Dis,
Quand Reviendras-tu ?
Ton image me hante, je te parle tout bas, Et j'ai le mal d'amour, et j'ai le mal de toi. |
Voici,
Lucien l'âne mon ami, la chanson dont je t'avais entretenu l'autre
jour, quand je déposais ici-même la version française du « Train
de Soldats », le Soldatenzug
[[49050]]
de
Juliane Werding et où je proposais :
«
de lui adjoindre, la chanson de la femme qui attend depuis longtemps…
C'est en quelque sorte la suite. Une suite possible, il en est
d'autres… Je te le dis tout net : pour moi, il n'est pas possible
que les Chansons contre la Guerre (CCG) passent à côté de cette
merveille : « Dis, quand reviendras-tu ? » et d'ailleurs, je m'en
vais leur envoyer prochainement. » C'est donc ce que je fais .
Et
j'en suis bien content, car j'ai toujours eu un faible pour cette
chanteuse sentimentale. Pour tout t'avouer, elle me fait souvent
pleurer sans que je sache trop pourquoi. Elle me prend aux tripes et
j'ose imaginer qu'il en est de même pour toi…
Ah,
tu me connais bien, Lucien l'âne mon ami. Et là, permets-moi de te
le dire, tu as tapé dans le mille. Surtout pour cette chanson-ci qui
bien des années après, réveille encore une lointaine, mais
profonde, blessure. Il y a des rivages dont on ne revient
jamais. Passons. Je l'avais citée à propos de ce soldat qui partait
se faire tuer quelque part dans la Somme ou sur l'Yser ou au pied des
Vosges dans la Champagne crayeuse… Certes, celle-ci n'est pas
nécessairement une chanson de soldat et elle ressemble plus à une
histoire d'amour. Mais pourquoi donc les jeunes soldats
n'auraient-ils pas des peines de cœur, pourquoi donc ne
reviendraient-ils pas au printemps pour parler d'amour ?
Beaucoup se le sont figuré… et quatre longues années de suite –
pour les survivants. Combien – à raison – n'ont-ils pas pensé
que la Guerre était par sa nature-même du « temps perdu ».
Et puis, qu'on écoute cette voix descendue de l'Olympe ou de
lointaines galaxies. Combien de poilus ont rêvé dans leur trou à
rats d'entendre leur amie leur susurrer quelque chose qui ressemble à
cette chanson (qui bien évidemment, n'existait pas encore, mais
qu'importe !), ne sachant même pas s'ils en reviendraient vraiment.
Combien n'ont-ils pas échappé à la folie en ressassant ce rêve
étrange et pénétrant... :
« Nous
irons voir ensemble les jardins refleuris,
Et déambulerons dans les rues de Paris. »
Et déambulerons dans les rues de Paris. »
Mais
soit, ce n'est pas une chanson de soldat, ni de guerre… Disons que
c'est une chanson d'amour, une chanson du temps de paix, mais quoi,
n'avais-je pas dit l'autre jour : « Les plus belles
chansons contre la guerre sont des chansons de paix. ».
J'arrête là, je suis atteint d'une crise de lyrisme…
De
toute façon, Marco Valdo M.I. mon ami, que le grand
Orwell nous entende, les chansons de paix sont les meilleures des
chansons contre la guerre. Il vrai cependant (
Que le grand Orwell nous entende !) que la paix et la guerre
sont une seule et même chose du moins tant qu'il y aura des riches,
des richesses et des ambitieux et des ambitions, de l'avidité dans
l'air et des arrivistes pour grimper au cocotier du pouvoir. Comme
d'ailleurs, tu l'as montré ici même des dizaines de fois quand tu
évoquais la Guerre
de Cent Mille Ans [[7951]]. Alors, écoutons Barbara et
s'il faut pleurer sur nos plus beaux souvenirs, pleurons une bonne
fois et reprenons notre tâche et tissons le linceul de ce vieux
monde bouffi de pouvoir et d'argent, mercantile, brutal et
cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Voilà
combien de jours, voilà combien de nuits,
Voilà combien de temps que tu es reparti ?
Tu m'as dit cette fois, c'est le dernier voyage,
Pour nos cœurs déchirés, c'est le dernier naufrage.
Au printemps, tu verras, je serai de retour,
Le printemps, c'est joli pour se parler d'amour.
Nous irons voir ensemble les jardins refleuris,
Et déambulerons dans les rues de Paris.
Voilà combien de temps que tu es reparti ?
Tu m'as dit cette fois, c'est le dernier voyage,
Pour nos cœurs déchirés, c'est le dernier naufrage.
Au printemps, tu verras, je serai de retour,
Le printemps, c'est joli pour se parler d'amour.
Nous irons voir ensemble les jardins refleuris,
Et déambulerons dans les rues de Paris.
Dis,
quand reviendras-tu ?
Dis, au moins le sais-tu,
Que tout le temps qui passe,
Ne se rattrape guère,
Que tout le temps perdu,
Ne se rattrape plus ?
Dis, au moins le sais-tu,
Que tout le temps qui passe,
Ne se rattrape guère,
Que tout le temps perdu,
Ne se rattrape plus ?
Le
printemps s'est enfui depuis longtemps déjà,
Craquent les feuilles mortes, brûlent les feux de bois.
À voir Paris si beau en cette fin d'automne,
Soudain je m'alanguis, je rêve, je frissonne,
Je tangue, je chavire, et comme la rengaine,
Je vais, je viens, je vire, je me tourne, je me traîne,
Ton image me hante, je te parle tout bas,
Et j'ai le mal d'amour, et j'ai le mal de toi.
Craquent les feuilles mortes, brûlent les feux de bois.
À voir Paris si beau en cette fin d'automne,
Soudain je m'alanguis, je rêve, je frissonne,
Je tangue, je chavire, et comme la rengaine,
Je vais, je viens, je vire, je me tourne, je me traîne,
Ton image me hante, je te parle tout bas,
Et j'ai le mal d'amour, et j'ai le mal de toi.
Dis,
quand reviendras-tu ?
Dis, au moins le sais-tu,
Que tout le temps qui passe,
Ne se rattrape guère,
Que tout le temps perdu,
Ne se rattrape plus ?
Dis, au moins le sais-tu,
Que tout le temps qui passe,
Ne se rattrape guère,
Que tout le temps perdu,
Ne se rattrape plus ?
J'ai
beau t'aimer encore, j'ai beau t'aimer toujours,
J'ai beau n'aimer que toi, j'ai beau t'aimer d'amour,
Si tu ne comprends pas qu'il te faut revenir,
Je ferai de nous deux mes plus beaux souvenirs,
Je reprendrai la route, le monde m'émerveille,
J'irai me réchauffer à un autre soleil,
Je ne suis pas de celles qui meurent de chagrin,
Je n'ai pas la vertu des femmes de marins.
J'ai beau n'aimer que toi, j'ai beau t'aimer d'amour,
Si tu ne comprends pas qu'il te faut revenir,
Je ferai de nous deux mes plus beaux souvenirs,
Je reprendrai la route, le monde m'émerveille,
J'irai me réchauffer à un autre soleil,
Je ne suis pas de celles qui meurent de chagrin,
Je n'ai pas la vertu des femmes de marins.
Dis,
quand reviendras-tu ?
Dis, au moins le sais-tu,
Que tout le temps qui passe,
Ne se rattrape guère,
Que tout le temps perdu,
Ne se rattrape plus...
Dis, au moins le sais-tu,
Que tout le temps qui passe,
Ne se rattrape guère,
Que tout le temps perdu,
Ne se rattrape plus...