MON MICHEL
Version
française – MON MICHEL – Marco Valdo M.I. – 2015
Chanson
française – Mein Michel – Anonyme – 1919
Chanson
populaire de protestation contre la domination de l'église et de la
noblesse, mais aussi
contre la faim. Elle
remonte à la période prérévolutionnaire
à la fin de la Première
guerre
mondiale.
« De la période de la première guerre mondiale
impérialiste, on
trouve beaucoup
de chansons. La chanson antimilitariste « Mein Michel »
fut diffusée
sous forme de
manuscrit en 1919, après la guerre. »
Musique
écrite par le
compositeur Konstantin Julius Becker (1811-1859)
pour le poème
« Du hast Diamanten und Perlen » de Heinrich Heine.
Quelques
mots cependant me semblent nécessaires pour mettre en évidence un
élément caractéristique des Chansons contre la Guerre et
j'imagine, mon ami Marco Valdo M.I., que tu ne trouveras rien à y
redire. Cet élément dont je parle est le fait qu'il y a à
l'intérieur de cet organisme (j'entends « organisme » au
sens biologique, à savoir une sorte d'être complexe et vivant, qui
dès lors connaît une croissance autocréatrice et une personnalité
unique, dont bien des aspects ne se
découvrent qu'à l'usage), donc,
à l'intérieur de cet organisme des quantités de coincidences, de
croisements, de familiarités qu'il convient de découvrir. Je dis
ça, car cette réélaboration des liaisons est tout-à-fait
passionnante. Si on croise, par exemple, le nombre de chansons, le
nombre de traductions, le nombre d'auteurs, le nombre
d'interprétations, de commentaires, d’illustrations, si
on tient en même temps compte du nombre de
langues, des langues usitées et celles qu'il faudra acclimater dans
le futur… Certes, on en a une intuition, on en connaît des
lambeaux… En fait, on est tous dans un labyrinthe et on erre, on
erre. Ariane, où es-tu ?
D'accord,
Lucien l'âne mon
ami, ceci montre qu'il devient plus nécessaire chaque jour que l'on
essaye de structurer une connaissance des Chansons contre la Guerre…
Cependant, il y a déjà pas mal de ce travail de réflexion
(réflexion : regard en reflet) qui est fait, un peu comme
Monsieur Jourdain faisait de la prose : sans le savoir ou en le
sachant, un peu, beaucoup… Ce sont les
parcours, les renvois de chanson à chanson...
Cela dit, où veux-tu en venir ?
Mais
tout simplement à ceci, que ce Michel, on vient d'en parler dans une
autre
chanson
et
probablement, auparavant, dans une autre encore. Mais voilà, je ne
sais plus laquelle… Il est vrai qu'après quelques dizaines de
traductions, je m'y suis perdu. En fait, on avance comme des
explorateurs dans la jungle inconnue… On y va, on y va… C'est
sûr. Mais où va-t-on ? C'est très mystérieux. Ce
n'est pas comme si, à l'instar de Diderot, D’Alembert
et quelques autres, on voulait mettre en place une sorte
d'encyclopédie de la chanson contre la guerre… Cela serait assez
simple, finalement ; on irait de A à Z.
J'admets
que c'est aussi cela… Mais pas seulement. Et
de toute façon, je pense qu'on pourrait appliquer aux Chansons cette
réflexion de Diderot à propos de l'Encyclopédie : « « Cet
ouvrage produira sûrement avec le temps une révolution dans les
esprits, et j’espère que les tyrans, les oppresseurs, les
fanatiques et les intolérants n’y gagneront pas. Nous aurons servi
l’humanité. ».
Ce ne serait pas si mal… Enfin,
de toute façon, on est face à l'infini…
On
dit (les physiciens) que l'univers est en expansion… Puis,
songe un peu à toutes ces zones des Chansons Contre la Guerre, que
nous ne connaissons
pas et que nous ne connaîtrons jamais. J'en ai le vertige et du
coup, revenons à notre tâche, celle que nous nous sommes fixée,
nous qui « Non siamo cristiani, siamo somari », nous les
grains de sable d'une plage anonyme, et tissons le linceul de ce
vieux monde égocentrique, méprisant les
faibles (vae
victis!), autoglorifiant
et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Tu
as des bataillons, des escadrons,
Des batteries, des
mitrailleuses,
Tu as aussi les plus grands canons.
Mon Michel,
que veux-tu de plus encore ?
Tu
as deux douzaines de monarques,
Une armée de laquais et de
curés,
Comblé, tu peux ronfler.
Mon Michel, que veux-tu de
plus encore ?
Tu
as d'innombrables lois pénales,
Tes prisons débordent,
Tu
peux aussi dormir en détention préventive.
Mon Michel, que
veux-tu de plus encore ?
Tu
as les taxes les plus considérables,
Tes Junkers qui s'agitent
fort,
Rendent le prix de ton pain inabordable.
Mon Michel, que
veux-tu de plus encore ?
Tu
as des rutabagas et des glands,
Et tu réclames d'autres
aliments,
Pour ça, tu peux te gratter le ventre.
Mon Michel,
que veux-tu de plus encore ?
Tu
peux faire l'exercice, marcher,
Dans la cour de la caserne, autour
des forts,
Et puis pour l'empereur, tu peux crever.
Mon Michel,
que veux-tu de plus encore ?
« De la période de la première guerre mondiale impérialiste, on trouve beaucoup de chansons. La chanson antimilitariste « Mein Michel » fut diffusée sous forme de manuscrit en 1919, après la guerre. »
Musique écrite par le compositeur Konstantin Julius Becker (1811-1859) pour le poème « Du hast Diamanten und Perlen » de Heinrich Heine.
Des batteries, des mitrailleuses,
Tu as aussi les plus grands canons.
Mon Michel, que veux-tu de plus encore ?
Une armée de laquais et de curés,
Comblé, tu peux ronfler.
Mon Michel, que veux-tu de plus encore ?
Tes prisons débordent,
Tu peux aussi dormir en détention préventive.
Mon Michel, que veux-tu de plus encore ?
Tes Junkers qui s'agitent fort,
Rendent le prix de ton pain inabordable.
Mon Michel, que veux-tu de plus encore ?
Et tu réclames d'autres aliments,
Pour ça, tu peux te gratter le ventre.
Mon Michel, que veux-tu de plus encore ?
Dans la cour de la caserne, autour des forts,
Et puis pour l'empereur, tu peux crever.
Mon Michel, que veux-tu de plus encore ?