LE
CHANT DES CORNEILLES
(ENTRE DEUX GUERRES)
La prochaine guerre en Allemagne
Avait déjà commencé bien avant, pendant la paix
Dès qu’on a fabriqué les premières bottes
Pour les nouveaux militaires !
On n’achète quand même pas les soldats tout faits
Avec un serment au drapeau et le casque sur la tête
Sauf ceux qui ne savaient pas tirer ! –
« Joyeuse Entre-deux-guerres ! »
La prochaine guerre en Allemagne
C’était il y a longtemps déjà
Dès que s’est tu « Le Plus jamais la Guerre ! »
Entre deux guerres, corbinaient trois corneilles , –
Une chauve, une bossue, une grisonne :
« La prochaine guerre en Allemagne
Arrivera comme un gaz toxique ! »
La prochaine guerre en Allemagne
Commence quand le chancelier déclare :
« Nous ne nous armons certes plus maintenant.
Toutefois, nous nous armerons plus tard ! »
On ne mobilise quand même pas tant d’argent
À chaque alerte ;
On le met de côté en attendant ! –
« Joyeuse Entre-deux-guerres ! »
Entre deux guerres, corbinaient trois corneilles, –
Une frêle, une noire, une invalide :
« La prochaine guerre en Allemagne
Nous entraînera encore tous ensemble !
(ENTRE DEUX GUERRES)
Version
française – LE CHANT DES CORNEILLES (ENTRE DEUX GUERRES) – Marco
Valdo M.I. – 2016
Chanson
(de langue) allemande – Das
Krähenlied (Zwischen Zwei Kriegen)
– Schmetterlinge
– 1982
Paroles de Heinz R. Unger, leader de ce « Folk-Politrock-Band » autrichien des 70-80
Musique de Georg Herrnstadt et Willi Resetarits
Album : « Die Letzte Welt » (Le dernier Monde)
Paroles de Heinz R. Unger, leader de ce « Folk-Politrock-Band » autrichien des 70-80
Musique de Georg Herrnstadt et Willi Resetarits
Album : « Die Letzte Welt » (Le dernier Monde)
Le
Chant des Corneilles serait déjà, Marco Valdo
M.I. mon ami, un étrange titre pour une
chanson, mais si on y ajoute l’entre-deux-guerres, on
nage en plein mystère. D’abord, va-t-on entendre des crôas-crôas
aux accents ecclésiastiques ? J’imagine que ce n’est pas là
le sens du titre ; Dès lors, quel est-il ? Et pourquoi des
corneilles ? Que viennent-elles faire là ?
En
premier lieu, Lucien l’âne mon ami, je répondrai à ta dernière
question tout simplement que je n’en sais rien, si ce n’est que
des grenouilles ou des crapauds
auraient sans doute fait également de très mélodiques crôas,
crôas tout aussi ecclésiastiques, mais ces batraciens n’auraient
jamais pu gagner les confins de l’Arctique à tire d’ailes. Or,
l’affaire commence
en Allemagne et se
termine au Groenland, ce
qui correspond bien à l’aire de diffusion des corneilles noires.
Ainsi
donc, on assiste à une conversation de trois corneilles, un peu
comme trois bigotes cancanant à la sortie d’une messe, à ceci
près que les corneilles corbinent et criaillent.
Mais,
dit Lucien l’âne en riant, les bigotes aussi criaillent ; je
t’accorde cependant qu’elles ne corbinent pas et d’ailleurs,
qui d’autre qu’une corneille aurait l’idée de corbiner. De
plus, je me demande bien où tu as été pêcher de joli mot de
corbiner.
Tout
simplement dans le dictionnaire du moyen français ; c’est
ainsi que l’on disait avant 1600 ;
depuis
la trace s’en était perdue ou presque ; seuls quelques
lettrés, amateurs de mots, s’en souvenaient encore. Cependant, le
revoici ; saluons-le. Donc, nos corneilles corbinaient
à qui mieux mieux et de quoi ? De la prochaine guerre qui se
déroulera – selon elles en Allemagne ;
faut dire qu’elles en débattaient en 1982, époque où l’Allemagne
(et les pays voisins) voyaient pousser un peu partout des nids à
fusées à tête(s) nucléaire(s) ; de jeunes personnes assez
promptes à s’envoler. Il fallait des foules entières pour les
retenir.
J’ai
moi-même assisté – du bord du chemin – à ces immenses
manifestations ; courages, hardies tant les forces de l’ordre
étaient répressives, déclare solennellement Lucien l’âne.
Cependant,
reprend Marco Valdo M.I., l’idée
d’une prochaine guerre sur le territoire allemand – constitué de
deux pays antagonistes, venait même aux corneilles, c’est tout
dire.
L’ennui
dit, Lucien l’âne, c’est qu’il n’y a plus trop de gens pour
voir que la situation n’a pas vraiment évolué et je serais
curieux de rencontrer quelques corneilles pour corbiner avec elles du
sujet. Mon avis personnel est que la situation si elle n’est pas
pire qu’à l’époque, est assez semblable. On a le cul sur un
volcan. Une
flammèche de trop en Ukraine, un petit dérapage aérien en Syrie ou
que sais-je et hop là, c’est reparti comme en quarante. Et on ne
parle que du sujet de la chanson ; la guerre en Allemagne.
