LIÉ
À TOI
Version
française – LIÉ À TOI – Marco Valdo M.I. – 2015
Chanson
italienne – Legato
a te – Simone
Cristicchi – 2007
Paroles
et musique de Simone Cristicchi
Dans son album intitulé
« Dall'altra parte del cancello » (De l'autre côté de
la grille)
Dans son album intitulé « Dall'altra parte del cancello » (De l'autre côté de la grille)
Mon corps est une feuille fragile, Que sous les draps, je cache, Et il me reste bien peu à dire. Je voudrais être libre de finir. |
Mais
Marco Valdo M.I., "LIÉ À TOI", voilà encore une fois un titre bien étrange. Sans
doute, peux-tu me l'expliquer…
Sûrement,
Lucien l'âne mon ami et je vais le faire à l'instant-même. Ce
titre « Lié à toi », qui est la traduction littérale
de l'italien : « Legato a te » dit exactement ce
qu'il doit dire. Le tout est de savoir qui le dit et pourquoi. En
fait, il s'agit d'un homme extrêmement malade et depuis très
longtemps paralysé - Piergiorgio Welby (né
en 1945 et mort volontairement en 2006). En fait, la canzone est
construite sur la situation où cet homme s'adresse à machine qui le
maintient artificiellement en vie ; à laquelle donc il est lié.
D'où, ce titre de « Je suis lié à toi ».
Je
commence à comprendre. Dis-moi si je me trompe : cet homme doit
souffrir énormément et sans doute, est-il ainsi maintenu en vie
contre son gré, conter sa volonté, contre sa liberté et contre sa
dignité.
C'est
exactement tout cela à la fois. Dans sa vie vivante, au temps où il
disposait de lui-même, où ce n'était pas une machine qui
l'obligeait à vivre, c'était un artiste-peintre, un poète et un
militant politique. Bref, un homme créatif et actif. De ce fait,
avec ce même courage, cette même volonté, il va se battre pour
exiger qu'on le libère de la machine, pour qu'on le laisse s'en
aller ailleurs… Dans le néant. Il va remuer ciel et terre et se
trouver confronté à des gens qui au nom de principes abscons, sans
jamais avoir été eux-mêmes dans sa situation, vont tout faire pour
l'empêcher de finir sa vie et vouloir lui imposer de vivre au rythme
de la machine ou plus exactement, des machines : un respirateur
artificiel, une sonde alimentaire et le reste. Or, Welby savait ce
qu'il voulait et l'a fait savoir jusqu'au bout du bout. Il interpella
jusqu'au Président de la République italienne… Qui s'est dit ému…
Voilà pour Piergiorgio Welby (né en 1945 et mort volontairement en
2006). Il y a un autre acteur capital dans cette histoire, un
anesthésiste, le Docteur Mario
Riccio,
qui va devenir son allié de la dernière heure. Il va contre des
milliers d'exaltés (en bonne santé physique, ceux-là ; pour
le mental, on s'interroge encore), chauffés à blanc par l'Église
catholique (encore elle…), aider le mourant à se débarrasser de
la machine et à mourir comme un être humain digne. Eh bien, ce
médecin va être vilipendé par ces fanatiques et ensuite,
poursuivi… Ils vont essayer de le faire condamner pour meurtre. Il
sera cependant acquitté.
Le tribunal estimera qu'il avait « le devoir d'assister le
malade »… Sous-entendu, la décision finale revenant à ce
dernier.
Chez
nous, les ânes, cela ne se passerait pas, car il n'y a pas de
machine, mais comme on dit dans le titre d'un roman d'Horace
Mac Coy (https://fr.wikipedia.org/wiki/Horace_McCoy)
: « On achève bien les chevaux ». Et forcément, cela se
fait aussi pour les ânes.
Note,
Lucien l'âne mon ami, que dans ton cas personnel, le problème ne se
posera jamais… Par contre, on le fait pour les chiens, les chats,
les canaris, les perroquets et cela ne pose aucun problème.
En
effet, c'est ce qui me fait dire que certain ont plus de
compréhension pour un animal que pour un humain. Si on n'était
nous-mêmes, on en arriverait presque à désespérer… Enfin,
reprenons notre tâche et tissons le linceul de ce vieux monde
totalitaire, religieux, fanatique, hautement stupide et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Tu
es froide pourtant tu es la seule qui me donne de la chaleur,
Mais tu ne réussis à rien maintenant contre ma douleur.
Avec le temps, j'ai appris à te haïr, si seulement tu avais un cœur,
Tu me laisserais-tu m'en aller, tu me laisserais m'en aller… ailleurs.
Mais tu ne réussis à rien maintenant contre ma douleur.
Avec le temps, j'ai appris à te haïr, si seulement tu avais un cœur,
Tu me laisserais-tu m'en aller, tu me laisserais m'en aller… ailleurs.
Car je vis, je respire de jour, de nuit.
À toi, il te plaît de me regarder endormi
Tandis que je rêve d’étendues de blé et de fleurs loin d'ici
Mais je ne peux pas vivre, sans toi.
Je n'arrive pas à vivre, lié à toi.
Mon corps est une feuille fragile,
Que sous les draps, je cache,
Et il me reste bien peu à dire.
Je voudrais être libre de finir.
Tu es l'unique certitude de mon souffle,
Tant que je survis, tu es ma seule confidente.
Je ne peux plus accepter leurs défauts,
Tant de mots inutiles, tant de stupides mots…
Je vis, de jour, de nuit. Je respire.
On entend le silence du monde.
Une douleur insondable sans raison m'étouffe
Mais je ne peux pas vivre, sans toi ;
Je n'arrive pas à vivre, lié à toi.
Mon corps est une feuille fragile,
Que sous les draps, je cache,
Et il me reste bien peu à dire.
Je voudrais être libre de finir.
Mon
corps est une feuille fragile,
Que sous les draps, je cache.
Que sous les draps, je cache.