LA FÉE
Version
française – LA FÉE – Marco Valdo M.I.
– 2017
La
mémoire de cet album d'Edoardo Bennato s’est peut-être perdue un
peu, remontant à 1977 l’année « fatidique », où
l’auteur-compositeur architecte napolitain revisitait à sa manière
l’histoire de Pinocchio. Il eut un gros impact sur ceux qui alors,
comme moi, se trouvaient dans leur prime adolescence : 14, 15,
16 ans. On voyait des groupes de gamines sur les autobus chanter
presque à gorge déployée cette chanson sur la « Fée
turquoise ».
Il se peut que le public de Bennato fut précisément celui-là, les très jeunes qui en raison de leur âge, ne faisaient pas partie intégrante du mouvement, même si beaucoup d’entre eux en étaient. Mais, ensuite, y a-t-il un sens à parler d’une « partie intégrante » ? D’une manière ou d’une autre tous y étaient dedans, tous autant qu’on était, nous y étions, vivant ces instants. Personne n’était et ne pouvait être indifférent. Mais je divague sûrement ; je cesserai donc immédiatement, n’ayant pas à m’aventurer en choses trop vastes pour une… chanson.
Ce
fut du reste le même Bennato, peu temps après, qui déclara que
« c’étaient toutes des chansonnettes ». Entretemps il
fit cet album, ciblé ou non vers un certain « target »
(une cible de toute façon atteinte, vu le nombre d’adolescents qui
alors épuisèrent les stocks de gazous dans les magasins
d’instruments de musique). Les personnages de Pinocchio comme
métaphore du pouvoir, et cette « Fée turquoise » qui
est toutes les femmes, qui joue le rôle de toutes les femmes, imposé
par la société et le pouvoir.
Il
lui faut être belle, disponible, sœur/mère/épouse, et à cause de
cela, elle ne peut se déplacer : si elle veut voler, ils la
tirent vers le bas. Peut-être quelque jeunette de quinze ans passait
chaque jour de cette chanson aux collectifs féministes des lycées
(ils existaient, ils existaient), ou bien la méprisait, car de toute
façon écrite et chantée par un « maskietto », ou bien
peut-être on ne sait quoi. Mais trente ans après, vu comme s’est
« avancé le neuf », il ne serait de toute façon pas mal
la reproposer. [RV, 9 août 2007]
S’il
ne se rend pas, tu le tentes ;
Tu dénoues le nœud de tes hanches
Que ce vêtement dévoile déjà.
Cueillir la fleur l’affolera.
Tu dénoues le nœud de tes hanches
Que ce vêtement dévoile déjà.
Cueillir la fleur l’affolera.
À
plus, tu ne pourras prétendre
Peut-être
est-ce vengeance,
Peut-être est-ce désarroi,
Ou seulement inconscience,
Mais depuis toujours, c’est toi
Celle qui paie.
Si tu veux voler, ils te tirent vers le bas.
Quand commence la chasse aux sorcières,
La sorcière, c’est toujours toi.
Peut-être est-ce désarroi,
Ou seulement inconscience,
Mais depuis toujours, c’est toi
Celle qui paie.
Si tu veux voler, ils te tirent vers le bas.
Quand commence la chasse aux sorcières,
La sorcière, c’est toujours toi.
Tu
poursuis des rêves de fille ;
Tu quêtes l’amour et tu es sincère ;
Tu ne fais pas de magie, tu ne truques pas.
Personne désormais n’y croit.
Tu quêtes l’amour et tu es sincère ;
Tu ne fais pas de magie, tu ne truques pas.
Personne désormais n’y croit.
Il
y a celui qui te hurle que tu es belle,
Que tu es une fée, que tu es une étoile,
Puis, il te fait esclave, ainsi tu vois
L’appeler amour ne se peut pas.
Que tu es une fée, que tu es une étoile,
Puis, il te fait esclave, ainsi tu vois
L’appeler amour ne se peut pas.
Il
y a celui qui t’exalte, qui t’adule,
Il y a celui qui t’expose en vitrine.
Il se dit amour, cependant tu vois
L’appeler amour ne se peut pas
Il y a celui qui t’expose en vitrine.
Il se dit amour, cependant tu vois
L’appeler amour ne se peut pas