ET
PUIS QUOI ?
Version
française - ET PUIS QUOI ? -
Marco Valdo M.I. – 2014
Chanson
allemande – So what – Franz-Josef Degenhardt –
1998
Et
puis quoi ?
Oui,
Marco Valdo M.I. mon ami, c'est la question que je te pose. Et puis
quoi ? Pourquoi dis-tu : Et puis quoi ?
Je
disais Et puis quoi ?, car c'est le titre de la chanson. Et
d'une superbe chanson de Franz-Josef Degenhardt et surprenante :
on la dirait sortie du four ce matin alors qu'elle a été
enregistrée en 1998. Il y a plus de quinze ans.
C'est
le propre des grandes chansons de durer ainsi dans une sorte de
permanente pertinence. Mais de quoi donc peut bien parler Franz-Josef
Degenhardt dans cet Et puis quoi ?
Je
m'en vais te le dire, Lucien l'âne mon ami. Je m'en vais te le dire
immédiatement. Mais d'abord, il te souviendra de ces chansonchômes
que j'avais présentées ici du temps où nous étions chômeurs, toi
et moi. Et des chômeurs de la pire espèce : des chômeurs de
longue durée, des chômeurs endurcis : des chômeurs wallons.
Une espèce en péril, comme tu le sais. Proscrite, poursuivie,
chassée, persécutée… Obligée à une quête infinie d'un Graal
illusoire dont certains rebattent les oreilles du pauvre monde.
L'emploi, les patrons, les riches, les officiels n'ont que ce mot-là
à la bouche, mais dans le réel, ça n'existe pas… Sinon comment
expliquer plus de 25.000.000 de chômeurs recensés en Europe –
sans parler de ceux qui ne sont pas ou plus (les virés du chômedu)
repris sur les listes et sans parler du reste du monde. Et cette
chasse continue, alors que comme tout le monde peut le comprendre –
à condition d'être intellectuellement et moralement honnête et de
penser un peu – il est impossible de trouver des choses qui
n'existent pas. Mais le pouvoir fait semblant de ne pas comprendre
cette vérité essentielle, tant il est soumis aux riches. Car il n'y
a pas d'autre explication possible à cette feinte cécité.
Tu
as raison, Marco Valdo M.I. mon ami… Il n'est pire aveugle que
celui qui ne veut pas voir. Leur devise est celle d'un
analphabétisme de commande : « Je ne veux pas le
savoir ! ». Et le mensonge est leur arme favorite, avant
de passer à d'autres plus sanglantes. Mais tu avais bien exposé
tout ça dans tes « Lanternes
libérales » où le dernier couplet rappelle furieusement
le « Et puis quoi ? » de cette chanson de
Franz-Josef Degenhardt.
« Monsieur
prend sa vessie libérale
pour une lanterne démocratique.
Et alors ? Et alors ?
Et alors, et alors ?
Il se brûle!!! »
pour une lanterne démocratique.
Et alors ? Et alors ?
Et alors, et alors ?
Il se brûle!!! »
Certes,
mais il y en a d'autres de ces proximités avec Degenhardt et
particulièrement, en ce qui concerne le chômage, son ambiances, ses
conséquences et les destructions de personnes qu'il provoque et
qu'il entraîne. Sûr que je n'ai pas été abîmé par ces dix
années de chômage, maison avait de la ressource humaine : la
mienne et celle des enfants… Qu'aurait-on fait sans eux ?
Celle aussi d'être trois personnes en une. Nous deux et l'autre, le
chômeur.
Soit,
mis à part notre résistance (Ora e sempre : Resistenza !),
combien en avons-nous vus des malades de l'inactivité, des écrasés
du système, des chômeurs méprisés et ridiculisés par les tenants
et les sbires du système. Oh, les ravages de la superbe… Et ceux
qui « à
mourir pour mourir, je choisis l'âge tendre et partir pour partir,
je ne veux pas
attendre... »,
car
il est d'autres combats que ceux du champ de bataille. Ce sont ceux
de la Guerre de Cent Mille Ans que les riches font aux pauvres, une
agression permanente, systématique, tortueuse, sournoise, dissimulée
sous de bonns intentions, mais terriblement destructrice.
Voilà
bien de quoi parle également la chanson de Franz-Josef Degenhardt,
à sa manière, au second degré, mais qu'importe, elle disait juste.
So what ? Et pus quoi ? Et puis, il nous faut reprendre
notre tâche interminable, mais tout aussi indispensable – c'est
juste une question de dignité humaine et d'amour propre – et
tissons le linceul de ce vieux monde horriblement vantard,
terriblement menteur, immensément hypocrite, mortellement lâche,
démentiellement destructeur et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.
Il
faut laisser les émotions de côté
Déjà l'idée ! Ça sent le renfermé.
Chômeur.
Ça sent les chiottes et le chou.
Temporairement sans-emploi
C'est l'expression juste.
N'est-ce pas la réalité
Au-delà du vacarme d'une réduction des avantages sociaux
Et de la redistribution ?
