JE DÉFENDS L’ANARCHIE
Version française — JE DÉFENDS L’ANARCHIE — Marco Valdo M.I. — 2020
d’après la version italienne de Gian-Piero Testa — DIFENDO L’ANARCHIA — 2013
d’une
chanson grecque Yperaspízomai
tin Anarhía — Katerina
Gogou / Κατερίνα Γώγου — 1978
ANARCHIE
Athènes 2022
Certainement aussi stimulé par les traductions françaises de Marco Valdo M.I., je me suis mis à refaire les pages déjà consacrées par ce site à Katerina Gogou. En réalité, ces pages en contiennent pratiquement d’autres déjà faites, mais perdues dans les divers commentaires, pour diverses raisons ; ce sont des pages quelque peu " anarchiques ", en pleine correspondance avec l’auteure à laquelle elles sont dédiées. Imaginez celle-ci, sur un poème intitulé précisément : " Je défends l’anarchie " (qui, soit dit en passant, figure parmi les poèmes les plus célèbres de Katerina Gogou, véritable déclaration de vie et d’amour plutôt que d’engagement) ; toujours tiré de Τρία κλικ αριστερά (En toirs Clics), le recueil publié en 1978. Il était déjà là : inséré et traduit par Gian Piero Testa dans les commentaires d’un autre poème, Θα 'ρθεί καιρός — UN TEMPS VIENDRA (traduit en italien par Ottavia Mira), en 2013. Gian Piero Testa n’a manifestement pas ressenti le besoin de consacrer une page spéciale à ce poème, d’autant plus qu’il estimait (à juste titre) qu’il n’avait jamais été mis en musique ou accompagné de musique. En fait, il y a maintenant plusieurs vidéos sur le web où les vers de Katerina Gogou sont accompagnés de musique de divers auteurs ; mais là n’est pas non plus la question. Voici donc la page enfin consacrée à la défense de l’anarchie par Katerina Gogou, probablement dans les années 1970 et qui a vu le jour en 1978. [RV 10-9-2022]
Ne m’arrêtez pas. Je rêve.
Nous avons vécu courbés des siècles d’injustice,
Des siècles de solitude.
Maintenant, non. Ne m’arrêtez pas surtout.
Maintenant et ici et pour toujours et à jamais et partout.
Je rêve de liberté
Dans le monde entier,
De la belle individualité
Pour refaire
L’harmonie de l’univers…
La connaissance est une joie. Viens, on joue.
Ne faisons pas un brouillon des écoles.
Je rêve, car j’aime
De grands rêves dans le ciel tout là-bas,
Où les travailleurs maîtres de leur usine
Inondent le monde de chocolat.
Je rêve car je SAIS et je PEUX.
Les banques engendrent des “miséreux”.
Les prisons forment des “révoltés”.
La solitude engendre des inadaptés.
Le produit produit le “nécessaire”,
Tous les nationalismes.
Les armées, les frontières,
Et tous les égoïsmes.
La violence engendre la violence.
Ne me questionnez pas,
Ne m’arrêtez pas.
Il faut maintenant redonner vie
Au droit moral à l’action,
Faire de la vie une poésie.
Et remettre la vie sous tension.
Je tends les mains
À l’amour, à la solidarité,
À la liberté.
Du début et jusqu’à la fin
De ma vie,
Je défends l’ANARCHIE.