Version
française – L'ÉVOLUTION – Marco Valdo M.I. – 2015
Chanson
italienne – L’Evoluzione
– Banco del Mutuo Soccorso – 1972
Texte :
Francesco Di Giacomo e Vittorio Nocenzi -
Musique
: Vittorio Nocenzi
Charles Robert Darwin vous salue bien |
Voici,
Lucien l'âne mon ami, une chanson intitulée L'évolution…
Quoi ?
Que dis-tu ? Une chanson sur l'évolution ? Mais
l'évolution de qui, de quoi ?
Une
chanson sur l'évolution du monde, sur l'évolution des espèces. Une
chanson en quelque sorte « scientifique », une chanson
anthropologique, une chanson philosophique, une chanson pour tout
dire : biologique. Il s'agit de cette évolution dont parlait un
certain Charles Darwin, il y a déjà presque deux siècles.
Présentée ainsi la chose peut paraître surprenante, mais si on
parcourt les chansons contre la guerre, on trouvera de nombreuses
chansons d'idées. Au passage, tu remarqueras que cette chanson n'est
pas vraiment nouvelle, elle est datée de 1972. On pourrait penser
que c'est là une chanson hors du monde, hors du temps. Mais elle ne
l'est absolument pas et d'autant plus qu'elle est une chanson née en
Italie, en plein milieu du Catholand, aux pieds des murs du Vatican.
Aujourd'hui encore, elle est de la plus grande nécessité tant
certains tentent, y compris par des coups de force et des assassinats
d'imposer le créationnisme et ses dieux – pour ce qui est des
religions du Livre, qui chacune n'ont qu'un seul dieu, mais comme
elles sont nombreuses ces religions et sectes en tous genres, le
nombre de dieux s'accroît d'autant et ni toi, ni moi, n'avons
qualité pour arbitrer entre tous ces dieux lequel serait le bon,
l'unique, le vrai ... En fait, la chose est simple : ce Dieu
n'existe pas ; les autres non plus d'ailleurs.
Ainsi,
si je suis bien ce que tu dis, Marco Valdo M.I. mon ami, il s'agit
d'une chanson qui expose, promeut la théorie de l'évolution,
celle-là même que combattent les religions du monde, celle-là qui
met hors-jeu de façon définitive toutes les histoires
créationnistes, telles qu'elles sont rapportées par les religions
du Livre. Une chanson athée, en quelque sorte. Une chanson qui comme
nous tisse le linceul de ce vieux monde religieux, crédule, déiste,
oppresseur et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Essaye de penser un peu différemment, essaye
Les grands dieux n'ont rien fabriqué
Mais le créé tout seul s'est créé
Énergie et chaleur, cellules et fibres
La
terre roule dans un nuage
Gonfle au chaud, tend les membres.
Ah
la mère est prête à accoucher
Déjà
son giron s'est cabré
Elle veut un fils et bientôt, il sera
né
Fils de terre et d'électricité.
Fils de terre et d'électricité.
Couches
grises de corail et de lave,
Ciels sans couleurs, humides,
Voilà le monde respire.
Musc et lichens verts, éponges de terre
Pour le germe à venir se font serre.
Ciels sans couleurs, humides,
Voilà le monde respire.
Musc et lichens verts, éponges de terre
Pour le germe à venir se font serre.
La
mer vomit des êtres informes
Poussés en désordre sur les plages
putrides.
La terre accueille ces troupeaux troubles ;
En rampant, ils montent sur leurs semblables
Et le temps change leurs corps flasques
En formes utiles à leur survie.
La terre accueille ces troupeaux troubles ;
En rampant, ils montent sur leurs semblables
Et le temps change leurs corps flasques
En formes utiles à leur survie.
Un
soleil pauvre délaye le vert
Des jeunes fougères de chargées
spores
Et des sons libres tournent en cercle,
Spirales acoustiques dans l'air.
Et des sons libres tournent en cercle,
Spirales acoustiques dans l'air.
Et
moi, stupide, qui suis encore à croire
Celui qui me dit que la
chair est poussière.
Et
si dans le fossile d'un crâne atavique,
Je retrouve des formes
qui me ressemblent,
Alors Adam ne peut avoir existé
Et sept jours sont trop peu pour tout créer.
Alors, dites-moi si ma genèse
Fut l’œuvre d'autres hommes ou de quadrumanes.
Alors Adam ne peut avoir existé
Et sept jours sont trop peu pour tout créer.
Alors, dites-moi si ma genèse
Fut l’œuvre d'autres hommes ou de quadrumanes.
Adam
est mort maintenant et ma genèse
N'est pas de mains d'hommes mais
de quadrumanes.
Là-haut,
un alcyon en arabesques
Sur les genêts et sur la mer crisse.
Maintenant, le soleil sait qui il réchauffe.
Maintenant, le soleil sait qui il réchauffe.