Déclaration
universelle des droits de
l'âne
Chanson
française – Déclaration universelle des droits de l'âne –
Marco Valdo M.I. – 8 avril 2015
L'âne naît libre, égal et fraternel ;
Il rêve debout et ne croit pas au ciel.
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Marco
Valdo M.I. mon ami, tu devrais quand même expliquer comment on en
est venu à cette « Déclaration universelle des droits de
l'âne » ; ce n'est pas, dit Lucien l'âne en souriant,
que je l'ignore, mais il me paraît important de l'expliquer à ceux
qui la liront. D'autant que c'est la première fois qu'on la publie
et qu'elle résulte – la chose est importante – de notre
collaboration : celle d'un homme et d'un âne, chacun se portant
garant pour son espèce.
Tout
a commencé par une
réflexion de Bernart Bartleby publiée ce 8 avril 2015 au matin
dans les Chansons contre la Guerre. Réflexion qui disait très
exactement ceci :
Per
Marco
Valdo M.I.: a quando la "Déclaration des droits de l'âne"?.
Ah,
dit Lucien l'âne, il faudra donc y associer l'auteur de cette
insidieuse et finalement, très heureuse question.
Cela
est certain. Maintenant, Lucien l'âne mon ami, la suite de
l'histoire de cette chanson. Dès que j'ai lu l'incitation de B.B.,
je me suis enquis de toi afin d'établir de commun accord cette
déclaration en chanson, ne doutant pas un instant d'y parvenir
aujourd'hui encore. De ce fait, j'ai envoyé un petit mot à Bartleby
pour lui annoncer la chose et en quelque sorte relever son gentil
défi. J'ai donc consulté
l'autre déclaration universelle sur son site officiel, à savoir la
publication par les Nations Unies de la Déclaration Universelle des
Droits de l'Homme de 1948. J'aurais
évidemment pu repartir de
La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 (DDHC)
est un texte fondamental de la Révolution
française, ou de celle la Déclaration
des droits de la femme et de la citoyenne qu'Olympe
de Gouges a écrite en 1791 ou de celle de 1793. Ou m'appuyer sur
la Convention
européenne des droits , encore que cette dernière me paraisse
un peu trop lourde dans son appareil. Je
préfère m'en tenir aux principes. Cela dit, cela fait, en discutant
avec toi presque mot à mot chaque vers afin de m'assurer de n'être
pas trop anthropomorphe, car
tel était le danger, l'écueil qu'il me fallait contourner, j'en
suis venu à ce texte, dont je me plais à penser qu'il a de
l'allure.
Et
j'ai fait ce que j'ai pu pour t'aider, dit Lucien l'âne en opinant
du bonnet. Mais, je t'en prie, poursuis ton explication.
D'abord,
il me faut (et c'est bien le moins de le faire ici et maintenant)
t'adresser mes plus vifs remerciements pour ton aide précieuse et ta
vigilance. Quant au reste de mon explication… Oh, il n'y a plus
grand-chose à en dire, si ce n'est qu'elle est faite – comme
promis – dès ce soir et que nous avons – toi, moi, Bernart
Bartleby, les Chansons contre la Guerre – l'honneur et le plaisir
de l'éditer.
Voilà
qui est dit, voilà qui est fait. Cependant, Marco Valdo M.I. mon
ami, je voudrais éclairer un aspect de ce travail commun, à savoir
que non seulement, cette Déclaration Universelle des droits de l'âne
me concerne moi et tous les ânes, mais bien évidemment, c'est là
le point important, toutes les espèces animales, y compris
évidemment, je te l'accorde, l'espèce humaine. Comme il est dit
dans son dernier couplet :
Les
droits de l'âne sont universels.
Chacun,
à quelque espèce qu'il appartient
Peut
s'en prévaloir, peut y faire appel.
Ora
e sempre : Resistenza ! L'âne y tient.
Remarque,
Lucien l'âne mon ami, que si d'aventure, on appliquait cette
Déclaration, non seulement, elle serait bénéfique pour toutes les
espèces, l'humaine y compris, pour tous les êtres vivants de la
Terre, mais aussi elle permettrait de maintenir – sans doute un peu
plus longtemps – la vie organique, telle que nous la connaissons.
Maintenant,
Marco Valdo M.I. mon ami, reprenons notre tâche – que nous avons
d’ailleurs exécutée avec beaucoup d'attention en rédigeant cette
déclaration – qui consiste à tisser le linceul de ce vieux monde
anthropomorphe, unispécié, nombriliste et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
L'âne
naît libre, égal et fraternel ;
Il
rêve debout et ne croit pas au ciel.
Par
sa nature, l'âne est porteur
De
raison, de conscience et de bonheur.
Habitant
de la Terre hautement civilisé,
Être
subtil et plein d’urbanité,
Joyeux,
placide et de bonne volonté,
Il
se doit d'être aimé et protégé.
Nul
ne pourra le tenir en servitude ;
Nul
ne pourra en faire commerce ou l'exploiter ;
Nul
ne pourra lui infliger de torture ;
L'âne
ne peut être arrêté, détenu ou exilé.
Doué
d'intelligence, de courage et de ténacité,
L'âne
ne peut être empêché de penser,
De
parler et de répandre ses idées.
Il
ne peut être évangélisé. L'âne est athée.
L'âne
ne peut être tenu de voter ;
Nul
ne peut lui imposer de collaborer.
L'âne
ne peut être amené à déléguer sa liberté,
Ni
à se soumettre à une autorité contre son gré.
Les
droits de l'âne sont universels.
Chacun,
à quelque espèce qu'il appartient
Peut
s'en prévaloir, peut y faire appel.
Ora
e sempre : Resistenza ! L'âne y tient.