Version
française - CSÁRDÁS DE BIRKENAU – Marco Valdo M.I. – 2015
d'après
la version italienne de Bernart Bartleby
d'une
chanson polonaise – Czardasz
Birkenau – Aleksander
Kulisiewicz – 1979
Paroles
de Roman Friedlein, un jeune Polonais – 1944
Sur
une mélodie du compositeur hongrois Ferenc Lehar (1870-1948).
Les pieds dansent, dansent |
Dans
son livre « Auschwitz » (traduit en Anglais sous le titre
« Auschwitz : True Tales From a Grotesque Land) l'auteure Sara
Nomberg-Przytyk, une survivante, raconte que Roman Friedlein était
un étudiant de Cracovie interné à Auschwitz II-Birkenau et qu'il
écrivit ce poème en regardant une gamine gitane qui dansait une
« csárdás » hongroise pour obtenir quelque chose à manger
des gardes du camp. Roman Friedlein était à l'époque déjà
gravement malade de tuberculose et peu avant de mourir, il lui advînt
aussi d'assister à l'élimination des Gitans dans les chambres à
gaz, sa Marika avec tous les autres…
Les
Gitans, qui à Birkenau étaient concentrés dans une section qui
leur était spécialement destinée, furent liquidés tous ensemble
au début août 1944, après qu'une première tentative en mai avait
échoué en raison de la résistance désespérée des victimes qui,
armées d'objets contondants, avaient réussi à tenir tête
momentanément aux SS… Alors les nazis transférèrent un millier
d'entre eux, surtout les jeunes hommes, à Buchenwald et la nuit du 2
août 1944, ils éliminèrent en masse les 3.000 restant :
vieux, femmes et enfants. Ainsi, tout à coup, Birkenau tomba dans
silence : il n'y avait plus les Gitans qui chantaient et dansaient…
Je
n'ai personne
J'ai craché du sang sur ma paillasse dégoûtante.
Tes beaux pieds dansent une csárdás.
Dis-moi, mon Dieu , pourquoi je crève ici ?
Je te maudis, Birkenau dégoûtante
Les pieds dansent, dansent
La mort me berce vers le sommeil
Viendras-tu dans le feu avec moi, Marika ?
J'ai craché du sang sur ma paillasse dégoûtante.
Tes beaux pieds dansent une csárdás.
Dis-moi, mon Dieu , pourquoi je crève ici ?
Je te maudis, Birkenau dégoûtante
Les pieds dansent, dansent
La mort me berce vers le sommeil
Viendras-tu dans le feu avec moi, Marika ?