « Auschwitz » (traduit en Anglais sous le titre « Auschwitz : True Tales From a Grotesque Land) l'auteure Sara Nomberg-Przytyk, une survivante, raconte que Roman Friedlein était un étudiant de Cracovie interné à Auschwitz II-Birkenau et qu'il écrivit ce poème en regardant une gamine gitane qui dansait une « csárdás » hongroise pour obtenir quelque chose à manger des gardes du camp. Roman Friedlein était à l'époque déjà gravement malade de tuberculose et peu avant de mourir, il lui advînt aussi d'assister à l'élimination des Gitans dans les chambres à gaz, sa Marika avec tous les autres…

Les Gitans, qui à Birkenau étaient concentrés dans une section qui leur était spécialement destinée, furent liquidés tous ensemble au début août 1944, après qu'une première tentative en mai avait échoué en raison de la résistance désespérée des victimes qui, armées d'objets contondants, avaient réussi à tenir tête momentanément aux SS… Alors les nazis transférèrent un millier d'entre eux, surtout les jeunes hommes, à Buchenwald et la nuit du 2 août 1944, ils éliminèrent en masse les 3.000 restant : vieux, femmes et enfants. Ainsi, tout à coup, Birkenau tomba dans silence : il n'y avait plus les Gitans qui chantaient et dansaient…




Je n'ai personne
J'ai craché du sang sur ma paillasse dégoûtante.
Tes beaux pieds dansent une
csárdás.

Dis-moi,
mon Dieu , pourquoi je crève ici ?
Je te maudis, Birkenau dégoûtant
e
Les pieds dansent, dansent
La mort me berce vers le sommeil
Viendras-tu dans le feu avec moi, Marika ?