Ailleurs, elle n’a pas arrêté ; jamais.
Ce
que dit la chanson, ce sur quoi elle insiste – et cette antienne
revient plusieurs fois, elle scande cette poésie, c’est une sorte
de vœu comme on en fait à Noël ou au Nouvel An (en fait, Noël et
Nouvel An, c’est la même chose : l’un et l’autre marquant
l’année nouvelle ; le basculement vers le futur été, mais
comme les gens aiment les fêtes, on a gardé les deux ; c’est
en fait la période de l’hibernation).
De
quoi donc tu parles, Marco Valdo M.I. mon ami ?
Mais
tout simplement de ce souhait répété de :
Qui
est le message des corneilles et dont il me paraît que si on
l’applique au monde entier et pas seulement à l’Allemagne, est
d’une parfaite permanence. On pourrait se le dire tous, tous les
jours, car tel est le destin de l’humaine nation tant qu’elle
n’aura pas mis fin à la Guerre de Cent Mille Ans et comme on le
sait, mettre fin à la Guerre de Cent Mille Ans impose préalablement
de mettre fin à l’appétit de richesse, au goût du pouvoir, à la
pratique odieuse de l’exploitation, à la désastreuse ambition des
hommes. Ce ne sera pas simple d’y arriver ; cela demande de la
conviction et une volonté obstinée et profonde. Cependant, comme tu
le sais, ce mouvement d’humanisation de l’homme est la seule voie
possible vers une humanité juste et libre.
Dès
lors, on n’est pas près de voir les humains cesser de se souhaiter
« Joyeuse
Entre-deux-guerres ! » ; il
y a du chemin à faire pour y arriver. Quant à nous, ce sera notre
contribution à l’humanisation de l’homme en tissant le linceul
de ce vieux monde humain, trop humain, ambitieux, riche, trop riche,
puissant, trop puissant, exploiteur, aliéné et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco
Valdo M.I. et Lucien Lane
Entre
deux guerres, corbinaient trois corneilles –
Une aveugle, une blanche, une sans plumes :
« La prochaine guerre en Allemagne
Sera encore plus grande ! »
Une aveugle, une blanche, une sans plumes :
« La prochaine guerre en Allemagne
Sera encore plus grande ! »
La prochaine guerre en Allemagne
Avait déjà commencé bien avant, pendant la paix
Dès qu’on a fabriqué les premières bottes
Pour les nouveaux militaires !
On n’achète quand même pas les soldats tout faits
Avec un serment au drapeau et le casque sur la tête
Sauf ceux qui ne savaient pas tirer ! –
« Joyeuse Entre-deux-guerres ! »
Entre
deux guerres, corbinaient trois corneilles, –
Une pauvre, une vieille, une famélique :
« La prochaine guerre en Allemagne
Sera inouïe et gigantesque ! »
Une pauvre, une vieille, une famélique :
« La prochaine guerre en Allemagne
Sera inouïe et gigantesque ! »
La prochaine guerre en Allemagne
C’était il y a longtemps déjà
Dès que s’est tu « Le Plus jamais la Guerre ! »
On
n’a quand même pas eu honte de la paix
Dès l’après-guerre Déjà
Quand nul alors ne pensait à la guerre ! –
« Joyeuse Entre-deux-guerres ! »
Dès l’après-guerre Déjà
Quand nul alors ne pensait à la guerre ! –
« Joyeuse Entre-deux-guerres ! »
Entre deux guerres, corbinaient trois corneilles , –
Une chauve, une bossue, une grisonne :
« La prochaine guerre en Allemagne
Arrivera comme un gaz toxique ! »
La prochaine guerre en Allemagne
Commence quand le chancelier déclare :
« Nous ne nous armons certes plus maintenant.
Toutefois, nous nous armerons plus tard ! »
On ne mobilise quand même pas tant d’argent
À chaque alerte ;
On le met de côté en attendant ! –
« Joyeuse Entre-deux-guerres ! »
Entre deux guerres, corbinaient trois corneilles, –
Une frêle, une noire, une invalide :
« La prochaine guerre en Allemagne
Nous entraînera encore tous ensemble !
Pour
la prochaine guerre en Allemagne
Des fusées sont stationnées –
Elles sont pilotées de l’étranger
Mais en Allemagne, elles sont installées !
On ne va pourtant pas à distance déclencher
La mort et la mise à feu
Si on ne devait pas devenir un champ de bataille ! –
« Joyeuse Entre-deux-guerres !
Des fusées sont stationnées –
Elles sont pilotées de l’étranger
Mais en Allemagne, elles sont installées !
On ne va pourtant pas à distance déclencher
La mort et la mise à feu
Si on ne devait pas devenir un champ de bataille ! –
« Joyeuse Entre-deux-guerres !
Trois
corneilles corbinantes se disputent
Au Groenland dans le vent froid –
Mais que font tous les autres
Qui sont restés là-bas ?
Au Groenland dans le vent froid –
Mais que font tous les autres
Qui sont restés là-bas ?