Eh bien ?
Le tissu social y est quand même malgré tout
Encore attaché.
Et s'il vous plaît
Avec une fraction de cette aide
Qu'on reçoit ainsi ici
Un coolie à Calcutta
Se prend pour Crésus.
Et puis quoi !
Déjà l'idée ! Ça sent le renfermé.
Chômeur.
Ça sent les chiottes et le chou.
Temporairement sans-emploi
C'est l'expression juste.
N'est-ce pas la réalité
Au-delà du vacarme d'une réduction des avantages sociaux
Et de la redistribution ?
Eh bien ?
Le tissu social y est quand même malgré tout
Encore attaché.
Et s'il vous plaît
Avec une fraction de cette aide
Qu'on reçoit ainsi ici
Un coolie à Calcutta
Se prend pour Crésus.
Et puis quoi !
C'est clair -
On doit seulement comprendre un détail :
Parfois, il y a du travail
Parfois, il n'y en a pas.
L'un en a, l'autre pas.
Rien n'est plus évident.
Mais l'homme actuel rêve de la sécurité totale.
La vie, c'est fatal,
Et on doit l'enseigner encore pourtant
A des hauts et des bas
Une fois comme ci, une fois comme ça.
On vit très bien
Ensuite, on est à nouveau sans rien..
Au lieu de saumon et de Veuve Cliquot
Arrive sur la table un mauvais fricot
Et une cannette de bière.
Et puis quoi !
Oui - il y aura toujours des pauvres
Et évidemment toujours des riches.
C'est le fondement de la différence.
On doit accepter ça.
C'est comme ça quand on veut une vie d'aventure
Captivante, colorée et toujours encore différente.
Veut-on échanger par exemple ceci
Contre le gris, la tristesse, l'ennui
Du socialisme par exemple ?
Et puis quoi !
Beaucoup
ici ne veulent pas encore l'accepter :
Un travail, un métier
Et une longue vie.
C'est fini.
Oui - deux trois emplois
Et pas seulement successifs mais à la fois
C'est annoncé.
Et là, il y en a des tas :
Porteur et livreur de pizza, cireur ,
Gardien de parking, balayeur, placeur
Pour en citer quelques-uns.
Yes Mac's Job, en voilà un.
Puis, par exemple
Récemment en Floride
J'ai fait nettoyer mes chaussures
Par un nègre
Un Afroaméricain, je veux dire.
Ce qu'on a pu discuter avec lui!
Il avait beaucoup appris
Et il a été à l'Université.
Même – il n'était pas scandalisé
De devoir faire un boulot comme ça
C'est lui qui me l'a dit.
Un travail, un métier
Et une longue vie.
C'est fini.
Oui - deux trois emplois
Et pas seulement successifs mais à la fois
C'est annoncé.
Et là, il y en a des tas :
Porteur et livreur de pizza, cireur ,
Gardien de parking, balayeur, placeur
Pour en citer quelques-uns.
Yes Mac's Job, en voilà un.
Puis, par exemple
Récemment en Floride
J'ai fait nettoyer mes chaussures
Par un nègre
Un Afroaméricain, je veux dire.
Ce qu'on a pu discuter avec lui!
Il avait beaucoup appris
Et il a été à l'Université.
Même – il n'était pas scandalisé
De devoir faire un boulot comme ça
C'est lui qui me l'a dit.
Et
puis quoi !
Le
fait est , c'est pas banal,
Qu'un nouvel âge commence :
Des techniques toutes nouvelles
Une globalisation totalement totale.
Alors, ne peut suivre que
Celui qui change constamment et s'adapte.
L'autre est abandonné comme une épave.
Le nouvel homme - le type 2000
Aspire à l'ouverture
Sur des Inline-Skates
Avec un sac à dos léger comme bagage
C'est un mélange de Hans-la-chance
Et d'artiste du style de vie
Un jobiste intérimaire
Entraîné et toujours en forme
À l'écart, neutre.
Sa rengaine, c'est de dire :
Le perdant aujourd'hui est peut-être demain gagnant
Il fonce vers l'avenir
Dans son baladeur et sur ses lèvres
On entend la chanson du changement :
Et puis quoi !
Qu'un nouvel âge commence :
Des techniques toutes nouvelles
Une globalisation totalement totale.
Alors, ne peut suivre que
Celui qui change constamment et s'adapte.
L'autre est abandonné comme une épave.
Le nouvel homme - le type 2000
Aspire à l'ouverture
Sur des Inline-Skates
Avec un sac à dos léger comme bagage
C'est un mélange de Hans-la-chance
Et d'artiste du style de vie
Un jobiste intérimaire
Entraîné et toujours en forme
À l'écart, neutre.
Sa rengaine, c'est de dire :
Le perdant aujourd'hui est peut-être demain gagnant
Il fonce vers l'avenir
Dans son baladeur et sur ses lèvres
On entend la chanson du changement :
Et puis quoi !