AMERTUME
Version française – AMERTUME – Marco Valdo M.I. – 2018
d’après
la version italienne (littérale) de Riccardo Venturi – DOLORE
ARDENTE – 2018
d’une
chanson de Mikis Theodorákis – Ο
καημός –
1961
Texte :
Dimitris Christodoulou
Μusique :
Mikis Theodorakis
Dialogue
Maïeutique
Voici,
Lucien l’âne mon ami, une traduction moins orthodoxe au regard des
normes contemporaines, mais Riccardo m’y incite en invoquant la
plus haute Antiquité européenne, le védique et le sanscrit ;
il en appelle aussi à Homère ; je ne pouvais donc en faire une
chansonnette d’amour, fût-il patriotique et grec. Il m’a fallu
tendre à l’intemporel et à la généralité, à gommer ce qui est
trop voyant, trop direct. Si j’ai pris des distances avec
l’original, c’est pour m’en approcher. Mikis Theodorákis a
bien trop de puissance et d’étendue
historiques,
il a bien trop été poursuivi, enfermé, battu,
torturé, compté
pour mort, pour conter la fleurette au bord
d’une plage et avoir des lamentations d’adolescent. Cette chanson
doit avoir un sens…
Oh,
dit Lucien l’âne, je te rejoins totalement dans ton appréciation
cette chanson qui est certes une chanson d’amour à la Grèce comme
espace géographique où vivent des humains et des ânes aussi, par
parenthèse, comme c’était le cas dans
l’Antiquité. C’est
une Grèce qu’on ne saurait réduire à
une entité nationale dotée d’une vie par-dessus les hommes. Cette
dernière, cette
monstruosité, c’est la Grèce de
Metaxas, c’est la Grèce de Papadopoulos et
d’une série d’autres du même acabit.
C’est
bien ainsi que je l’avais comprise, Lucien l’âne mon ami et
c’est ainsi que je lui ai fait une version en langue française.
Rien n’empêche d’autres de s’y essayer, rien n’empêche
personne de nous dire qu’on a tort. La chose s’est déjà vue.
Eh
bien, Marco Valdo M.I. mon ami, il ne reste plus qu’à conclure et
à reprendre notre tâche de Pénélopes modernes et transgenres qui
est de tisser, tisser encore le linceul de ce vieux monde – le
nôtre, celui d’aujourd’hui – déchiré par les nations et les
religions, comptable, parcimonieux avec les vivants et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Du
sang de la
blessure,
Coule en moi l’amère rivière.
Dans la bouche, le baiser aimant
Coule en moi l’amère rivière.
Dans la bouche, le baiser aimant
Plus
amer que le
sang.
Tu ne connais pas les gelées
Tu ne connais pas les gelées