Le
Marié malgré lui
Chanson
française – Le
Mariage malgré
lui
– Marco Valdo M.I.
– 2018
Ulenspiegel le Gueux – 103
Opéra-récit en multiples épisodes, tiré du roman de Charles De Coster : La Légende et les aventures héroïques, joyeuses et glorieuses d’Ulenspiegel et de Lamme Goedzak au Pays de Flandres et ailleurs (1867).
(Ulenspiegel – IV, VII)
Ulenspiegel le Gueux – 103
Opéra-récit en multiples épisodes, tiré du roman de Charles De Coster : La Légende et les aventures héroïques, joyeuses et glorieuses d’Ulenspiegel et de Lamme Goedzak au Pays de Flandres et ailleurs (1867).
(Ulenspiegel – IV, VII)
Le
Marié malgré lui
Chanson
française – Le
Mariage malgré
lui
– Marco Valdo M.I.
– 2018
Ulenspiegel le Gueux – 103
Opéra-récit en multiples épisodes, tiré du roman de Charles De Coster : La Légende et les aventures héroïques, joyeuses et glorieuses d’Ulenspiegel et de Lamme Goedzak au Pays de Flandres et ailleurs (1867).
(Ulenspiegel – IV, VII)
Ulenspiegel le Gueux – 103
Opéra-récit en multiples épisodes, tiré du roman de Charles De Coster : La Légende et les aventures héroïques, joyeuses et glorieuses d’Ulenspiegel et de Lamme Goedzak au Pays de Flandres et ailleurs (1867).
(Ulenspiegel – IV, VII)
Dialogue
Maïeutique
Le
Marié malgré lui, dit Lucien l’âne, voilà un titre qui me
rappelle une pièce de théâtre que j’ai dû voir il y a bien
longtemps, quelque temps après le temps de Till. Ainsi
donc, Till va se marier, qu’est-ce
qui a bien pu lui prendre ? En voilà une aventure qu’on
n’attendait pas ; du moins, pas ici en plein milieu de cette
guerre qui n’en finit pas. Qu’il se marie un jour, la chose était
prévisible et même, on peut présager de l’élue. Bref, on s’y
attendait depuis longtemps ; justement depuis qu’il
fréquentait sa jeune amie ; peut-être, même avant. C’était,
comme qui dirait, écrit dans le vent. D’ailleurs, si ma mémoire
d’âne est bonne, il s’est déjà
marié une fois, mais c’était pour du beurre, comme
on disait quand enfants, on jouait à jouer la vraie vie.
C’est
bien comme ça, Lucien l’âne mon ami, que va se produire cet
événement : de manière tout à fait impromptue. Till va se
marier, mais en quelque sorte par accident et comme tu le dis, au
moment où il s’y attend le moins. Et nous aussi, d’ailleurs.
Mais il fallait bien qu’à un certain moment, il se marie ; il
ne pouvait quand même pas attendre la fin de la guerre. Remarque
bien que son mariage sera une tribulation de cette interminable
guerre et si cette guerre est interminable, c’est qu’elle dure
quatre-vingts ans, une vie d’homme en somme et que la Légende est
précisément l’histoire de cette guerre et de comment en faire
advenir la libération de l’occupation espagnole avec tous les
massacres et les inconvénients qu’elle comporte. Pour en revenir
au titre et à ce « marié malgré lui », il faut
comprendre que si sans aucun doute possible, Till était destiné à
épouser Nelle et Nelle à épouser Till – ce qui était écrit
dans les étoiles déjà du temps de Nabuchodonosor, nul n’avait
imaginé des noces aussi soudaines, aussi abruptes et aussi
expéditives.
Ah
oui, dit Lucien l’âne, depuis le temps que duraient les
fiançailles et puis, si loin de Damme, quelle histoire ! Mais,
dis-moi, au juste, quelles ont les circonstances de ce mariage
soudain ? Comment Till en est-il arrivé là ?
Eh
bien, Lucien l’âne mon ami, lors de la
prise de Gorcum, Till avait reproché au capitaine
Marin de ne pas respecter l’accord conclu lors de la capitulation
de la ville, à savoir que les assiégés ne seraient pas inquiétés
et qu’ils pouvaient en toute liberté s’en aller. 19 religieux
catholiques avaient été arrêtés et Till avait protesté contre ce
reniement de la parole donnée. Les religieux avaient été réclamés
par le Sire de Lumey, grand amiral, Till avait été chargé de les
amener à
La Brielle ; là aussi, face au Sire de Lumey, Till prit leur défense en répétant : Parole de soldat est
parole d’or. Souviens-toi, il dit
aussi :
« La
libre conscience est notre trésor
Et le
prince de liberté a parole d’or
De
celui qui se rend sans détour,
On
respecte la personne toujours. »
Néanmoins,
le Sire de Lumey fait pendre les moines en leur prison et exige que
Till, s’il ne veut ne pas être pendu lui-même, reviennent sur ses
accusations et déclare que Lumey avait raison d’arrêter et tuer
les religieux. Till refuse, il doit donc être pendu.
On
dresse la potence sur la Grand Place de la ville. Le reste est dit
dans la chanson et tu découvriras là comment et avec qui Till s’est
marié et pour quelle raison il l’a fait à ce moment.
Oui,
dit Lucien l’âne, tu as bien fait d’arrêter là et de ne rien
dire de la suite. On la découvrira avec la chanson. Ensuite, tissons
le linceul de ce vieux monde parjure, menteur, lâche, malhonnête,
imbécile et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Une
barque emmène droit à la mort
Les
dix-neuf moines à Gorcum arrêtés.
Till
leur dit : « Si je peux, je vous sauverai :
Parole
de soldat est parole d’or. »
Plus
tard, les dix-neuf religieux pendus,
Sire
de Lumey, grand amiral des Gueux,
Fit
venir Till pour être entendu
Et
lui dit : « Tu mourras comme eux. »
« Parole
de soldat n’est plus parole d’or,
Répond
Ulenspiegel, je suis ton prisonnier.
Tu
peux me faire pendre à ton grand hunier,
Mais
de les assassiner ainsi, tu as eu tort. »
« Soldat,
demande pardon ou tu es mort. »
« Je
ne lèche pas des bottes sans conscience.
Je
ne le ferai pas, parole d’or. »
« Parole
de chanvre, qu’on le mène à la potence ! »
On
dresse les fourches au Grand-Marché.
Ainsi,
la ville consternée apprend
Qu’on
va pendre sans justice et sans pitié
Till
le Gueux, Till l’esprit libre et vaillant.
Sire
de Lumey, avec sa garde et cuirassé,
Vient
à cheval par lui-même s’assurer
De
l’exécution de celui qu’il a condamné.
Sur
la place, le peuple se presse courroucé.
Till
est déjà sur l’échelle de la mort,
En
son linge, bras liés au corps,
Mains
jointes et corde au cou,
Contemple
la foule de son air doux.
À
l’instant où va basculer la vie,
Tout
de blanc fleurie, une jeune fille
Au
pied du gibet surgit et pousse un cri :
« Cet
homme est le mien, je le prends pour mari ! »
« Vive
la fille qui sauve la vie ! Vive la pucelle ! »
Les
us et coutumes d’ici font défense
De
pendre un homme qu’une demoiselle
Veut
prendre pour époux au pied de la potence.
« Il
doit l’épouser, vive la mariée ! Vive la Belle ! »
Et
l’amiral Trèslong demande : « Qui est-elle ? »
« C’est
mon aimée, dit Till, c’est mon éternelle. »
« Moi
fifre et Till soldat, nous embarquons avec toi », dit Nelle.